Le Meilleur des mondes3 minutes de lecture

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En 632 de NF (Notre Ford), les humains ne naissent plus naturellement, ils sont cultivés et élevés au Centre d’incubation et de conditionnement. Les embryons et fœtus sont clonés (procédure Bokanosky), choisis en fonction de leur future fonction dans la vie. Certains sont développés sans entrave pour diriger, en raison de la pureté de leur origine, et d’autres reçoivent des doses d’alcool pour altérer leur développement et en faire des êtres plus manuels. Tous sont conditionnés pour remplir leur tâche et accepter leur rôle dans le bonheur et consommer (acheter), assurant la pérennité de la société de production.

  1. Les alphas sont l’élite dirigeante, grands, beaux et intelligents, et sont vêtus de gris.
  2. Les bêtas sont les travailleurs intelligents, occupant de hautes fonctions, et sont vêtus de vert.
  3. Les gammas sont la classe moyenne, et sont vêtus de kaki.
  4. Les deltas et epsilons sont assujettis aux taches manuelles, et sont respectivement vêtus de marron et de noir.
  5. Chaque caste est divisée en deux sous-classes « plus » et « moins ».

L’histoire n’est plus enseignée et les religions ont disparu, remplacées par des célébrations sous Soma. Le Soma, c’est une drogue que tout le monde prend, car la consommation est acceptée, puisque sans danger, rend heureux, et ne procure pas de problème de dépendance ou de dégradation physique. Le sexe est un loisir débridé, sans aucune fidélité et sans amour, alors que la viviparité est tabou. Ne pas s’adonner au sexe est même suspect. Toutefois, une poignée d’humains vit dans la nature, engrillagée, et continue comme des « sauvages », à se reproduire et vivre comme avant, avant la Guerre de neuf ans, qui a conduit à la disparition de toutes les nations et sociétés, et à la naissance de l’État mondial, la société actuelle.

Bernard Marx, est un alpha plus, mais son physique est à l’évidence très inférieur à celui des membres de sa caste. Ce psychologue aime la nature, alors que tout le monde est conditionné pour ne pas l’aimer, il doute du traitement que subissent les femmes, ce qui laisse dire à certains que son fœtus a reçu de l’alcool par erreur. Lenina Crowne, une jeune bêta plus infirmière, noue une relation stable avec Henry Foster, si bien qu’une amie lui conseille de mettre fin à cette histoire. Helmholtz Watson est un alpha plus, le meilleur ami de Bernard, et lui aussi, s’interroge sur la société.

Bernard invite Lenina à se rendre dans la réserve de sauvages au Nouveau Mexique, et lui présente ce voyage comme un rendez-vous galant. Sur place, elle est horrifiée par ce mode de vie, alors que lui en est fasciné. Il font la rencontre de John, par la suite appelé « le sauvage ». Il est le fils du directeur du centre de conditionnement (le chef de Bernard) et de Linda, une bêta avec qui il a eu une relation sexuelle au cours de la visite de la réserve et qui a provoqué une grossesse impossible à assumer publiquement. Ainsi, plutôt que de revenir dans la honte, elle avait préféré rester au Nouveau-Mexique pour vivre comme avant et élever son fils, John. Elle lui a appris à lire et il connait Shakespeare ; De par ces péripéties, sa mère devient obèse et alcoolique.

Bernard décide de ramener John et sa mère à Londres-Central, afin de déstabiliser son chef. John veut en outre en savoir plus sur les origines de sa mère. Au retour, le chef dénonce l’attitude subversive de Bernard, mais celui-ci dévoile John et Linda. Déstabilisé et humilié, le directeur s’enfuit et démissionne. Le sauvage est régulièrement exhibé et les rumeurs sur les origines de Bernard s’évanouissent, faisant de lui quelqu’un d’important. De son côté, John est fasciné par cette société et Linda abuse du soma, pour oublier. Bernard présente également John à Helmholtz, qui deviennent amis alors qu’ils se découvrent des idées communes et discutent de Shakespeare. Toutefois, un soir John ne veut pas voir un invité très important, l’archichantre de Canterbury, qui quitte la soirée, provoquant la déchéance sociale de Bernard.

Lenina tombe quant-à-elle amoureuse de John, un sentiment qui nait également peu à peu chez lui. Mais Lenina se lasse très vite des hésitations de John, qui poussée pas son conditionnement se déshabille et lui saute dessus afin d’assouvir ses pulsions sexuelles, alors que John tente de la courtiser progressivement et de lui avouer ses sentiments. Pris d’effroi, il la repousse violemment et sont interrompus par la nouvelle de la mort imminente de sa mère Linda. À l’hôpital, John perd le contrôle lorsqu’il voit que tout le monde n’a aucune réaction face à son malheur (ils sont tous conditionnés pour accepter la mort). Rejoint par Helmholtz et Bernard, ils perturbent une distribution et jettent le soma destiné à des enfants, ce qui provoque leur arrestation par la police.

Bernard, Helmholtz et John sont traduit devant Mustapha Menier, l’administrateur mondial. Celui-ci leur révèle que les personnes déviantes sont placées entre-eux sur des îles et peuvent y vivre pleinement, en dehors de la société qu’ils mettent en péril. Ainsi Bernard par en Islande et Helmholtz sur les îles Falklands, alors que John reste, à titre de sujet d’expérience. John se réfugie dans un phare pour s’isoler de cette société ; il s’inflige des châtiments corporels lorsqu’il a des pensées impures, envers Lenina. Attirés par ces faits, il est épié par des badauds et des journalistes qu’il repousse. Lorsque Lenina se joint à eux, il l’attaque, ce qui l’effraie et le dégoute de lui-même. Le lendemain, il se pend dans le phare.

Commentaires

C’est un classique de la littérature anglophone et de la science-fiction. Il embarque de nombreux thèmes comme l’eugénisme et manipulation génétique, la drogue, la sexualité, la hiérarchie sociale, le travail et les élites, la littérature, la religion, l’histoire ; toute la société dans son ensemble est repensée et critiquée, dans une dystopie, un monde idéal impossible, qui sanctifie la consommation et veut créer un bonheur perpétuel grâce au conditionnement mental, sinon à la drogue. Le roman est probablement inspiré de Nous Autres d’Eugène Zamiatine, comme l’est 1984 de George Orwell, bien qu’Huxley dit ne pas l’avoir lu avant d’écrire Le Meilleur des mondes. Il a également pu influencer Kallocaine de Karin Boye.