Les Robots17 minutes de lecture
Les Trois Lois de la robotique :
Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger. Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la première loi. Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’entre pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi.
Préface de l’auteur :
Isaac Asimov retrace rapidement l’histoire de la création du livre Frankenstein par Mary Shelley, dans lequel le héros crée la vie grâce à l’électricité, et conséquemment évoque la science au service du mal, comme les guerres et leurs avancées technologiques ; puis la révolution industrielle se faisant, il évoque les robots qui viennent d’apparaitre dans la littérature. Cependant, Asimov qui découvre la science-fiction vers 1930, apparue dans les magazines une décennie plus tôt, remarque que les robots sont toujours des dangers pour l’homme, comme Frankenstein, créés par l’homme mais nuisibles à leurs créateurs, phénomène qu’il compare au mythe de Faust (conte populaire allemand Faust, un savant qui contracte un pacte avec le Diable qui met au service de Faust, un de ses Esprits (Méphistophélès), afin de lui procurer tout ce qu’il veut, connaissance, la gloire et la richesse) et qu’il appelle le complexe de Frankenstein. Asimov a lui choisi de considérer les robots avec bienveillance, s’il est intelligent, il ne peut être mauvais ou violent sans explication logique.
Introduction :
U.S. Robots et Hommes Mécaniques, simplement appelé U.S. Robots, est une entreprise créatrice de robots, fondée par Lawrence Robertson en 1982, année de naissance de Susan Calvin, robopsychologue, qui y travaille depuis 2008, avec Alfred Lanning, directeur des recherches. À l’âge de 75 ans (soit vers 2057), le docteur Calvin part à la retraite, après près de 50 années de travail et de développement qui ont conduit à créer des robots doués de raison, à l’image de l’homme, mais plus résistants, plus forts et plus intelligents. Lorsqu’un journaliste de l’Interplanetary Press l’interviewe, il évoque certaines problématiques posées par les robots et évoque notamment Robbie, créé en 1996.
Robbie :
En 1998, Robbie est un robot assez rudimentaire, puisqu’il fait parti des premiers produit, il n’a d’ailleurs pas de voix. Il est assistant maternel auprès de Gloria Weston, 8 ans. Il joue régulièrement avec elle et s’occupe d’elle en permanence. Cependant, sa mère, Grace Weston voit d’un très mauvais œil qu’elle ne joue qu’avec une machine, et en est attristé. Ce dimanche-là, Gloria joue à cache-cache avec son robot qu’elle appelle Robbie, puis elle lui raconte l’histoire de Cendrillon. Sa mère intervient et lui demande de laisser ce robot, mais Gloria insiste. Grace se rend auprès de son mari George Weston et lui demande de rendre le robot, mais il ne veut pas, en raison de son cout, de l’absence de danger et de tous les travaux qu’il peut effectuer. Grace quant à elle évoque que Gloria ne voit plus qu’une machine et ne veut nouer de relations avec des jeunes de son âge que sous la contrainte de sa mère, puis que le robot peut dysfonctionner, et créer des incidents. Le lendemain, Grace réitère sa demande, prétextant que les voisins ne veulent plus s’approcher de la maison, ayant peur des robots, alors qu’ils sont dès lors interdit dans la rue, mais George tient bon et s’y oppose, pendant plusieurs jours, mais il finit par céder. De retour d’un spectacle accompagnée de son père, Gloria découvre un chien nommé Éclair que ses parents lui ont offert, et lorsqu’elle veut le montrer à son ami Robbie, il n’est plus là, ses parents expliquant qu’il est parti, nul ne sait où malgré les recherches. Toutefois au fil des jours, Gloria devient de plus en plus triste et se met à déprimer ; Elle ne parvient pas à s’accoutumer au chien que les Weston sont obligé de rendre. Ils décident de partir en vacance dans la ville de New York afin de redonner du moral à leur fille. Elle croit qu’ils s’y rendent pour aller chercher Robbie, ses parents laissent la question en suspens. Au bout d’un mois de nombreuses activités diverses et variées, Gloria ne parle plus de robots. Cependant, les parents remarquent qu’elle repère toujours les robots dans les lieux où ils vont. Lorsqu’ils visitent le musée de la science et de l’industrie, Gloria découvre un robot parlant, sorte de gros ordinateur ; elle lui demande si elle sait où est Robbie, mais il ne peut répondre. Les Weston sont en colère de voir que Gloria pense encore à ce robot. George décide de l’emmener chez U.S. Robots, pour voir les chaines de montage, afin qu’elle comprenne que Robbie qu’elle considère comme son ami n’est pas un être humain mais une machine d’acier, de fils et d’électricité. Lors de la visite, la famille entre dans une salle de production où des robots fabriquent des robots, les hommes surveillant seulement. Cependant, Gloria reconnait Robbie et s’avance, lorsqu’un chariot roule et est sur le point de l’écraser, mais Robbbie intervient et la sauve, alors que les hommes, qui ont déclenché l’arrêt d’urgence, le font trop tard et le chariot aurait écraser la jeune fille. Grace comprend de suite que c’est George qui a manigancé cette opération en plaçant Robbie dans l’usine, mais elle est obligée d’accepter son retour, puisqu’à l’évidence George et Gloria ont maintenant une preuve qu’il l’a sauvée.
Susan Calvin dévoile que les robots parlants ont remplacé les muets des 2002, et dès 2003 jusqu’à 2007 les opposants aux robots ont grondé leur colère, les autorités les ont fait interdire, sauf à des fins scientifiques. U.S. Robots a connu en 2007 des problèmes financiers, quand Calvin rentre dans l’entreprise ; il développent alors les robots parlants à destination d’un usage sur les planètes autres que la Terre (Mercure). Calvin évoque au journaliste le nom de Gregory Powell, ayant travaillé en collaboration avec Michael Donovan, et ont résolu les problèmes les plus épineux concernant la robotique durant les années 2010 et 2020., et luis parle alors de deux à trois exemples.
Cycle fermé :
En 2015, Gregory Powell, et Michael Donovan arrivent sur Mercure avec un seul robot (SPD13) appelé Speedy, afin d’évaluer la possibilité de rouvrir les mines sur la face de la planète éclairée par le Soleil. Cependant, les bancs de cellules photoélectriques de la base sont en panne, et 1 kilo de Sélenium est nécessaire afin de les faire refonctionner et de leur éviter de mourir brulés. Ils envoient ainsi Speedy sur la mine la plus proche à une quinzaine de kilomètres pour aller en chercher, mais Donovan remarque qu’au bout de trois heures de trajet, le robot s’est mis à tourner pendant deux heures autour de la mine. Le duo décide d’utiliser des robots datant de la précédente mission en 2005 afin de récupérer Speedy. Après une rapide remise en route, ils enfilent leur combinaison thermique isolante et montent sur les robots. Donovan se rappelle que la base est reliée au réseau minier souterrain, ils décident donc de passer par les sous-sols pour rejoindre un puits vertical situé à 4 à 5 kilomètres de l’entrée de la mine. Là, il ne voient rien au départ, puis aperçoivent finalement Speedy qui revient dans leur direction. Lorsqu’ils sont assez proche, ils l’appellent, mais il ne revient pas et émet des phrases étranges et se comporte comme s’il était saoul. Powell comprend les raisons de l’état de Speedy ; la deuxième loi, et la troisième loi rentrent en contradiction, puisque depuis les récentes mises à jour des robots, ils peuvent évaluer le degré d’importance des ordres. Là, Donovan, n’a rien précisé, Powell comprend donc que les effets de la seconde et de la troisième loi se neutralisent à un niveau médian, probablement provoqué par un danger que Speedy a repéré dans la mine, obligeant à ne pas y aller, mais rester à proximité pour exécuter l’ordre. Grâce aux gaz que Donovan a détecté sur l’entrée de la mince, notamment du carbonyle de fer, Powell déduit aussi que le danger est une activité volcanique. Le duo cherche une solution, Donovan comprend qu’en augmentant le danger sur Speedy, ils peuvent faire pencher la balance et le faire rentrer. Ils décident d’utiliser un des vieux robots pour lancer un produit chimique pour augmenter les émanations de gaz ; ils retournent à la base chercher de l’acide oxalique capable de générer ces gaz. Quelques heures après, ils reviennent avec deux jarres de trois litres que le robot jette au-delà de Speedy, le poussant à revenir vers eux. Le duo commence à rebrousser chemin, mais à mesure que Speedy s’éloigne du produit, le gaz diminue puis se disperse, le conduisant à revenir à son point médian initial. Donovan est pessimiste et propose de retourner à la base pour attendre la mort et utiliser du cyanure. Mais Powell déduit qu’ils doivent plutôt faire levier sur la première loi, afin d’influer sur leur destin, et de mettre sa vie en jeu à proximité de Speedy, les lois 2 et 3 ne pouvant entrer en jeu quand la vie d’un homme est en danger. Powell décide de s’avancer seul et feint de mourir, mais Speedy ne semble pas vouloir intervenir, et c’est le vieux robots qui s’avance pour tenter de sauver son maitre. Powell lui donne l’ordre de ne plus bouger, mais à mesure qu’il avance vers Speedy, Powell commence à perdre réellement ses aptitudes ; Speedy finit par retrouver ses esprits et ramène Powell à l’ombre, tandis qu’il perd connaissance. Donovan envoie Speedy pendant ce temps là à une autre mine, qui revient rapidement avec du sélénium, permettant de remettre en route le système de refroidissement de la base. Powell annonce, que Susan Calvin lui a parlé d’une mission sur une station spatiale dans un univers froid.
Raison :
Six mois après leur précédente mission sur Mercure, soit en 2015 ou 2016, Powell et Donovan sur une station spatiale, sont confronté à un robot appelé Cutie (QT-1), très avancé technologiquement, le plus perfectionné qui n’ait jamais été créé, qui n’accepte pas de croire qu’il est un robot et qu’il a été construit par le duo ; lorsque Powell lui dévoile l’existence de milliards d’êtres humains, de la Terre et du Soleil, et qu’il a été créé pour remplacer la présence humaine dans la station qui a pour but de permettre l’envoi d’un faisceau d’énergie vers la Terre, il n’y croit pas non plus. Suite à une longue réflexion, Cutie revient le lendemain vers le duo en dévoilant sa conclusion « je pense donc je suis », et qu’il ne peut exécuter les ordres, puisque pour lui ils n’ont pas pu le créer, dans la mesure où des êtres inférieurs à lui (il est résistant, efficace, intelligent, et utilise près de 100 % de son énergie électrique, alors que les humains sont fragiles, faibles physiquement et moins efficace que lui). Pour lui, seul quelqu’un meilleur en tout point a pu le créer, donc celui qui dirige la station et utilise le plus d’énergie, c’est-à-dire le convertisseur d’énergie (en réalité, l’ordinateur central qui gère la station). En l’occurrence, Cutie l’appelle Maitre et obéit à ses ordres ; il suppose que le Maitre à d’abord créé les humains, des êtres basiques et simples, pour réaliser les premières tâches, puis ensuite créé les robots afin de remplacer les humains. Lorsque Donovan se rend dans la salle des machines, les robots les plus basiques ne veulent plus obéir à ses ordres, et expliquent qu’ils sont commandé par le prophète. Cutie dévoile qu’il a prêché aux robots la vérité, et qu’ils doivent obéir à un être plus évolué, leur Maitre. Donovan et Powell sont interdit de la salle des commandes et de la salle des machines, et sont consigné dans leurs quartiers, alors même qu’une tempête d’électrons va s’abattre sur le faisceau d’énergie le lendemain et le détériorer ou le couper, si personne n’intervient. Ils tentent de convaincre Cutie qu’ils l’ont construit et qu’il doit obéir à leurs ordres, mais ils n’y parviennent pas. Il décident de construire un robot devant Cutie pour le convaincre qu’il est à leurs ordres. Cutie observe la construction du robot, mais considère qu’ils ne l’ont pas créé, mais assemblé, et suppose que c’est son Maitre qui a construit les pièces donc le robot. Powell tente d’évoquer la bibliothèque et les nombreux livres, décrivant notamment la civilisation, mais Cutie estime que c’est son Maitre qui les a écrit afin de donner aux humains des explications à leur existence. La tempête passe, et Cutie parvient à garder la station dans l’axe de la Terre, avec une maitrise et une précision inégalée. Pour le duo, Cutie est donc apte à diriger la station, peu importe qu’il croit obéir à un Maitre, et même, c’est d’autant mieux qu’il obéisse à l’ordinateur central ; selon Cutie, il n’a fait que répondre aux ordres du Maitre lui indiquant des mesures à rectifier. Le duo évoque l’idée de former régulièrement des QT ici avec Cutie, puis de les envoyer sur d’autres stations pour prendre les commandes. Rapidement la relève arrive sur la station, et prend ses fonctions, mais ni Powell ni Donovan ne dévoilent que, si Cutie est opérationnel, il estime devoir commander la station pour le Maitre, en lieu et place des humains. Cutie pense que Donovan et Powell vont disparaitre à jamais, dès lors que la relève les remplace ; celle-ci évoque la future mission des deux hommes, un robot multiple, c’est à dire un maitre robots qui a sous ses ordres six sous-robots.
Attrapez-moi ce lapin :
Six mois de vacances après la mission sur la station spatiale, Powell et Donovan sont en mission sur un astéroïde pour contrôler le fonctionnement d’un robot multiple contrôlant six robots subsidiaires. Destinés à récupérer du minerai, Dave, DV-5, fonctionne très bien, maitrisant à la perfection ses robots subalternes, quand il est surveillé ; cependant, parfois, lorsqu’il travaille seul, aucun minerai n’est récolté. Donovan et Powell l’interroge mais Dave ne sait pas comment expliquer ce fait, bien qu’il l’ait évidemment constaté. Powell le soumet à un test, mais qui dévoile un fonctionnement normal. Donovan pense que Dave ment, puisque les problèmes n’arrivent que quand ils ne sont pas surveillé. Powell n’en est pas persuadé, mais pose des caméras dans la mine pour les suivre en permanence, et peu de temps après, ils constatent le fonctionnement atypique des robots ; ils semblent danser un ballet tous ensemble ; Le duo ne sait pas s’ils s’entrainent à des manœuvres et mouvements guerriers ou simplement de la gymnastique. Le duo interroge alors l’un des robots subalternes, mais n’obtient que peu d’indices, mis à part que lorsqu’ils se comportent anormalement, un premier ordre est envoyé mais n’est pas reçu, tandis que de nombreux ordres sont alors émis et parviennent obligeant à ces déplacements. Ils apprennent aussi que cela se produit à des moments clefs, en cas de danger, comme un éboulement, ou une explosion. Powell et Donovan surveillent en permanence la vidéo pou trouver l’ordre premier qui semble dérégler les robots, mais n’y parviennent pas malgré leurs réguliers dysfonctionnements, puis décident de faire de même, mais dans la mine, afin de voir de plus près tout les détails et tous les robots à la fois. Il sont cependant bloqués dans l’éboulement qu’ils provoquent pour déclencher un dysfonctionnement. Mais Powell trouve la solution, ayant compris le problème. Par un petit espace restant ouvert dans leur galerie effondrée, il tire sur un doigt, et le met hors d’usage, permettant à Dave de reprendre conscience. En fait, ce dernier connait un problème dans son circuit d’initiative personnelle, incapable de surmonter la gestion de six robots à la fois en situation d’urgence. Lorsque Powell endommage le doigt, il n’a plus que 5 robots à gérer, ce dont ses circuits sont capables. Cette défaillance provoquait chez Dave une stupeur qui le faisait pianoter de la main, et envoyer des ordres correspondant aux robots subalternes, ressemblants à des doigts se déplaçant.
Le journaliste interrompt Susan Calvin, en lui demandant si elle n’a pas une histoire de robot se déroulant sur Terre ; mais il l’interroge de suite sur le robot s’étant soit-disant retourné contre elle ; elle hésite mais évoque Herbie, qu’elle décrit comme le seul et unique robot télépathe.
Menteur :
Lorsque Milton Ashe, jeune cadre dirigeant de chez U.S. Robots raccompagne RB-34, Herbie, le dernier modèle de la série de la chaine de montage, il se rend compte qu’il est télépathe, et a tenue une discussion avec lui, sans même parler. Les employés de l’entreprise Alffred Lanning, directeur des recherches, et Peter Bogert, mathématicien docteur en physique, travaillant avec Calvin, décident de tenir ce problème secret tant qu’il n’est pas résolu, mais aussi d’enquêter tous les quatre sur ce phénomène anormal pour un robot et vérifier son intégrité. Ashe vérifie sa construction, Bogert et Lanning toutes les méthodes mathématiques de calculs de son système, notamment son cerveau positronique. Calvin rencontre Herbie, qui lui dévoile lire dans les pensées ; elle découvre qu’il apprécie les fictions lui permettant de comprendre les relations en humains, notamment les romans d’amour, et il lui dévoile qu’il a vu dans les pensées de Ashe qu’il est amoureux d’elle en secret, alors qu’elle se trouve vieille. Au fil des jours, Calvin se maquille et s’arrange lorsqu’elle rencontre Ashe pour les besoin de l’enquête et semble même comme heureuse lors de ces moments. Ce dernier et ses collègues ont remarqué un changement de comportement de Calvin vis à vis de Ashe, mais celui-ci n’y semble pas sensible. Lors d’une discussion avec Bogert, sous prétexte que Herbie est capable de réaliser les opérations mathématiques de vérifications de son cerveau, Herbie lui dit que Lanning va partir à la retraite et qu’il va le remplacer à la direction de son service. Lorsqu’il discute avec Lanning, Bogert s’oppose à son directeur et devient arrogant, et refuse même ses ordres. Il refuse de prendre en considération les capacités de Herbie en matière de calcul, et lorsque Lanning veut interroger la communauté scientifique sur le cas Herbie et ses capacités télépathiques, il s’y oppose espérant en garder la primeur. Il dévoile qu’il pense être le nouveau directeur, Lanning est surpris, et sur le point de débaucher Bogert de l’entreprise, il veut voir Herbie qui lui a indiqué sa démission du poste de directeur. Ashe annonce à Calvin qu’il va bientôt se marier mais pas avec elle, cette dernière est très déçue de ne pas être l’élue, et retourne auprès de Herbie qui continue à dire qu’il ment. Mais Calvin comprend alors le problème. Bogert et Lanning se rendent auprès de Herbie qui ne peut avouer qu’il a dit que ce dernier allait démissionner. Calvin arrive et explique la situation ; en vertu de la première loi sur la robotique, Herbie ne veut pas dire certaines choses ou dit ce que veulent entendre ses interlocuteurs. Sa capacité à lire les pensées lui permet de connaitre les attentes et de répondre sans blesser les humains, ce qui l’oblige à mentir, soit pour ne pas blesser, soit pour que les humains aillent mieux. Calvin lui demande de dévoiler quelle est la réponse exact au problème mathématique résolvant sa capacité télépathique, mais il ne veut pas car s’il le fait, le robot sait que les deux scientifiques seront touchés d’être inférieur à lui sur ce sujet. Elle enchaine en lui indiquant qu’ils veulent tout de même la réponse et que s’il ne la donne pas ils seront tristes ; ces deux points rentrant en contradiction avec la première loi. Calvin n’a de cesse de répéter cette boucle d’ordres qui pose un dilemme au cerveau positronique de Herbie, qui se voit désactivé devenu et hors d’usage. Calvin le traite alors de menteur.
Bouleversée par la révélation de cette histoire, Susan Calvin interrompt l’interview, qui reprend deux jours plus tard.
Le Petit Robot perdu :
Le journaliste demande à Calvin des histoires plus récentes, notamment au sujet du moteur hyper-atomique, et des voyage interstellaires. Calvin évoque la perte d’un robot en 2029.
Pour son premier départ dans l’espace, le docteur Calvin, accompagnée de Peter Bogert, se rendent dans l’Hyper-base, où les scientifiques développent le moteur hyper-atomique. Ils rencontrent le général Kallner qui dirige le projet. Un robot a disparu, donc le projet est arrêté tant qu’il n’a pas été retrouvé. Le vaisseau, dont le départ a été aussi annulé, qui a amené ce robot, possède 62 robots identiques qu’il devait livrer ailleurs. Sur la base, le personnel utilise des robots NS-2 dit Nestor, dont certains ont une modification : la première loi a été modifiée, minorée, afin de permettre aux scientifiques de travailler sur le moteur dans un environnement radioactif ou à proximité de rayons gamma, ce que les robots n’acceptaient pas en raison des lois sur la robotique et la protection des humains. Cependant, le fugueur s’est mêlé à ses semblables, ne permettant pas de le reconnaitre parmi les 63 modèles identiques. C’est la raison pour laquelle il n’ont pas laissé repartir le vaisseau transporteur, de peur de laisser partir un robot avec une loi amoindrie. Les 63 robots ont été interrogé, et tous ont nié avoir une première loi modifiée. Calvin propose de tous les détruire, mais le général réfute cette solution en raison du cout des robots. Calvin mène l’enquête et interroge la dernière personne à avoir vu le robot manquant. Épaulée par Bogert, et le général Kallner, ils interrogent Gérald Black le dernier scientifique qui a travaillé avec Nestor avant sa disparition, et il confesse être rentré dans un état d’énervement, suscité par ces modèles de robots, de par leur supériorité et leur relative arrogance qui en découle, mais il indique aussi avoir proféré un « Va te perdre ailleurs », accompagné d’insultes ; le robot a ainsi exécuté l’ordre. Calvin interroge les 63, mais toutes les réponses sont identiques et ne permettent pas d’en distinguer l’un de l’autre. Les scientifiques conviennent de la dangerosité de laisser un robot avec une première loi minorée, qui pourrait le conduire à ôter la vie d’êtres humains, puis entreprennent d’autres tests. Dans un box, ils font tomber une masse sur la tête d’un homme espérant que celui qui a la loi 1 amoindrie mette plus de temps à réagir à sauver l’homme, mais les différences ne sont pas exploitables. Calvin de décide de placer des fils électriques qui causeraient la mort du robot en cas d’intervention (la loi 1 demandant aux robots de sauver les hommes) ; celui qu’ils recherchent n’interviendrait donc pas, afin de se protéger lui-même puisque la loi 2 demandant aux robots de se protéger serait donc plus forte. À la plus grande stupeur de Calvin, aucun des 63 robots de bouge dans cette configuration. L’un des robots interrogé indique que comme ses semblables, il a évalué qu’il était impossible de sauver l’humain, et son sacrifice aurait été inutile, et même contreproductif, alors qu’il pourrait sauver d’autres êtres humains plus tard. Il dévoile que cette explication leur a été suggérée par l’un des robots. Calvin veut séparer les robots les uns des autres sinon de les détruire tous, mais elle est dans l’impossibilité logistique de le faire, et le général Kallner s’oppose à la destruction. Calvin se souvient que les robots non-modifiés (et neuf, donc sans expérience) n’ont pas de connaissance de l’éther (le vide interstellaire est appelé éther au début du 20e siècle), alors que le robot fuyard l’a apprise en commençant à travailler avec les scientifiques ; mais lassée de ces interrogatoires, Bogert interroge les robots à ce sujet, précisant à chacun que le test de la chute de l’objet sur un homme comportera un élément de plus, des rayons gamma mortels. Par la suite, ils subissent ce test, mais un seul, bouge, NS-10, Nestor, qui lui-seul a acquis les capacité d’analyse des éléments radioactifs, alors que les autres robots se pensant en danger, n’ont pas bougé.
Évasion ! :
Lorsque Calvin et Bogert rentrent de l’Hyper-base, U.S. Robots reçoit une proposition de collaboration de la part de la Consolidated Robots, une entreprise concurrente qui travaille sur la propulsion hyper-atomique, mais qui n’arrive pas à trouver la solution. Leur calculateur s’est détérioré lorsqu’il a interprété les millions de données du problème, car cela entraine la mort d’être humain (durant le voyage) et rentre en contradiction avec la première loi sur la robotique, provoquant un dilemme insoluble pour lui. La Consolidated offre donc à U.S. Robots de tester ces données avec son « Cerveau » (super-ordinateur) contre 100 000 dollars s’il n’y a pas de solution, et 200 000 s’il y a une solution positive au problème posé. Les dirigeants de U.S. Robots doutent du choix à effectuer, savoir si c’est un piège visant à détruire le Cerveau, ou autre chose ; mais finalement U.S. Robots accepte cet accord et introduit toutes les données de la Consolidated dans le Cerveau en lui demandant simplement de rejeter les données pouvant porter préjudice aux humains. Après une longue période de calculs complexes, le Cerveau parvient à trouver la solution et propose à Calvin et Alfred Lanning de construire le vaisseau en deux mois. Mais ceux-ci doute du résultat et de la capacité du Cerveau à réaliser réellement cette tâche. Les deux testeur Powell et Donovan montent à bord de ce vaisseau, mais sont surpris de voir un cockpit avec qu’un petit hublot, sans commande mis à part un compteur de distance, ni de trouver de moteur dans ce dédale de couloirs étranges. Lorsqu’ils sont dans le poste de commande, le vaisseau semble décoller sans qu’ils en aient été prévenu, s’affalant dans les deux seuls sièges existant. Au moment où ils se réveillent de leur étourdissement, Calvin envoie un message leur demandant de rentrer, mais ils ne peuvent émettre de réponse, puisqu’il n’y a rien dans le poste de commande à part le compteur qui indique 1 000 000 de parsecs. Pendant plusieurs jours, ils restent dans ce vaisseau où aucune commodité n’existe, lit, salle de bain, toilettes ou cuisine ; mais ils découvrent des endroits du vaisseau qui semblent se modifier. Un mur s’ouvre offrant des conserves leur permettant de manger. Puis, ils sentent tout l’appareil vibrer et assis, ils perdre connaissance pour ne sembler que conserver qu’une lueur infime de vie ; ils ont l’impression d’entendre des publicités pour des cercueils puis des gens qui entrent en enfer. Soudainement ils reviennent à la conscience s’apercevant qu’ils se sont déplacés et ne sont plus qu’à 300 000 parsecs. Calvin continue à interroger le Cerveau qui reste évasif sur de nombreux domaine, le danger et la mort des passagers ou leur survie à bord. Le vaisseau rentre par la suite sur Terre. Calvin comprend alors que sa consigne de ne pas se soucier de la mort des passagers a permis au Cerveau de trouver la solution. En fait, l’état de mort n’est que passager durant le vol hyper-spatial pendant la courbure de l’espace, les passagers revenant à la vie dès la fin du déplacement. La consigne lui a permis de continuer ses recherches quand le calculateur de la Consolidated lui s’est détérioré au premier dilemme ; la mort temporaire d’humain a créé tout de même un certain traumatisme au Cerveau qu’il a surmonté par une réaction infantile, l’humour. Ils fournissent donc avec un certain humour la solution à la Consolidated pour récolter l’argent du contrat, et les laisser mourir puis revivre.
Calvin dévoile au journaliste qu’ils ont beaucoup fait évoluer et amélioré le voyage hyper-spatial dès lors, ayant permis aux états de se regrouper en régions, et de coloniser l’univers. Elle évoque également Stephen Byerley, un homme politique.
La Preuve :
En 2032, Stephen Byerley est un homme politique très en vue qui se présente aux élections de Maire. Cependant, son adversaire Francis Quinn a remarqué qu’il n’a jamais été vu en train de manger, de boire, ni de dormir, ainsi que d’autres éléments troublants. Il se rend donc auprès de la U.S. Robotics pour leur demander d’enquêter (plutôt que dévoiler l’affaire publiquement et leur porter préjudice, même sans preuve), car si c’est un robot, il a forcément un cerveau positronique et donc quelle que soit sa construction ou son assemblage, les pièces ont pour origine de U.S. Robots. Quinn fait donc plus ou moins pression sur Alfred Lanning à qui il présente le problème, afin qu’il intervienne. Lorsque Byerley rencontre Lanning et Calvin, il réfute ces accusations. Calvin lui tend une pomme dans laquelle il mord, mais elle croit malgré tout intimement qu’il est un robot, et que ses créateurs ont plus ajouter un système utilisé temporairement pour simuler et gérer une ingestion d’aliments ou de liquide, sinon de dormir, et que cette méthode n’est pas la bonne pour le confondre. Son rôle de procureur et ses décisions pourraient suggérer qu’il est un robots (il ne demande jamais la peine de mort, lutte pour la prévention plutôt que pour la sanction…), sinon, un homme très bon. Elle confie à Quinn que les seules solutions pour prouver ces faits, c’est de le disséquer, ou des rayons X pour connaitre sa composition, ou bien de tenter de lui faire enfreindre les trois lois de la robotique. L’affaire et les interprétations de Calvin sont publiquement dévoilés, un homme (immanquablement lié à Quinn) obtient un mandat pour fouiller la maison de Byerley, mais ne trouve rien ; il en profite pour prendre des photos à rayon X du corps de Byerley sans se faire remarquer, mais il semble porter une protection empêchant toute prise de vue. Quinn et Byerley finissent par se parler, le premier accusant son employé infirme, John, d’être le vrai Byerley, mais ce dernier indique qu’il est simplement un professeur travaillant pour lui et hébergé chez lui. Tandis que Byerley est officiellement désigné candidat, toute cette affaire devient mondialement connue et fait une grosse publicité à Byerley, dont les accusations qu’il subit ne semblent pas être prises au sérieux par l’électorat. Quelques jours avant les élections, se tient une sorte de meeting politique où Byerley fait un discours puis un homme demande à s’approcher de lui pour lui poser une question, mais en réalité, il somme Byerley de le frapper pour prouver qu’il est humain. Byerley le frappe alors faisant taire toutes les rumeurs. Par la suite, il rencontre à nouveau Calvin, qui elle a compris le subterfuge, l’homme frappé était en réalité un robot, le robot sosie pouvait donc frapper un autre robot sans enfreindre la première loi sur la robotique.
Susan Calvin dévoile au journaliste que Byerley a été réélu maire, et même devenu Premier Coordinateur mondial, de la Fédération, créée par les Régions de la Terre en 2044, et à sa mort fait atomiser son corps ne laissant aucune preuve sur sa nature. Elle évoque qu’elle sait depuis 2052 que les machines et les robots dirigent le monde.
Conflit évitable :
En 2052, Stephen Byerley est réélu coordinateur mondial pour un deuxième mandat, il s’entretient avec Susan Calvin au sujet de plusieurs erreurs commises par les Machines. Une Machine est un super-ordinateur contrôlant l’économie, les productions et les commercialisations sur Terre, et chacune des quatre Régions terrestre est contrôlée par une Machine. Byerley est persuadé que la guerre est sur le point d’éclater si les Machines commettent à nouveau des erreurs. En théorie, elle ne peuvent commettre d’erreur, d’autant plus que chaque décision est confortée par l’interprétation des Machines des autres Régions ; ainsi, Byerler pense que l’erreur est humaine, et que des données erronées ont été proposée au départ au Machines, conduisant à un résultat faussé. Les Machines sont obligé de respecter les lois sur la robotique et ne peuvent donc par nature porter préjudice à la race humaine. Byerler décrit les conclusions rendues par les coordinateurs régions concernant les quatre régions. La région est (capitale Shanghai) connait depuis dix ans un peu de chômage, des sous-productions et de la surproduction, notamment dans le secteur alimentaire, comme pour la levure, base de l’alimentation pour près de 2 milliards d’habitants, imputés à des décisions de la Machine. La région tropicale (Amérique du Sud et centrale, moitié sud de l’Afrique et une partie du Moyen orient), 500 000 millions d’habitants, en plein développement connait une pénurie de main-d’œuvre et du retard dans la construction d’un canal, également imputés à des erreurs de la Machine, notamment par des membres de la Société pour l’Humanité, composés de fondamentalistes anti-Machines. La région européenne est en déclin économiquement soumise à la région nord et connait elle aussi des erreurs décisionnelles économiques de la Machine. La région nord (Amérique du Nord et nord de l’Union soviétique et Grande-Bretagne et Australie) connait aussi des défaillances imputables à des décisions de la Machine. L’ensemble de la Terre a pour capitale New York. Mais chaque région semble écouter les conseils des Machines sans pour autant être obligé de s’y tenir, et connaitre pour la plupart des membres de la Société pour l’Humanité ayant été dépossédé de leurs activités ou rétrogradés à des postes inférieurs. Les Machines estiment que leur présences et décisions est indispensable à la survie de l’Humanité, et que de petites défaillances régulièrement introduites sciemment permet à celle-ci d’avoir besoin d’elles, alors que la Société pour l’Humanité ne représente pas réellement un danger (raison pour laquelle cette menace n’est pas éliminée, mais amoindrie).
Après la fin de ce récit, de Calvin, le journaliste témoigne n’avoir jamais revu Susan Calvin, morte à l’âge de 82 ans.
Commentaires
C’est un recueil culte, incontournable regroupant plusieurs nouvelles abordant les robots et les trois lois de la robotique.
- Les Robots
- Isaac Asimov
- 1950
- J’ai Lu (2020)
- Traduction par Pierre Billon, révisée par Pierre-Paul Durastanti
- 9782290227268