Le Voyageur imprudent5 minutes de lecture

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Durant la Seconde Guerre mondiale, Pierre Saint-Menoux, un mathématicien, en déplacement dans l’hiver terriblement glacial, fait une escale à Tremplin-le-Haut. Il se réfugie au hasard dans une maison, où il rencontre quelqu’un qu’il connait. Il vient de rentrer chez Noël Essaillon, un physicien célèbre, et sa fille Annette. Par chance, le vieil homme obèse, et infirme cloué dans son siège, connait le jeune soldat. Avant la guerre, ceux-ci ont communiqué à distance via la publication d’articles dans un journal spécialisé, et certains articles de Saint-Menoux ont servi les travaux d’Essaillon. Grâce à eux, Essaillon a réussi à inventer une matière qu’il a appelé la « Noëlite », qui permet de maitriser le temps. Il lui explique qu’il a pu remonter le temps et ainsi mieux gérer certains évènements mineurs de sa vie, sans en modifier certains autres. Pour lui en faire la démonstration, il lui propose des pilules de plusieurs formes et couleurs, rondes pour remonter le temps et ovales pour revenir à l’instant où il est parti. Saint-Menoux absorbe les pilules et remonte deux heures plus tôt, ne pouvant que constater qu’il a déjà vécu les évènnements qu’il voit. Il prend les autres pilules qui lui permettent de retourner chez Essaillon. Les deux hommes constatent l’aspect primitif de ce voyage dans le temps puisque dans le cas présent, la Noëlite ne permet pas d’envoyer la personne qui l’ingère dans le passé, mais de se retrouver au moment choisi avec le vécu et les connaissances du moment où la Noëlite a été ingérée, dans la situation, son corps de l’époque choisie et de revivre les faits. Essaillon propose à Saint-Menoux de collaborer avec lui afin d’améliorer son concept. Sachant son avenir (puisqu’il est déjà allé vérifier), il lui propose une pilule permettant d’avancer de deux ans, jusqu’à la fin de la guerre et ainsi d’accélérer ce processus. Saint-Menoux accepte, avale les pilules et se retrouve en 1942.

1942, Saint-Menoux se rend chez Essaillon qui habite depuis à Paris. Ce dernier lui explique qu’il a sauvé sa servante de la mort en utilisant sa substance, puis luis dévoile les effets de la Noëlite 3, qui fige dans l’instant présent la personne sur qui elle est appliquée. Il relate les essais militaires à échelle réduite de cette version à l’état liquide, tombée en pluie sur un village asiatique, mais qui donne des résultats désastreux, ce qui pousse l’infirme à ne pas rendre sa découverte publique. Il a également mis au point une combinaison intégrale, qui permet avec les trois Noëlites, une pour aller dans le futur, une pour figer le temps, et une pour aller dans le passé, de voyager à son gré dans le temps. Après un premier test infructueux, Saint-Menoux, grâce à la combinaison, se déplace dans le temps, pour un voyage court au départ d’une demi-journée où il se rencontre lui-même. Son second voyage l’envoie deux mois plus tard, où il visite Paris, grâce à un « vibreur » équipant la combinaison, et qui permet de faire défiler le temps et se mouvoir à son aise dans l’espace, même à travers la matière, sans être vu. Grâce à Noëlite, ils n’ont pas l’intention de changer radicalement la face du monde et son histoire, mais espèrent, en de petits moments, pouvoir rendre quelques hommes plus heureux. Par ailleurs, Saint-Menoux tombe progressivement amoureux d’Annette. Il s’entraine régulièrement à maitriser la combinaison en répétant les voyages, par exemple en allant dans le lycée qu’il fréquentait où il sème la pagaille, puis en 2052, inspiré par un passage écrit par Nostradamus. Il arrive dans le futur décrit dans Ravage, où l’électricité a disparu et le monde n’est plus que chaos ; il n’y constate que des incendies, des morts en putréfaction et des nuées d’insectes. Il parvient à rentrer dans sa temporalité, mais une mouche pénètre son corps lorsqu’il se rematérialise et le rend gravement malade. Quand il est rétabli, il avance de siècle en siècle, pour savoir ce qu’il advient. Essaillon et Saint-Menoux décident alors de sauter de près de cent mille ans en avant, afin de connaitre le sort de l’humanité. Le jeune scientifique découvre que les humains ont complètement évolués physiquement et ont construit une société utopique idéale. Il découvre que ces humains, descendant d’un certain Fortuné, ayant détrôné la lignée de François (Ravage) ont progressivement évolués pour se transformer radicalement. La terre a été nivelée en rasant les montagnes et comblant les creux. Au cours d’une multitude d’allers-retours, il constate que seules deux espèces animales ont survécu, les vaches et les cochons, qui nourrissent d’autres êtres humains s’apparentant seulement à des estomacs. Il n’y a plus aucun autre animal, poisson, oiseau ou insecte, et toutes les plantes inutiles ont été détruites. Les humains difformes qu’il rencontre n’ont plus d’appareil génital, ni d’anus, d’autres sont très grands et costaud, les premiers étant bergers et les seconds guerriers. Ils ne mangent pas, ne se reproduisent pas, ni ne parlent. D’autres creusent une multitude de galeries parcourant toute la planète, dans lesquelles ces humains vivent. Seul un être aux oreilles demeurées, un autre au nez développé et un autre aux yeux sur-développés s’occupent de ces sens, qu’il appelle un trio sensoriel. Il découvre que ces différents humains sont créés à partir d’humains de taille réduite, avalés par une reine mère qui enfante toute cette panoplie d’humains différents. Chaque retour dans le présent permet à Saint-Menoux de se rapprocher d’Annette ; ils tombent amoureux et se promettent alors l’un à l’autre, sans le dire à Essaillon, un père bien trop attaché à sa fille. Toutes ces révélations attisent l’intérêt du vieil homme qui décide de partir avec Saint-Menoux cent mille ans dans le futur, malgré ses réticences. Ils découvrent que ces individus obéissent à une énergie mentale produite par des cerveaux humains aplatis, entassés et cultivés par les hommes dans des salles spéciales disséminées sur toute la terre, permettant de propager ce flux intellectuel partout. En guise de test, Essaillon coupe la tête d’une fécondatrice, mais celle-ci continue à vivre et continue son office. Toutefois, durant cette opération, il endommage sa combinaison qui provoque son décès lorsqu’ils repartent pour le temps présent. Saint-Menoux va dans le passé pour ramener Essaillon vivant, mais celui-ci meurt rapidement de maladie. Saint-Menoux et Annette décide de ne plus tenter de le sauver, cette dernière préférant utiliser la Noëlite pour aller le voir de temps en temps dans le passé lorsqu’il était vivant.

Pendant plusieurs mois, Saint-Menoux vit sur ses ressources, mais qui ne sont pas suffisantes pour épouser Annette, puis qui finissent pas se tarir. Il décide de partir dans le passé pour réaliser plusieurs vols d’or et de bijoux. Il part en 1890 et fait plusieurs larcins, dans une banque et à l’opéra. Lorsqu’il retourne dans les années 1940, il constate que ses apparitions inexpliquées et ses vols sont rentrés dans la culture populaire, et relatés dans les journaux, où il est appelé par le nom de « Le Diable vert », commettant des délits aux circonstances étranges. Il décide de faire une expérience, afin de voir l’impact de ces changements temporels, en photographiant tous les articles, en les stockant chez lui, dans l’intention de les consulter après être retourné faire un nouveau vol en cette année-là. Saint-Menoux repart en 1890, mais il est blessé par la personne qu’il tente de détrousser et sa combinaison est percée. Il sait qu’il ne peut plus l’utiliser sans risquer sa vie , et après une tentative de fuite dans tout Paris, il est capturé par la police qui ne croit pas à ses explications peu claires, puisqu’il se garde de dévoiler la vérité. Lors de l’interrogatoire, le juge d’instruction appuie sur l’un des boutons de la combinaison, pièce à conviction, qui la renvoie avec tout l’équipement à son point de départ dans le temps auprès d’Annette. Auparavant, constatant que Saint-Menoux n’était pas rentré à l’heure prévue, elle avait déjà pris la combinaison de son père défunt, l’avait réparé et adaptée à elle. Elle part alors pour 1890 sauver son amour, grâce aux informations enregistrées sur la combinaison, afin de trouver le lieu et le moment exact du départ de la combinaison. Après s’être déjoué des gardes, elle ramène Saint-Menoux saint et sauf dans les années 1940. Il constate que de nouveaux paragraphes se sont ajoutées dans le livre, relatant ses derniers exploits. Il constate aussi que son voisin a disparu, et comprend qu’il a modifié les choses, lorsqu’il est apparu au mariage de ses parents, effrayant le couple et empêchant le mariage, puis la naissance de cet homme. Il constate par la suite que sur son lieu de travail, cet architecte est finalement remplacé par un autre, lui laissant penser qu’il n’y a que très peu de pouvoir pour changer l’avenir avec la Noëlite. Saint-Menoux se met ainsi à douter de lui-même, bien qu’il finisse par se marier avec Annette. Il décide cependant d’une dernière action, d’aller tuer Napoléon en 1793 avant qu’il asservisse l’Europe et ne répande la guerre partout. Il se rend sur la rade Toulon, où il le trouve puis lui tire dessus. Mais l’un de ses lieutenants saute devant lui pour le protéger. Saint-Menoux se rend compte que cet homme peut être potentiellement l’un de ses ancêtres ; mais apprenant qu’il va survivre, il rentre dans les années 1940. Dans la nuit, le soldat succombe finalement à ses blessures, Saint-Menoux comme ses ancêtres disparaissent sans n’avoir laissés aucune trace de leur existence, et Noël Essaillon et bien vivant dans la villa de Tremplin-Le-Haut.

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Le Voyageur imprudent aborde le voyage dans le temps, il décrit une société idéaliste, une dystopie, fruit de l’évolution humaine durant des milliers de siècles. Il aborde les dangers de la technologie et son application, les dangers des modifications des évènements, mais aussi le paradoxe du grand-père (tuer son ancêtre, et ne jamais exister).