Carmilla3 minutes de lecture
Dans le prologue, le narrateur présente les pages qui vont suivre comme le manuscrit intégral établi par la narratrice, auquel est jointe une note du docteur Hesselius, dont la partie scientifique a été omise.
Laura une adolescente anglaise, son père et deux servantes, Mme Perrodon la gouvernante et Melle De Lafontaine la préceptrice, vivent en Styrie, où ils ont acheté un petit château. Elle décrit le pittoresque de la demeure puis relate qu’à six ans, une mystérieuse femme a pénétré sa chambre pour venir dormir contre elle, l’a mordue à la poitrine et a disparu.
Douze ans plus tard à la tombée de la nuit, elle se promène devant la demeure accompagnée de son père, qui lui annonce que la fille de son ami général d’armée ne viendra pas puisqu’elle est morte. Soudainement, une carriole passe devant eux à une vitesse folle et se renverse. De là tombe une mère et sa fille nommée Carmilla, inanimée. La mère doit repartir aussitôt pour secrète affaire de la plus haute importance. Pour sauver et aider la jeune fille, son père propose de la garder au château, mais sa mère dévoile ne pouvoir revenir que trois mois après. Ce détail ne gênant pas le propriétaire des lieux, la dame repart laissant sa fille, au grand plaisir de Laura, triste d’être seule. Dès le soir même, elle se remet légèrement et les deux jeunes filles se rencontrent ; Étonnamment, elles se reconnaissent, Carmilla dit l’avoir vu douze années plus tôt en rêve et lui raconte un récit proche de celui de Laura, et cette dernière lui conte son histoire un peu ressemblante, même si elle ne sait si elle a rêvé ou vécu tout cela à l’époque. De suite, nait une complicité indéniable, une attirance étrange, ou alors une crainte, qui poussent les deux jeunes filles à devenir amies.
La relation avec la belle et charmante Carmilla est très ambiguë, passant d’amitié à relation amoureuse, éventuellement charnelle, en tout cas de baisers, mais Carmilla ne veut dévoiler que trop peu de choses sur elle. Quand Carmilla la prend dans ses bras, elle sent comme une emprise qui l’empêche d’en sortir. Pourtant, Carmilla est parfois étrange, sujette à des sortes de crises, de crispation et d’énervement, que Laura prend pour de la colère, mais elle se calme à chaque fois rapidement. Le cortège d’un des enterrements passe devant eux et Carmilla ne peut pas en supporter les chants. Parallèlement, depuis son arrivée, plusieurs décès de jeunes filles de la région surviennent et restent inexpliqués, ou seulement par une maladie étrange. Un restaurateur d’œuvres d’art ramène un tableau au château, un portrait d’une ancêtre de Laura, Mircalla, comtesse Karnstein, qui ressemble trait pour trait à Carmilla ; Laura pense qu’elles peuvent toutes les deux descendre de la même famille. Plusieurs fois Carmilla demande à Laura de l’accompagner dans la mort, ce qui la surprend. Laura se pose par ailleurs des questions au sujet de la religion que pratique Carmilla. Un soir, alors qu’elle est enfermée dans sa chambre, Laura rêve d’un chat monstrueux sur son lit qui finit par la mordre, mais elle se réveille au matin et voit la silhouette d’une femme en noir, qu’elle ne peut identifier. Les nuits suivantes, Laura dort mieux, mais devient de plus en plus triste la journée, et ce phénomène va en s’empirant à mesure qu’un rapprochement physique avec Carmilla s’opère irrémédiablement. Au bout de trois semaines Laura devient blanche faible et livide, semblant tomber malade, s’approchant de la mort comme les jeunes filles de la région. Un soir, elle rêve, obtenant un message de sa mère lui indiquant qu’on la tue et se réveille avec la vision de Carmilla dans une robe de nuit ensanglantée, mais elle disparait, puis est introuvable. Elle réapparait dans la chambre, laissant penser à tous qu’elle est somnambule.
Le père de Laura fait venir le docteur, qui constate une marque étrange dans son cou et conseille de ne plus jamais la laisser seule. Laura et son père partent voir le prêtre à côté du village de Karnstein abandonné, comme le château ancestral en ruine de la famille, où Carmilla doit les rejoindre avec l’une des servantes. Durant le voyage, ils rencontrent le général Spielsdorf qui finalement va vers Karnstein puis chez Laura. Il leur raconte son histoire, la mort de sa fille Bertha (sa nièce), provoquée par une jeune fille du nom de Millarca, qu’il a recueilli pour quelques jours sur demande de sa mère. Sa fille est alors tombée progressivement malade jusqu’à en mourir. Auparavant, le général s’est caché dans la chambre et a constaté une forme pénétrer dans la chambre puis Millarca mordre le cou de sa fille, puis lui a donné un coup d’épée avant qu’elle ne s’enfuit. Il comprend que sa fille est mise en péril par un vampire, du nom de Mircalla Karnstein. Il décide d’aller la tuer dans sa tombe à Karnstein, là où ils viennent de se rencontrer. Laura et son père comprennent que Carmilla est la même personne et use d’anagrammes pour son prénom, d’autant plus qu’elle sort du tombeau et le général la reconnait, puis lui donne un cou de hache, mais Carmilla disparait. Rejoint par le baron Vordenburg, le descendant de celui qui avait débarrassé le village avant qu’il tombe en ruine, ils parviennent à localiser la tombe cachée par l’ancêtre du baron, tombé amoureux de Mircalla. Celle-ci est retrouvée dans le cercueil baignant dans le sang ; ils lui plantent un pieu dans le cœur, lui coupent la tête, la brule puis dispersent ses cendres dans la rivière.
Laura et son père partent pour un voyage d’un an en Italie, en convalescence. Laura va de mieux en mieux, mais repense de temps en temps à Carmilla et ressent parfois des sentiments étranges.
Commentaires
Carmilla est une nouvelle vraiment facile à lire et très agréable, écrite avant Dracula de Bram Stoker, qui a avoué s’en être inspiré.
- Carmilla
- Sheridan Le Fanu
- 1872
- Actes Sud – Babel (1999)
- Traduction par Gaïd Girard
- 9782742708017