La Couleur tombée du ciel9 minutes de lecture
La Couleur tombée du ciel :
Un technicien vient étudier un vallon pouvant potentiellement servir à la création d’un futur barrage. Il apprend alors d’Ammi Pierce les étranges rumeurs expliquant la désolation de cette région, les « Landes foudroyées ». En 1880, une météorite tombe dans le puits du fermier Nahum Gardner. La pierre est chaude en permanence et diminue progressivement. Des scientifiques en prélèvent un échantillon qui disparait aussi. Cette matière est composée de molécules étranges. Par la suite, des couleurs indescriptibles, hors du spectre connu, s’échappent et infecte les lieux. Les sols sont corrompus, changent de couleurs, et d’aspect. La végétation bouge toute seule, puis grossit anormalement. Les cultures et les aliments deviennent immangeables. C’est au tour des animaux de changer, de muter puis de périr. Tout ce qui est touché semble luminescent la nuit. Rapidement, Ammi voit disparaitre toute la famille Gardner, devenant folle, ou périssant, de boire l’eau du puits ou d’y tomber dedans. La couleur, cette entité extra-terrestre immatérielle se nourrit ainsi de la vie autour d’elle. Par la suite, la couleur semble repartir dans le ciel, laissant derrière elle une lande désolée.
L’Abomination de Dunwich :
Dans le village de Dunwich, vit la branche dégénérée de la famille Whateley. Le vieux Whateley est un peu fou, et vu comme un sorcier par les gens de la région. Sa fille Lavinia, une albinos peu intelligente, met au monde un enfant dont personne ne connait le père. Le grand-père pense que c’est le monstre Yog-Sothoth sans en être sûre. Cet enfant nommé Bilbur est particulier, différent, il bénéficie d’une croissance hors norme apprenant à parler et à marcher anormalement rapidement, et en atteignant l’âge adule en près d’une dizaine d’années. En plus de son visage ressemblant à un bouc poilu, il porte constamment sur lui une odeur fétide, inhumaine et repoussante qui éloigne les gens. Depuis son enfance, il est bercé par son grand-père dans la sorcellerie et des rites étranges.
Par la suite, les habitants de la région commencent à se poser des question. Les Whateley achète régulièrement et de plus en plus de bétail, mais leur troupeau n’augmente pas. Régulièrement, ils sont obligé de détruire certains murs de leur maison, pour créer une grande pièce, puis de l’élargir. En réalité, les animaux sont destinés à nourrir une présence dans cette ferme, qui au fur et à mesure des années semble grandir de plus en plus, occupant tout l’intérieur de la maison. Par la suite, le grand-père meurt, puis Lavinia disparait, alors que les habitants constatent des disparitions de bétail.
Plus tard, Wilbur se rend à bibliothèque de l’université de Miskatonic pour y consulter le Necronomicon, car certains des grimoires de la famille Whateley sont trop abimés pour pouvoir lire certains passages. Cependant, le bibliothécaire nommé Henry Armitage a eu vent d’histoires étranges racontées au sujet de Wilbur et l’interdit d’emprunter le livre ; il prévient aussi les autres bibliothèques possédant cet ouvrage du danger potentiel. ainsi Wilbur pénètre illégalement durant la nuit dans la bibliothèque pour consulter plus largement l’ouvrage. Cependant, le chien de garde, affolé par l’odeur nauséabonde de Wilbur, le tue avec férocité, ne laissant qu’un corps horrible et étrange déformé et à moitié non-humain gisant, avant qu’il ne se décompose et disparaisse tout seul.
Pendant ce temps, Il n’y a plus personne pour s’occuper l’être occupant la ferme des Whateley. Finalement, la bête détruit la maison et s’enfuit laissant des stigmates partout le long de son passage. Il s’agit d’un monstre invisible, qui par la suite tue deux familles. Des policiers disparaissent également au moment où ils sont sur le point de rencontrer le docteur Armitage et les docteurs Warren Rice et Francis Morgan de l’université qui l’aident. Il utilisent une poudre magique pour le faire apparaitre et utilisent des formules et incantations trouvées par Armitage dans les écrits de Wilbur et parviennent à le terrasser. En réalité, il s’agissait du frère jumeau de Wilbur, ressemblant cependant beaucoup plus à son père.
Celui qui chuchotait dans les ténèbres :
En novembre 1927, Albert N. Wilmarth, professeur assistant de littérature à l’Université Miskatonic à Arkham explique qu’un journal local relate que lors d’une inondation, les habitants ont vu flotter des corps étranges, de monstres. Passionné du folklore de la région, et connaisseur averti de toutes les légendes locales sortant de l’ordinaire (qui pour lui ne sont que des légendes), il réfute ces explications s’en remettant aux légendes et remet en cause la véracité des témoignages. Cependant, il reçoit une lettre de Henry Akeley vivant dans une ferme isolée près de Townshend qui prétend, s’il na pas vu les cadavres flottants, avoir des preuves de la présence de monstres, puisqu’il les a vus (des créatures anthropomorphiques ressemblant à des crabes munis de pinces, avec une peau à l’aspect de champignons). Il a enregistré des sons étranges et pris des photos qu’il promet de produire ; il a également trouvé une pierre étrange pourtant des inscriptions inconnues. Il relate que ces êtres extra-terrestres viennent pour extraire un minerai qu’ils ne peuvent trouver que sur Terre, et le font en toute quiétude et en paix seulement car personne ne les dérange. Il explique qu’il est en danger de par ses propres découvertes et ses différentes enquêtes, et que ces monstres le surveillent. Il lui demande d’arrêter de s’exprimer publiquement sur le sujet, pour faire oublier ces évènements, dans le but d’apaiser ces monstres. L’érudition, la méthode et le sérieux d’Akeley ébranlent Wilmarth, qui, s’il n’est pas encore convaincu, se sent prête à écouter son interlocuteur. Wilmarth reçoit les clichés accompagnés d’une nouvelle lettre manuscrite plus détaillée, qui cette fois remet en cause ses certitudes. Certains humains seraient des espions à la botte de ces créatures, et les retranscriptions des sons relatent les noms comme le grand Cthulhu, Nyarlathotep, Yog-Sothoth, Azathoth ou Tsathoggua. Ils entretiennent alors une relation épistolaire, afin de mettre en commun leurs connaissances sur le sujet ; Wilmarth stoppe toute communication publique dès lors conscient d’un éventuel danger.
Les échanges se poursuivent alors que d’étranges évènements se produisent de plus en plus souvent. La ferme d’Akeley est régulièrement visitée par les extra-terrestres et l’espion Walter Brown, un humain habitant le voisinage. Les chiens d’Akeley sont tués, et dès qu’il sort de chez lui, il sent que des choses le suivent ; il comprend que les créatures veulent le faire disparaitre et l’emmener vers Yuggoth, leur planète, la dernière du système solaire. Il tente d’envoyer la pierre qu’il a trouvé comportant des hiéroglyphes étranges à Wilmarth, mais un personnage étrange intercepte le colis. Certains de leur courrier ne leur parviennent mutuellement pas. Il sent la fin approcher et se sent impuissant face à cette fatalité, et Wilmarth l’est tout aussi et ne peux changer le court des évènements, et empêcher à ces créatures d’accomplir leur dessein macabre. Akeley met en garde Wilmarth, lui conseillant de ne plus s’intéresser à ce sujet. Pourtant, subitement Akeley change de discours d’un jour à l’autre, en envoyant une lettre dactylographiée dont le style diffère de son habitude, dans laquelle il dit avoir rencontré les extra-terrestres « Ceux du Dehors » (ou les « Êtres du Dehors »), qu’il sait tout, qu’il sont en paix, qu’il en est maintenant le messager, et l’exhorte à venir le rencontrer pour lui expliquer, en amenant toutes les lettres, les enregistrements sonores et les photos qu’il a reçu de lui. Wilmarth se pose de nombreuses questions sur ce revirement, mais décide de s’y rendre et de le rencontrer.
Arrivé à la ferme d’Akeley, Wilmarth trouve certaines des empruntes des pinces de crabes photographiées. Il trouve Akeley malade, assis dans le noir qui ne bouge pas et ne peut que chuchoter dans la pénombre, où il n’entraperçoit que les mains et le visage. Il lui explique qu’il est sur le point de partir sur Yuggoth, en traversant instantanément l’immensité de l’espace ; cependant, seul son cerveau peut voyager, grâce aux techniques d’ablation sans danger mises au point par les Êtres du Dehors. Akeley propose à Wilmarth de l’accompagner, les créatures étant désireuses de rencontrer un érudit tel que lui. Le cerveau est placé dans un cylindre qui peut voyager, et peut voir, entendre et parler grâce à des machines. Cependant, Wilmarth commence à douter et prend peur, il se couche pour la nuit, mais décide de veiller puis de partir au matin ; mais entre des périodes de somnolence, il entend des discussions étranges et finit par douter de tout. Il descend et trouve Noyes endormi, la personne qui l’a amenée jusqu’à la ferme ; Akeley n’est plus là et l’un des cylindres porte son nom. De plus, Wilmarth trouve sur le fauteuil une imitation du visage et des mains d’Akeley ; il était en réalité déjà parti. Wilmarth quitte la ferme en courant, et prend la voiture d’Akeley pour s’enfuir. Le lendemain, les machines et les cylindres on disparu, la police ne trouve rien à part des impacts de balles sur les murs.
Le Cauchemar d’Innsmouth :
Robert Olmstead, jeune amateur d’antiquités et de généalogie, fait du tourisme dans la Nouvelle-Angleterre en direction d’Arkham, afin de fêter sa majorité. À Newburyport, l’employé d’une gare lui parle d’un bus se rendant à Innsmoth, une ville portuaire étrange, peuplée d’habitants aux pratiques et au physique et visages étranges, que tout le monde fuit. De nombreuses légendes circulent sur cette ville, autrefois prospère mais qui a périclité, après la famine, les émeutes et la création d’un culte étrange. Il ne reste plus rien de l’industrie, sauf une affinerie d’or, dont le métal travaillé provient selon les rumeurs d’un trésor trouvé par le grand-père du patron, de la famille Marsh. Certaines rumeurs disent que des diablotins se regroupent régulièrement sur le Récif du diable proche de la côte. Intrigué par ce lieu atypique, Olmstead décide de s’y rendre. Il y rencontre l’épicier, qui lui décrit plus largement la ville et lui donne certains détails, lui griffonnant un plan des lieux. Il apprend qu’il est interdit de s’approcher de la raffinerie et des églises du culte de Dagon, et les eaux sont bizarrement poissonneuses aux alentours du Récif du diable.
Olmstead parcourt la ville délabrée, hideuse et repoussante, et décide très rapidement de la quitter au plus tôt ; mais il rencontre le vieux fou et alcoolisé appelé Zadok Allen dont lui a parlé l’épicier. Il lui offre du whisky afin de le faire parler, et celui lui livre un discours surprenant. Selon le vieil homme, Obed Marsh aurait, lors de voyages sur des îles près de Tahiti, fait la connaissance d’un peuple indigène ayant établit des relations avec une civilisation subaquatique appelée Ceux des profondeurs, ressemblant à des poissons-grenouilles. En échange de sacrifices humains, ces créatures leur auraient donné de l’or ; elles se seraient également accouplées avec des hommes, ceux-ci partant vivre sous l’eau à l’âge adulte. Marsh troquait ainsi de l’or, des bijoux étranges puis les transformaient dans son affinerie. Lorsque la population insulaire est décimée, et que celle d’Innsmuth décline, que la ville périclite, Marsh fait appel à Ceux des profondeurs, reprenant les sacrifices humains à Innsmouth contre de l’or, mais aussi contre du poisson en abondance. Les créatures commencent à se reproduire avec les habitants de la ville d’Innsmouth, et à leur maturité s’établissent au fond de l’eau au Récif du diable. Cette nouvelle génération d’êtres hybrides met en place le culte du Dagon, regroupant également Ceux des profondeurs, dans l’adoration du dieu-poisson Dagon, adepte de Cthulhu. Zadok Allen explique alors que l’épidémie est en réalité une révolte des humains face à cette invasion, qui décime la moitié de la population, les survivants n’ayant d’autre choix que d’embrasser le culte de Dagon et de continuer les sacrifices avec Ceux des profondeurs. Le petit-fils de Marsh, Barnabas, presque devenu une créature aquatique dirige alors Innsmouth. Selon Allen, Ceux des profondeurs prévoient d’utiliser les shoggoths (des monstres) pour conquérir la Terre. Cependant, le vieux Zadok Allen stoppe son récit croyant avoir été aperçu par les créatures l’ayant repéré en train de livrer la vérité et stoppe son récit puis s’en va subitement, lui conseillant de quitter les lieux sur le champ.
Olmstead ne croit pas à cette histoire étrange, bien que le doute comme la peur soit ancrés chez lui. Il prend le bus pour Arkham, mais celui-ci ne peut redémarrer, l’obligeant à rester la nuit dans l’hôtel sordide de la ville. Durant la nuit, il entend des bruits suspects et des gens qui tentent de rentrer dans sa chambre. Il prend la fuite alors qu’il est poursuivi de toute part. Il réussit à quitter l’hôtel en passant par les toits, puis s’enfuit dans la ville, toujours coursé par d’étranges créatures. Il réussit à éviter de nombreux groupes de monstres le recherchant, alors qu’une odeur infecte de poisson se répand dans la ville. Il se cache et parvient à apercevoir les monstres anthropomorphiques dotés de têtes de poisson et d’ouïes sur le cou. Il atteint la voie ferrée abandonnée qui mène à Rowley et réussit à les éviter lorsqu’il s’évanouit, caché dans la végétation. À son réveil le lendemain, il rejoint Rowley à pied puis prend le train pour Arkham, puis Boston, où il livre le récit de ses aventures aux autorités de ces deux villes. Le gouvernement procède alors à Innsmouth, à une vague massive d’arrestations de nombreux habitants et de créatures sous-marines, à la destruction volontaire d’une partie des habitations, mais aussi au torpillage du Récif du diable par un sous-marin. Olmstead décide de ne plus poursuivre son périple, mais lors de son passage à Arkham, il fait un peu de généalogie et apprend que sa mère est liée à une famille nommée Marsh, éventuellement celle d’Innsmouth, bien que rien ne soit sûre. Quelques mois après, il apprend avec certitude que sa mère est la fille d’Obed Marsh, par sa seconde femme. Simultanément, il sent son corps qui commence à se transformer et finit par ressembler aux monstres hybrides et aux habitants, portant ce qu’il appelle le masque d’Innsmouth. Il achète une arme pour tenter de ce suicider, mais des rêves de plus en plus présents lui évoquent les contrées sous-marines et provoquent une attirance de plus en plus grande. Il décide alors de ne pas se suicider et de rejoindre la ville sous-marine lorsque sa transformation sera totalement accomplie.
Commentaires
La Couleur tombée du ciel est un recueil culte et incontournable nous plongeant dans l’univers du Mythe de Cthulhu. La Couleur tombée du ciel : Du fantastique et de la science-fiction, pas mal de suggestion, une super nouvelle… L’Abomination de Dunwich, également titré L’Horreur de Dunwich, la nouvelle a été inspirée par les engoulevents ; cette histoire horrifique met en scène Yog-Shototh et le Necronomicon. Celui qui chuchotait dans les ténèbres est un longue nouvelle alternant la forme du roman et celle du roman épistolaire, passionnante, prenante, dont chaque ligne nous fait tourner plus rapidement chaque page, afin de connaitre enfin tous les tenants et aboutissant de l’intrigue. Le Cauchemar d’Innsmouthest une longue nouvelle aux allures d’un roman policier plongé dans l’horreur et le fantastique. L’auteur nous livre une partie du dénouement dès le départ, puis nous explique tous les tenants et aboutissants amenant jusque-là, pourtant le climax de la nouvelle ira encore plus loin.
- La Couleur tombée du ciel
- H. P. Lovecraft
- 1954
- Folio SF (2000)
- Traduction par Jacques Papy, révisée par Simone Lamblin
- 9782070415809
Également dans ma collection
- La Couleur tombée du ciel, suivi de La Chose sur le seuil
- H. P. Lovecraft
- Janvier 1937
- Points (2020)
- Traduction par François Bon
- 9782757887127