Night Ocean15 minutes de lecture
Night Ocean :
Un artiste peintre réalise une peinture murale dans sa ville pour un concours, puis part pour la petite ville côtière d’Ellston Beach pour se reposer. Il loue une maison sur la côte et profite de la plage et de l’attrait de la petite ville tandis que le temps est superbe. Un jour il trouve un petit os d’une créature inconnue, ainsi qu’une perle en métal ornée du dessin d’une sorte de poisson représenté sur un fond d’algues. Alors, le temps devient progressivement maussade à mesure que les jours passent, tandis qu’il commence à se sentir mal dans cette région, d’autant plus que la ville déplore une série de nombreuses noyades inexpliquées, qui ne sauraient être imputées à quelque requin ou animal marin. Un soir de tempête dans l’obscurité, il croit voir l’un des monstres d’un conte, une sorte de poisson à la tête simiesque couverte d’une mitre. Quelques jours plus tard, un soir de météo maussade et ténébreux, il croit voir des formes dehors, alors qu’il vient de rentrer dans sa petite location, mais qui disparaissent. Le lendemain matin, il trouve dans les vagues s’écrasant sur la plage une chose qui ressemble à une main humaine en putréfaction. L’automne approchant, la ville se vide de ses visiteurs, et il sent qu’un moment fatidique va arriver. En raison de la météo devenue frileuse, il envisage le départ, puis décide d’une date quand il apprend par télégramme que son œuvre a gagné le concours. Une nuit avant son départ, il croit apercevoir à l’extérieur de la maison des formes lumineuses indiquant une présence. Puis la peur et la panique arrivant, il voit une sorte de créature nager à la manière d’un poisson, et sortir des eaux avec sur son épaule un homme, et plonger dans la dune. Il s’attend à tout moment à voir cette créature apparaitre à une fenêtre mais finalement rien ne se passe ; il reste persuadé que les eaux prendront le dessus quand toute vie sur Terre et le Soleil seront éteint.
Souvenir :
La vallée de Nis, éclairée par un croissant de lune, accueille en son sein les ruines d’une ville envahie par la végétation luxuriante et de nombreux animaux, serpents, crapauds et petits singes. Là où la lumière ne parvient pas, coule la rivière Thom, dont sa couleur rouge reste inexpliquée par le Démon de la vallée. Le Génie habitant dans les rayons de la Lune demande à ce dernier qui sont ceux qui ont construit ce lieu. Se nommant le Souvenir, il lui dévoile ne pas bien s’en rappeler, mais se souvient que leur nom rime avec celui de la rivière Thom, les hommes, et de leur apparence, qu’ils ressemblaient aux petits singes qui peuplent la vallée. Le Génie repart dans la lumière tandis que le Démon regarde les petits mammifères attentivement.
Nyarlathotep :
Le narrateur, dernier représentant sur Terre, témoigne du sentiment étrange de l’Humanité, de peur et d’angoisse face à un fléau inconnu prêt à s’abattre sur elle. Puis, en Égypte, vint Nyarlathotep, descendant plus ou moins des Pharaons, revenant de 27 siècles de noirceur, enrichi de messages provenant de lieux autres que la Terre, qui parcourt la civilisation, fort de ses connaissances de la science. Mais rapidement, les Hommes connaissent des cauchemars qu’ils ne peuvent expliquer. Nyarlathotep arrive dans la ville du narrateur, qui, intrigué, traverse la ville durant une nuit pour le rencontrer. Dans une salle où de nombreux spectateurs voient des images de créatures encapuchonnées et des visages étranges, des lumières et des manifestations électriques se produisent, poussant tout le monde à sortir, dans une ville semblant dès lors désertée de toute vie ; ceux-ci se séparent en plusieurs groupes sous la lumière verdâtre de la Lune, et marchant comme hypnotisé vers différents lieux. Le narrateur suit une file qui le conduit à un gouffre entouré de neiges éternelles et maléfiques, et duquel des bruits étranges remontent. Se tenant dedans en retrait, il est témoin de vision apocalyptiques de mondes en ruines et sans vie, desquels parviennent des battements de tambours assourdis, et gouvernés par des « dieux ultimes, gigantesques et ténébreux, des gargouilles aveugles, muettes et stupides », dont leur âme est Nyarlathotep.
Ex Oblivione :
Chaque nuit, le narrateur au crépuscule de sa vie, rêve de contrées merveilleuses et souhaite y rester pour l’éternité. Durant l’un de ces voyages oniriques, il pénètre une vallée dorée occupée par des ruines bordées par un mur couvert de végétation et fermé par une porte de bronze, mais il ne parvient à en trouver la poignée. Il est persuadé que cette porte lui permettra de pénétrer le royaume des rêves duquel on ne revient jamais. Une nuit, il visite la vile de Zakarion, où il trouve un vieux papyrus sur lequel de vieux sages évoquent l’endroit où il désire tant aller, certains parlant de souffrance et de désolation, tandis que d’autre relatent bonheur et félicité. Il apprend qu’une drogue peut influer sur ses rêves et l’essaye ; endormi, il s’approche du mur et voit la porte entrouverte, puis pénètre et trouve là l’infini du vide blanc sans fin et l’espace illimité, et l’oubli.
Ce qu’apporte la Lune :
Le narrateur rêve qu’il parcoure son jardin en suivant un ruisseau sous la clarté de la Lune. S’approchant du fond, il voit des formes étranges et s’aperçoit qu’il n’y a pas de fin, puis découvre de nouveaux arbres ou des idoles, tandis qu’il traverse un pont de marbre alors que des sortes de visages à la surface de l’eau le poussent de plus en plus vers le fond qui n’existe pas, alors qu’il en a peur. Le ruisseau se transforme en fleuve qui se jette dans une mer sans nom ; la marée décroissante laisse progressivement apparaitre un clocher puis tout un village dont émane une odeur nauséabonde, provenant de la chair de tous les morts, et dont les vers géants arrivant de la mer se repaissent. Tandis que des mouvements dans l’eau lui indiquent que ceux-ci approchent, le rocher où il a aperçu un condor noir se dévoile progressivement, laissant apparaitre une statue hideuse et repoussante, qui le terrifie, le poussant à se jetant dans les bas-fonds de cette ville abominable.
Histoire du Necronomicon :
Le récit relate vaguement l’histoire du Necronomicon, écrit par l’arabe fou Abdul Alhazred. Le titre original est Al-Azif (azif étant les hurlements des démons). Abdul Alhazred, originaire du Yemen, écrit le livre à Damas à la fin de sa vie, de 700 à 738 après J.C.. Selon certains, il a été dévoré par un monstre invisible tandis qu’il se vantait d’avoir découvert la ville d’Irem et des entités inconnues qu’il appelait Yog-Sothoth et Cthulhu. En 950, Théodore Philétas le traduit entièrement en grec sous le titre Necronomicon, copie qui sert à de nombreuses expérimentations et qui se retrouve brulée près de 100 ans plus tard. En 1228, Olaus Wormius en produit une traduction latine, interdite par le Pape en 1332, et connait une impression au 15e siècle dont un exemplaire est au British Museum, et une seconde au 17e siècle dont trois exemplaires perdurent à la Bibliothèque nationale de Paris, à l’université Miskatonik, celle de Buenos Aires et à Harvard, tandis une copie semble avoir temporairement été vue à San Francisco avant de bruler, alors même que l’original est depuis longtemps introuvable. Une traduction grecque imprimée durant les années 1550 a été vue la dernière fois en 1692 dans la bibliothèque qui a brulée à Salem. Le docteur Dee en réalise une version manuscrite partiellement conservée. Certains prétendent que d’autres copies circulent.
Ibid :
Magnus Furius Camillus Aurelius Antoninus Flavius Anicius Petronius Valentinianus Aegidus Ibidus, dit Ibid, le critique et biographe romain ayant appris son art en Grèce, vécut à Rome auprès de religieux, d’hommes d’état ou des plus grands de son temps, et en a été le courtisant, puis mourut à l’âge de 102 ans. Il fut enterré, mais un profane de Lombardie fit exhumer sa tombe pour en récupérer le crane qu’il offrit au roi pour s’en servir de chope de bière. L’objet se transmit de génération en génération. Au fil de diverses invasions et pillages, la relique est récupérée et conservée par Charlemagne puis Alcuin, puis Guillaume le Conquérant ; elle fut par la suite donnée et échangée, ou perdue à un jeu, par des gens plus communs pour finir aux États-Unis. Là, le crane est maintes fois, volé, échangé, ou vendu à de nombreuses personnes, pour finir en 1850 enterré dans le trou d’un chien de prairie dans une ville en expansion près de Milwaukee, ou il tombe dans l’oubli. Un jour, un évènement se produit, un montagne a émergé de la terre, provoquant des crevasses dans la route qui dévoilent alors le crane d’Ibid.
Bataille à la fin du siècle :
La veille du jour de l’an 2001, deux boxeurs, Bob Deux-Coups, la Terreur des Plaines, et Bernie l’Assommeur, le Loup Sauvage de West Shokan, s’affrontent dans un ancien garage situé à New York et livrent un combat sanguinolent et barbare, dans lequel ils abandonnent tripes, dents ou membres, devant le public composé d’amis, d’organisateurs, d’artistes ou de journalistes. L’affrontement mène à la mort de Loup Sauvage, qui porte plainte contre la décision arbitrale, mais cependant rejetée en raison de sa mort. Il est par la suite enterré, alors que le récit de cette aventure est publié sur feuille libre, tandis que le responsable des entrées est parti avec la recette du match. Loup Sauvage, le boxeur mort porte alors plainte en diffamation, et après plusieurs renvois est déclaré vivant, et vainqueur du combat.
Cosmos effondrés :
La créature nommée Dam Bur repère dans l’espace profond grâce à son cosmoscope une tâche dans l’éther (le vide sidéral), dans laquelle il reconnait une flotte spatiale venant de l’extérieur du continuum spatio-temporel. Il prévient Hak Ni, qui diffuse l’information à la Chambre du Grand Conseil de la Chambre commerce intergalactique qui décide d’envoyer une flotte. Là, l’expédition tombe nez à nez avec une armada de milliers de vaisseaux ressemblant à des ciseaux, qui émettent alors des bruits terrifiants évoquant une menace, tandis que la flotte venant d’arriver se prépare au combat.
Le Piège :
Au cours d’un voyage dans les Îles vierges, le narrateur, M. Canevin, récupère un très ancien miroir de Copenhague abimé, qu’il fait réparé puis qu’il entrepose. Arrivant dans le Connecticut pour exercer en tant que professeur, il peut finalement installer ce miroir dans ses appartements privés. Le miroir, placé sur une commode de telle sorte qu’il se reflète dans un autre miroir placé deux pièces plus loin permet d’apercevoir à l’infini le reflet de la pièce se rétrécissant. Un matin, il croit voir un reflet, mais lorsqu’il regarde attentivement, il ne voit rien. Un panne de chauffage dans l’école le pousse à faire classe dans ses dépendances équipées d’une cheminée à bois, autour du feu. Là, un élève nommé Robert Grandison est subjugué par l’objet et ne parvient pas à en détourner son regard fixant un point précis du miroir. Il reste après les cours, et montre l’endroit précis où il a repéré une déformation qui l’intrigue, mais lorsque Robert et son professeur s’approche, le miroir est intact et tout deux constatent que l’irrégularité ne peut se voir que sous certains angles ; Robert met doigt à l’endroit qu’il a repéré, et le retire en sursautant, avec l’impression d’avoir pénétré à l’intérieur, comme si le miroir essayait de l’aspirer. Il revient plusieurs fois pendant la journée irrésistiblement attiré. Puis, peu de temps après, il disparait de l’école pour le plus jamais réapparaitre, et toute recherche reste infructueuse. Tout le monde est sous le choc, bien que les vacances de Noël renvoient tout le monde à son domicile.
Rapidement, M. Canevin fait une série de rêves et croit voir le jeune élève triste, la peau teintée d’une couleur bleue foncée ou les couleurs de ses habits modifiées, puis semble comprendre ce qu’il lui est arrivé. Le lendemain en rêve, il le voit coincé à l’intérieur du miroir, mais il se rend compte que les perspective sont inversées, l’image de Robert rapetissant quand il s’approche du miroir, ou grandissant lorsqu’il s’éloigne de celui-ci. Le miroir semble permettre aussi à certains objets qu’il reflète de rentrer à l’intérieur. Lors de ses endormissements suivants, il parvient à communiquer de plus en plus avec Robert qui lui confirme ses interprétations. Robert révèle qu’il n’est pas le seul piégé à l’intérieur, accompagné d’un petit groupe, notamment le créateur du miroir, Axel Holm. Celui-ci, persuadé que les miroirs sont le points d’entrée d’autres dimensions, et a créé, grâce à sa maitrise de l’art de la miroiterie, le miroir en question, en le fusionnant avec un morceau de miroir très ancien d’un sorcier danois comportant des sortes de spirales. Il l’a de suite essayé, se faisant accompagner d’esclaves, d’amis ou en emportant des objets comme des livres pour subvenir à d’éventuels besoin. Cependant, restés coincés devant un mur poussiéreux ou personne n’est venu et ne s’est introduit à l’intérieur, Robert est la première personne qu’ils découvrent. Le quatrième jour après le début des communications et le neuvième après la disparition de Robert, M. Canevin trouve la solution pour le libérer. Le onzième jour, il découpe uniquement la partie initiale du petit miroir magique, ce qui le plonge dans une inconscience passagère, puis tandis qu’il se réveille rapidement, Robert est présent en chair et en os, sujet à un accès d’hystérie, libéré du miroir, témoignant avoir vu tous ses codétenus partir vers le néant et disparaitre. Plutôt que de s’obliger à expliquer des histoires surnaturelles difficiles à croire, M. Canevin et Robert décident d’expliquer la disparition par un enlèvement et une perte de mémoire. Quelques recherches permettent de confirmer l’existence de ce Holm, miroitier s’étant adonné à la sorcellerie et à l’occultisme, dans le but de créer un miroir permettant l’immortalité, sur la base d’un petit miroir démoniaque et aux pouvoirs magiques exceptionnels créé par un autre sorcier danois et appelé miroir de Loki. Une preuve de cette expérience subsiste également sur Robert revenu inversé sur certains points, devenu gaucher, le cœur situé à droite, ou les coutures de ses vêtements également inversées par rapport au moment de son départ. Le miroir de Loki sert par la suite de presse-papier à M. Canevin.
Le Défi d’outre-espace :
George Campbell, un géologue, passe des vacances dans une forêt canadienne, lorsque sur le point de s’endormir, il entend un petit animal sauvage fouiller ses affaires, il passe le bras à travers la porte de la tente afin d’attraper un projectile pour le lancer et l’effrayer ; mais, lorsqu’il regarde l’objet qu’il a attrapé, il voit une sorte de cube aux coins émoussés ressemblant finalement à une sphère, éventuellement en quartz ou en cristal, au milieu duquel il est surpris et ne comprend pas la présence d’une sorte de petit disque emprisonné, portant des traces d’une écriture s’apparentant au cunéiforme. Ses connaissances se heurtent à l’idée de pouvoir insérer de telles écritures dans de la roche constituée aux premiers âges de la Terre, et lui font également évoquer l’impensable arrivée depuis un espace extra-terrestre. Campbell tente de s’endormir, mais dès que la pénombre arrive, le cube se met à briller en son sein. (C.L. Moore)
Campbell pose le cube puis sort de la tente, lorsqu’il entend deux animaux se battre, et se rend rapidement compte que la lumière bleue du cube disparait. Il parvient à entendre également des sons s’échappant de l’objet, qu’il pense être extra-terrestres. Il comprend que la lumière du cube est à la fois provoqué par le faisceau une lumière annexe et de l’attention qu’on porte sur l’objet ; se concentrant sur le cube tandis qu’il bandit sa torche dessus, l’objet se transforme, grossit, devient fumée ou vapeur puis semble l’engloutir. (A. Merritt)
Campbell et le cube, sa lumière et ses sons se fondent dans un espace grisâtre dans lequel il est projeté désincorporé, à une vitesse folle qu’il ne peut évaluer, hors de l’espace et du temps. Ayant perdu toutes sensations corporelles, il tente de concentrer son esprit et de trouver une explication logique, et se rappelle, que déterrées en Angleterre, des pierres sculptées portant des inscriptions anciennes peuvent expliquer les événements. Des créatures ressemblant à des vers de couleur grise originaire d’un autre univers ont trouvé le moyen de voyager mentalement à travers les espaces intersidéraux grâce à des cubes aux pouvoirs spéciaux, qu’ils ont disséminés dans l’espace dans l’espoir d’atteindre des civilisations, puis de prendre le contrôle des êtres ayant récupéré ces cubes, afin d’en asservir les planètes. Hors de tout repère d’espace, de temps ou de matière, Campbell semble voyager, puis reprend soudainement la sensation d’être en contact avec une matière ; il ne ressent cependant pas son corps comme à l’accoutumée, mais peut voir une salle immense, au fond de laquelle il voit apparaitre une créature, qui s’approchant, s’avère être un monstre, l’un de ces vers hideux et difformes dont les pierres retrouvées en Angleterre parlent. Le ver géant porte une boite en fer blanc sur laquelle Campbell voit son reflet, qui avec surprise laisse apparaitre qu’il est lui aussi l’un de ces vers. (H.P. Lovecraft)
Campbell réagit rapidement et attrape un objet triangulaire posé là sur une table près de lui et s’en sert comme une arme pour ôter la vie de la créature qui lui fait face. Il prend conscience qu’il profite de toutes les données, capacités et connaissances de l’être dont il habite maintenant le corps, Tothe, de la planète Yekub, tandis que Tothe habite le corps de Campbell dans la forêt canadienne. Sur Yekub, Campbell sort de la pièce, approche d’un mausolée où trône une sorte de boule sur un autel, la matérialisation du dieu de la planète. Campbell grimpe et tue le ver-prête protégeant le dieu de Yekub et s’empare de la sphère qui devient rouge comme sang. (Robert E. Howard)
Sur Terre, Tothe sort de la tente mais maitrise mal son nouveau corps, il part dans la forêt, tue un renard, puis tombe et se noie dans un lac, où le trouve un trappeur, tandis que tous les êtres peuplant la Terre succombe à une haine mortelle pour les vivants. Sur Yekub, Campbell assis sur son trône, règne sur la planète et ses habitants. (Frank Belknap Long)
Les Chats d’Ulthar :
Quelques souvenirs sur le Dr Johnson :
Un écrivain biographe relatant sa propre histoire, déclare être dans sa 228e année de vie, étant né en 1690 dans le Devonshire en Angleterre, mais prétend l’être par la suite en 1890. Très jeune, il se rend à Londres et rencontre de grands auteurs de la littérature anglaise comme Jonathan Swift ou Alexander Pope ; cependant, il se rappelle surtout du Dr Johnson également auteur, dont il entend des avis prometteurs dès 1738. Il en fait connaissance en 1763 et devient son amis et fréquentent alors le milieu littéraire londonien de l’époque.
Le Peuple ancien :
Dans une lettre, l’auteur, Lovecraft fait part à l’un de ses amis écrivains du rêve qu’il vient de faire. Il est un militaire romain dans le pays Vascon près de Pompelo (Pampelune en Espagne), région espagnole dominée par les Romains, où dans les montagnes vit un peuple ancien, au langage incompréhensible, qui chaque année, accomplit des rituels cruels le jour du sabbat. Chaque années lors des calendes de printemps et de novembre, des villageois disparaissent et sont sacrifié par ce peuple. Mais cette année, personne n’a disparu laissant craindre un terrible présage, tandis qu’une bagarre a tué trois membres de ce peuple descendus jusqu’au village. Le narrateur parvient à convaincre ses supérieurs de mener une action militaire contre le peuple très ancien, une cohorte se rend sur la montagne mais elle est attaquée par des monstres qui provoquent une tuerie, ne laissant qu’un survivant. Lovecraft se réveille alors.
Douce Ermengarde ou le cœur d’une paysanne :
Ermengarde Stubbs, belle, âgée de 16 ans bien que certains prétendent qu’elle en a 30, est amoureuse de Jack Malny. Mais le riche et âgé juge Hardman, qui détient l’hypothèque de la maison familiale Stubbs, veut ardemment conquérir la jeune fille depuis qu’il a découvert la présence d’or sous la demeure. Les amoureux veulent se fiancer mais Hardman fait pression sur les parents d’Ermengarde pour l’épouser, sinon il saisit l’hypothèque de la maison. Jack Manly décide alors de tenter de faire fortune à la ville pour racheter l’hypothèque. Ermengarde ne veut toujours pas épouser Hardman, même quand celui-ci l’enlève. Finalement, il décide de se passer d’elle pour tenter de récupérer la maison. Un certain Algernon Reginald Jones tente de la séduire afin de mettre la main sur le filon aurifère. Elle s’enfuit avec elle en train, mais trouve de suite une lettre d’amour d’une autre femme, et ainsi le pousse par la fenêtre du train. En ville pendant une semaine, c’est très dure pour Ermengarde, mais elle trouve une bourse, qu’elle rend à sa riche propriétaire, Mme Van Itty. Fort des ressemblances avec sa fille enlevée ou disparue et afin de compenser la tristesse de sa perte, celle-ci décide d’adopter Ermengarde qui devient riche héritière. Par la suite, elle rencontre Algernon, se faisant embaucher en tant que chauffeur pour Mme Van Itty, et qui lui parle de l’or sous sa maison familiale. Elle retourne chez ses parents pour empêcher au dernier moment Hardman de prendre possession des lieux. Là, Jack se présente, marié, avouant ne pouvoir tenir sa promesse de rembourser l’hypothèque. Mme Van Itty reconnait la mère d’Ermengarde, et comprend que c’est elle qui a dérobé sa fille, et que Ermengarde est en réalité Maude sa propre fille. Cependant, des rapides calculs d’Ermengarde lui permettent de comprendre que si elle accepte la vérité de Mme Van Itty, elle ne pourrait plus mentir sur son âge, et ne pourrait non-plus avoir de droit sur la maison et sur l’or ; elle décide alors de ne par rejoindre sa vraie mère et propose à Hardman de l’épouser, ce qu’il fait.
Les Sortilèges d’Aphlar :
Aphlar, le plus grand et dernier sage de la cité, est chassé de la ville de Bel-Haz-En par le conseil des douze. Entre faiblesse et désolation, la vieille ville se meurt tandis que des odeurs pestilentielles remontent des eaux descendant de la montagne Azlakka dans la rivière Oll qui la traverse. Aphlar s’installe dans une grotte de la montagne et consulte ses parchemins, tandis qu’il distille son savoir aux hirondelles, sachant que les hommes viendront un jour pour le tuer, comme ses prédécesseurs. Pendant plusieurs saisons, Aphlar reste seul dans sa retraite, parlant aux escargots qui semblent le comprendre, ou, la nuit baignée de lune, il fait des offrandes au dieu lunaire Alo, attirant les oiseaux de la nuit qui l’écoutent. Un jour, il trouve un petit objet rond et étrange dans la rivière qu’il ramène dans sa grotte, puis s’en sert pour mener des rituels. Ce soir-là, la lune monte haut dans le ciel et les oiseaux font des bruits inhabituels. Plus tard, la ville envoie sept hommes pour le tuer, mais il n’est plus dans sa caverne ; ceux-ci ne trouve qu’un lieu désert, mais à la vue de l’objet et des papyrus étalés ca et là, ils prennent panique et partent. L’un d’entre-eux prend l’objet et le jette dans un précipice, mais demeure apeuré ne l’ayant pas entendu retomber, et car il semblait flotter en l’air et ne rien peser. Par la suite, un petit escargot sort d’une fissure dans la grotte d’Aphlar et regarde vers la rivière comme le faisait Aphlar.
Le Livre de Raison :
Le livre de raison, est un recueil d’idées, de thèmes, ou le résumé de rêves ou de cauchemars que Lovecraft a réalisés, et tenus à jour, afin de pouvoir piocher et développer ces thèmes par la suite. La première partie, des notes, comportent quatre paragraphes distincts, et regroupent des conseils de rédaction, des éléments-types du récit d’épouvante, une liste d’éléments fondamentaux du récit d’épouvante à insérer, et des idées ou thèmes de récits d’épouvante. La seconde partie, appelée Livre de raison, propose dans un classement par années de 1919 à 1935 (année de disparition de Lovecraft), les idées ou thèmes qu’il notait, lorsque lui venait un indice, un rêve, survenait un incident, ou lisait une sujet lui paraissant intéressant. Chaque élément est plus ou moins, sinon peu ou pas développé.
Commentaires
Ce recueil est principalement composé de nombreux textes et nouvelles très courts, pour certains inachevés, de Lovecraft inédits jamais publiés jusque là, mais aussi de plusieurs collaborations avec d’autres auteurs. Night Ocean, nouvelle écrite en collaboration avec Robert H. Barlow, est principalement rédigée par Lovecraft, son dernier texte. Souvenir est une micronouvelle de quelques lignes. Les hommes auraient pu régresser à l’état de singes ? Nyarlathotep est un poème en prose, une nouvelle très courte mettant en scène Nyarlathotep. Ex Oblivione est une une nouvelle très courte du Cycle du rêve. Ce qu’apporte la Lune est un poème en prose, une nouvelle très courte. Histoire du Necronomicon est un texte très court, issu du mythe de Cthulhu, relatant plus ou moins l’histoire fictive de ce célèbre manuscrit démonique et énigmatique. Ibid est une parodie, copiant un écrivain romain fictif, proposant un voyage pour cette relique que je trouve assez humoristique. Bataille à la fin du siècle, écrite en collaboration avec Robert H. Barlow, est principalement rédigée par Lovecraft sur le ton de l’humour, et est issue du cercle privé des auteurs, puisqu’elle met en scène toute une série de personnages portant des pseudonymes proches des noms de connaissances de Lovecraft. Cosmos effondrés,nouvelle courte et inachevée, sur le ton de l’humour, publiée sous le pseudonyme unique de Hammond Eggleston, est écrite en collaboration avec Robert H. Barlow en 1935 (juste avant la mort de Lovecraft). Elle est particulière dans la mesure où chaque écrivain a écrit tour à tour un paragraphe, le premier ayant été rédigés par Lovecraft. Le Piège, nouvelle fantastique courte et simple mais efficace et rafraichissante, écrite en collaboration avec Henry St. Clair Whitehead, aborde l’immortalité et les dimensions parallèles. Le Défi d’outre-espace, écrite en collaboration avec C.L. Moore, A. Merritt, Lovecraft, Robert E. Howard, Frank Belknap Long, est rédigée dans cet ordre au tour par tour, chaque écrivain rédigeant un paragraphe seul. Selon moi, Moore, en débutant décide d’une grande partie du cadre de l’histoire, que Merritt développe progressivement, tandis que Loveraft en développe et décide une grande partie des événements qui vont se produire en emmenant clairement le texte dans son univers. Howard parvient à développer une suite intéressante, et toujours selon moi, Belknap Long offre malheureusement une fin désastreuse, tronquée et ratée, l’assemblage de textes hétéroclites me semblant jusqu’avant un résultat génial, même si on peut essayer de comprendre l’auteur : l’Homme se laissant dominer par sa haine et soif de pouvoir, s’entretue sur Terre et domine Yekub. Les Chats d’Ulthar est une très très courte nouvelle du cycle du rêve, inspirée d’une nouvelle de Lord Dunsany. Quelques souvenirs sur le Dr Johnson est une parodie, une nouvelle très courte recréant un style d’écriture ancienne, publiée sous le pseudonyme « Humphrey Littlewit ». Le Peuple ancien est une lettre envoyée par Lovecraft à l’un de ses amis écrivains, dans laquelle il lui fait part de l’un de ses rêves. Douce Ermengarde ou Le Cœur d’une paysanne est une parodie, une nouvelle romantique sur le ton de l’humour, détonnant avec l’univers habituel de Lovecraft, parfois simplement titrée « Douce Ermengarde », et publié sous le pseudonyme « Percy Simple ». Les Sortilèges d’Aphlar est une nouvelle courte, écrite en collaboration avec Duane W. Rimel. A priori, Aphlar s’est transformé en escargot. Le Livre de raison est une lettre envoyée à Robert Hayward Barlow par Lovecraft avant sa mort, dans laquelle il notait les idées, rêves et thèmes à développer, ainsi que des conseils de rédaction pour des récits d’épouvante.
- Night Ocean
- H. P. Lovecraft
- 1986
- J’ai Lu (1986)
- Traduction par Jean-Paul Mourlon
- 9782290347669