Seul sur Mars9 minutes de lecture

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Mark Watney, botaniste et ingénieur en mécanique, est un astronaute de la NASA, pilote de réserve sur le vaisseau Hermès de la mission Ares 3. Arrivé sur Mars, l’équipe trouve tout le matériel déposé lors des précédentes missions inhabitées mais aussi le module (le VAM) permettant de repartir vers le vaisseau en orbite, puis elle commence à travailler. Cependant, une très forte tempête de sable pouvant endommager le VAM pousse l’équipe à repartir prématurément. Lorsqu’elle rejoint le module, les forts vent arrachent des éléments de la station de travail, notamment des antennes dont l’une vient se planter dans le flanc de la combinaison de Mark, qui tombe et perd connaissance. Durant ce déluge de sable et de vent, il est laissé pour mort par ses coéquipiers, qui repartent, ne pouvant risquer de rester plus longtemps. Ceux-ci utilisent le VAM jusqu’au vaisseau et repartent vers la Terre. Cependant, Mark se réveille, le sang a colmaté le trou et a permis sa survie. Il parvient à retourner jusqu’à l’Habitat (les modules de la station) prévue uniquement pour 31 jours de mission, où il se retrouve sans moyen de communiquer avec la Terre ou le vaisseau Hermès retournant vers la Terre.

Sol 6 (sixième jour sur Mars), Mark se met à écrire son journal de bord. Dès le lendemain, il fait le compte des stocks, comportant 50 jours de vivre pour six, soit 300 jours de nourriture pour lui seul. Les oxygénateurs et le recycleur d’eau de la station fonctionnent et il trouve six combinaisons en bon état et une quantité de filtres lui permettant de faire près de 1 500 heures de sortie sur Mars. Dehors, il reste la partie inférieur du VAM, inutilisable, ainsi que le VDM (véhicule de descente), mais qui a été détruit par la tempête et deux rovers (sorte de véhicule tout terrain) en état de fonctionnement. Les nombreux panneaux solaires produisant de l’énergie fonctionnent à nouveau après le nettoyage du sable de la tempête. Il sait que la prochaine mission, Ares 4 est prévue dans quatre ans, il veut donc communiquer avec la Terre, ou Hermès, mais tout le système de communication est inutilisable. Il doit aussi trouver le moyen de manger plus longtemps mais compte sur sa formation de botaniste, même s’il est limité dans ses possibilités dans la conjecture du moment, et ne sait pour l’instant ce qu’il pourra faire. Il décide de cultiver des pommes de terre, dans la terre martienne mélangée à ses excréments, grâce aux quelques kilos de terre provenant de la Terre amenés pour expérience. Il installe une sorte de champ dans l’Habitat et commence la culture, mais il calcule que cela ne lui produira qu’une centaine de jours de nourriture en plus, alors qu’il doit tenir plus de 1400 jours. Il décide d’utiliser la quasi-totalité de l’Habitat, ainsi que les tentes de secours des rovers. Mais il ne peut pour l’instant planter car il n’a pas l’eau suffisante pour les entretenir. Pour produire de l’eau (H2O), il décide d’utiliser, la partie du VAM (le train de lancement) et son système de production de carburant, à partir du carburant pour en extraire du dioxyde de carbone (CO2), puis d’utiliser ses oxygénateurs pour en extirper de l’oxygène (O2). Il veut récupérer de l’hydrogène (H) dont il a besoin en décomposant le carburant restant du VDM, l’hydrazine, pour en dissocier l’azote de l’hydrogène par combustion, à l’aide d’un catalyseur (en iridium), et en brulant le H2 ainsi produit. Il réussit à faire du feu grâce à une croix chrétienne en bois retrouvée dans les affaires d’un coéquipier, et en l’allumant avec de l’oxygène et des étincelles électriques. Le 34e jour, il parvient donc à produire de l’eau. Mais trois jours après, son système libère trop d’hydrogène dans l’atmosphère de l’Habitat, le rendant dangereusement explosif, il se terre dans l’un des rovers pendant plusieurs jours en attendant de trouver une solution. Il tente de réduire la température de la station à 1° et veut obliger le régulateur du taux de gaz composant l’atmosphère intérieur et réduire la quantité d’oxygène et ainsi à hydrogène d’exploser, mais il ne parvient pas à modifier la composition. En envoyant beaucoup d’oxygène sur le capteur du régulateur, il parvient finalement à faire baisser le taux, et en plus à créer de l’eau mais le système produit une explosion, mais qui ne crée pas vraiment de dégâts. Il comprend que l’explosion a été provoquée par un surplus d’oxygène provoquée par sa respiration et adapte le dispositif. Parallèlement, et durant toute son aventure, Mark utilise les effets personnels de ses coéquipiers, en l’occurrence les documents numériques qu’ils ont été autorisé à emporter, de la musique, des séries télévisées et des livres.

Sur Terre, les funérailles de Mark viennent d’être célébrées une semaine auparavant. Les responsables des programmes spatiaux Ares envisagent l’éventualité de réutiliser le matériel inutilisé d’Ares 3 déjà présent sur Mars pour rajouter une nouvelle mission Ares 6 avec un coup réduit. Pour cela, ils doivent obtenir des photos satellite de Mars, mais la possibilité de découvrir le corps de Mark les fait hésiter. Finalement, Ils obtiennent des photos d’Acidalia Planitia, la zone d’Ares 3, où ils découvrent plusieurs éléments prouvant que Mark est en vie. Le corps est introuvable, deux tentes de secours ont été repérées, le VAM et le VDM ont été partiellement démontés, les panneaux solaires sont propres, et les rovers ne sont pas aux endroits prétendument laissés lors de leur dernière utilisation consignée dans les rapports. Ils acquièrent l’entière certitude de la survie de Mark, et en font rapidement part à la famille puis à la presse, qui comme le public est en émoi et se passionnent pour ce sujet. Les responsables commencent à imaginer des moyens de communiquer avec lui, de le ramener (Ares 4, ou Hermès), ou de lui permettre de survivre pendant quatre années.

Plus de 60 jours après son arrivée, Mark n’a plus besoin de produire d’eau, et cultive ses pommes de terre qui poussent lentement. Il décide de partir pour le cratère Schiaparelli, zone d’atterrissage et de travail de la mission Ares 4, situé à 3 200 kilomètres, dans l’idée de trouver un moyen de rejoindre la Terre. Pour cela, il modifie le rover, afin de pouvoir emporter la batterie du second rover et ainsi doubler sa capacité d’autonomie, mais ce n’est toujours pas suffisant. Il parvient à démonter 14 panneaux solaires pour les brancher et recharger les accus lors de pauses. Il fait un premier essai mais au bout d’une heure le froid martien l’oblige à rebrousser chemin. Il trouve l’idée de récupérer le GTR, la pile radioactive du VAM, enterrée par le capitaine en raison de sa dangerosité, pour s’en servir de système de chauffage. Après une nouvelle expédition très courte pour vérifier le fonctionnement, il entreprend un quatrième voyage en rover. Sur Terre, les responsables ont découvert les mouvements et le travail de Mark sur le rover, et ont deviné son périple vers Pathfinder, une sonde américaine lancée dans les années 1990, dont ils ont perdu le signal en 1997. Ils tentent de faire évoluer le module pour lui permettre d’atterrir sur Ares 3 puis de redécoller et voler latéralement pour ramener l’équipage plus Mark vers Ares 4, mais aucun prototype n’est encore fonctionnel. Dans ce cas là, ils envisagent d’envoyer un chargement de ravitaillement lui permettant d’attendre pendant 4 années l’arrivée d’Ares 4 ; mais s’ils peuvent récupérer non sans souci le lanceur d’une mission vers Saturne prévue pour peu, la construction d’un cargo reste problématique puisque qu’il leur faut 6 mois normalement, plus 8 mois de voyage jusqu’à Mars, alors qu’ils estiment ses vivres en quantité suffisante pour tenir un an. Sol 82, Mark récupère le module Sojourner et sa sonde Pathfinder, et Sol 94, il est de retour à l’Habitat après un périple de près de 20 jours loin d’être simples. Il travaille sur le premier pour le remettre en état de fonctionner, afin éventuellement d’établir un dialogue avec la Terre, et sur Pathfinder dont il réchauffe les composants trop froids pour fonctionner, et le branche sur l’alimentation de la station, la batterie étant hors d’usage. Le lendemain, la sonde redémarre, et dès cet instant, la Terre reçoit le signal. Les responsables de la mission et Mark commence à échanger en utilisant la caméra rotative de la sonde et le langage ASCII, mais c’est très fastidieux, très long et très lent. Un informaticien trouve le moyen de mettre à jour le logiciel de Pathfinder, puis celui du rover, après avoir expliqué à Mark comment modifier le programme informatique du véhicule ; vers le centième jour, ils peuvent avec communiquer par écrit avec le rover en tapant au clavier. Les espoirs tangibles de pouvoir aider Mark poussent les responsables à autoriser de signaler à l’équipage de l’Hermès que Mark est vivant et leur expliquer la situation. Mark reçoit depuis des messages de la Terre, de la famille, d’amis, de célébrités, puis finalement d’Harès, tous étant heureux de cette nouvelle, sauf le commandant qui culpabilise e l’avoir laissé. L’oxygénateur tombe en panne, mais il le répare, et il est sur le point de faire sa deuxième récolte.

Cependant, sol 119, la bâche constituant le toit de l’Habitat lâche et provoque une sorte d’explosion qui expulse le sas à 50 mètres. Mark parvient à survivre à la fissure de sa visière en la réparant, puis à rapprocher le sas du module, et récupérer une combinaison dans l’Habitat. La culture est dévastée, mais il peut récupérer les pommes de terre qu’il étaient sur le point de récolter, bien que ses premières estimations de ses denrées sauvées lui envisagent de pouvoir manger jusqu’à sol 400, loin de l’arrivée du ravitaillement prévu à sol 856. Pathfinder n’est pas touché mais éteint, n’ayant plus d’alimentation électrique. Il répare la déchirure de la bâche dans le toit du module, qui se repressurise, puis il remet en marche la production d’électricité ; Les systèmes de production et réserves d’eau et d’air sont intacts, et Pathfinder est relancé, il peut alors à nouveau communiquer avec la Terre, tandis que le compte de ses vivres indique qu’il peut tenir jusqu’à sol 584. Les 414 jours de voyage jusqu’à Mars ne laissent plus qu’une soixantaines de jours pour construire le cargo, qui ne sera donc chargé que de vivres, le développement du VDM amélioré prévu prenant trop de temps. L’entreprise qui s’en charge, JPL, accélère le travail, sept jours sur jour et 24 heures sur 24, mais elle rencontre régulièrement des problèmes, et prend deux semaines de retard. Les responsables décident de supprimer tous les tests de sécurité avant lancement, et de demander à Mark de se rationner un peu plus pendant 4 jours. Le cargo Iris sur est monté sur le lanceur EagleEye de la mission vers Saturne, qui elle est repoussée, puis le départ est lancé. Malheureusement, le chargement se contracte sous la pression de la très forte poussée au décollage et fait varier sa masse ; le lanceur se met progressivement à vaciller, tandis que le déplacement du chargement ayant changé de taille provoque un choc fragilisant des écrous qui finissent par céder. Iris explose dans l’atmosphère terrestre, quelques secondes après son lancement.

Alors, en échange d’intégrations de cosmonautes chinois dans de futures missions habitées américaines vers Mars, les responsables de l’agence spatiale nationale chinoise proposent à la NASA leur aide, par le biais de leur lanceur prévu pour leur sonde Taiyang Shen, ayant pour dessein un périple entre Mercure et Vénus puis autour du Soleil : la quantité de carburant embarquée permet la reprogrammation de la trajectoire vers Mars et un départ 28 jours plus tard et une arrivée à sol 624 sur la planète rouge, 6 semaines après la fin des stocks de nourriture de Mark. L’inconvénient est qu’en 28 jours il est impossible de construire un module pour le poser, le mini-cargo envoyé devant alors s’écraser sur le sol martien, avec une probabilité de 30 % de réussite. Rapidement, un ingénieur de la NASA, Rich Purnell, propose une solution alternative en relançant Hermès qui s’approche de la Terre vers Mars pour une arrivée à sol 549, en utilisant la gravitation terrestre, après avoir chargé un ravitaillement à proximité de la Terre, envoyé par le lanceur de Taiyang Shen. Dans cette optique, Mark devrait rejoindre le site d’Ares 4 à 3 200 kilomètres d’Ares 3 et désosser le VAM, trop lourd et trop peu puissant, puisqu’il devrait quitter l’attraction martienne, Hermès ne rentrant pas en orbite, mais comme autour de la Terre utiliserait la force gravitationnelle de la planète à haute altitude. Les responsables de la NASA refusent de risquer six vies de l’équipage de l’Hermès pour en sauver une seule, et préfèrent prendre le risque de très certainement perdre une seule vie, celle de Mark. Cependant, l’un des responsables favorable à la méthode Purnell, envoie secrètement tout le contexte et les trajectoires cachées dans un fichier par mail à l’un des membres de l’équipage de l’Hermès. Ce dernier décide de retourner vers Mars pour sauver Mark. Il se mutine, modifie les programmes pour empêcher la NASA de contrôle Hermès à distance et modifie leur trajectoire pour repartir en se servant de la gravitation de la Terre sans s’arrêter, forçant la main à la NASA, et les obligeant à envoyer du ravitaillement en orbite de la Terre avec le lanceur chinois.

Sol 192, Mark reçoit les premières et nombreuses instructions afin de préparer son départ vers la le cratère Schiaparelli, et son envol dans le VAM vers l’espace. Il commence à modifier le second rover pour en faire une remorque pour celui qu’il utilise pour communiquer ; pour cela, il ôte une partie du toit en perçant des trous rapprochés pendant plusieurs jours, mais un contact électrique du moteur de la perceuse avec le rover, l’établi et Pathfinder fait griller les circuits de la sonde et coupe toute communication avec la Terre. Autour de sol 200, il parvient à laisser des messages en morse sur le sol que la Terre peut consulter par satellite. Mark continue seul la modification du rover et de sa remorque, en l’allégeant, et préparant une place et le fonctionnement de l’oxygénateur, du régulateur atmosphérique, du GTR radioactif produisant de la chaleur, des 620 kg d’eau et 200 kg de pommes de terre en sa possession, des batteries et près de 30 panneaux solaires, lui permettant de faire près de 100 kilomètres par jours, 4 jour sur 5 et le cinquième recharger l’oxygène. Pendant ce temps là en Chine, dans le désert de Gobie sur la base spatiale chinoise de Jiunquan, le lanceur de Taiyang Shen décolle avec le cargo de vivres construit en un mois, et s’arrime à Hermès sans problème, qui repart vers Mars. Longtemps après, sol 376, Mark a fini la modification du rover, puis construit une tente se branchant sur le sas du rover, en collant avec de la résine des moreaux de la bâche de l’Habitat. À sol 390, tout est enfin prêt, il ne lui reste plus qu’à tester ce qui a besoin, avant son départ avant sol 449. Hermès ne connait que de petites défaillances mineures de son matériel, mais les météorologues sur Terre prévoient une tempêtes sur le chemin de Mark, pouvant le ralentir et lui permettre de parcourir seulement 20 % des trajets quotidiens prévus, tandis qu’il teste son rover en condition réelle, puis débute son voyage à sol 449 pour 45 jours de conduite prévue. Il traverse Acidalia Planitia puis emprunte la vallée de Mawrth Vallis, puis projette de passer par Arabia Terra pour rejoindre le site d’Ares 4. Sol 475, Mark comprend qu’il est dans une tempête de sable le ralentissant progressivement, puis parvient à la contourner par le sud au cœur de Terra Meridiani. Sol 497, Mark, entré dans le cratère Schiaparelli, fait plusieurs tonneaux à bord du rover qui a glissé latéralement sur une pente sablonneuse. Pourtant, le véhicule ne subit pas de casse, mis à part 3 panneaux solaires endommagés. Il parvient à redresser le rover couché sur le flanc, et à retourner la remorque sans rien abimer, puis repart avec prudence. Sol 505, Mark est dans le VAM d’Ares 4, il reprend contact avec la NASA qui lui donne une série de directives pour préparer son envol. Il commence par créer plus de carburant grâce à sa réserve d’eau puis démonte toutes les parties inutiles du VAM pour l’alléger et lui permettre de monter plus haut, fauteuils, partie de la carlingue ou hublots qu’il recouvre par une bâche, et postes de commandes ou éléments électroniques, le lancement étant piloté à distance par l’équipage de l’Hermès. Sol 549, le VAM décolle sous les yeux du monde entier, mais la poussée n’est pas assez forte, et Hermès passe trop loin. L’équipage se sert de moteurs d’appoint pour se rapprocher, ce qui a pour inconvénient d’accélérer trop fortement la vitesse du vaisseau pour récupérer Mark. L’équipe décide de réaliser une faille dans la porte d’un sas à l’aide d’une petite bombe, afin de dépressuriser le vaisseau et provoquer une force de recul permettant de le ralentir. Un coéquipier de Mark fait alors une sortie dans l’espace et le ramène à bord, pour un peu plus de 200 jours de voyage retour vers la Terre.

Commentaires

C’est un roman de science-fiction livré sous la forme d’un journal de bord, mais aussi de communications, de messages, ou de très rares parties narratives. C’est une épopée abordant la conquête spatiale, qui tente d’approcher une vraisemblance scientifique et un réalisme, avec une pointe d’humour et tous les aspects d’une robinsonnade ; d’autres sujets sont abordés, comme la science, chimie ou technologie, la survie, la solidarité, le courage face à l’adversité, l’ingéniosité humaine et la capacité d’adaptation, le dépassement de soi et la repoussée de ses propres limites…