2061 : Odyssée trois4 minutes de lecture
Depuis les événements de 2010 : Odyssée deux, Jupiter transformé en soleil nommé Lucifer par les monolithes a modifié la nature de ses satellites ; Io est devenu très volcanique, et Europe, constamment recouverte d’une couverture nuageuse, propose une face fixe à son soleil ayant fondu son permafrost créant un océan alors que sa face opposée reste gelée, mais présente une seule montagne unique ayant poussé subitement, le mont Zeus ; de son côté, Ganymède, où un scientifique l’étudie, devient peu à peu habitable pour l’homme. L’un d’eux, le scientifique Rolf van der Berg, est également intéressé par Europe et son mont énigmatique. Sur Terre, après une seconde guerre nucléaire, la paix s’est installée, les peuples se sont plus ou moins unifiés depuis l’apparition de cette menace ou révélation d’une existence extra-terrestre, et un gouvernement unique dirige la Terre. Les voyages interplanétaires à grande distance sont très raccourcis grâce à la maitrise de l’application de technologies découvertes durant les année 1950, les muons. Si tout l’équipage du Leonov est quasiment décédé (par exemple Chandra est mort en hibernation pendant le retour vers la Terre), sauf Zenia Marchenko, Heywood Floyd quant à lui totalise 103 ans, grâce à plusieurs dizaines d’années d’hibernation, mais n’en fait en réalité que 65. Depuis son retour sur Terre, il est obligé de vivre en apesanteur en raison d’une maladie osseuse provoquée par ses longs voyages dans l’espace. Il part sur le vaisseau de transport Univers en direction de la comète de Hallay, à la fois pour inaugurer ce nouveau bâtiment, mais aussi pour la première fois pour se poser sur une comète. Outre le capitaine de l’Univers Smith et des scientifiques, professeur Chant ou Pendrill, et cinq autres personnalités sont conviées à ce voyage inaugural, la star de cinéma Yva Merlin (Evelyn Miles), le savant « pop » spécialiste en communication scientifique Victor Willis, le compositeur de musique classique Dimitri Mihailovich, l’astronaute premier homme à avoir marché sur Mercure Clifford Greenberg, un auteur de littérature Margeret M’Bala.
Univers atterrit sur la comète et l’équipage explore sa surface, le sol noir glacé, ses cratères et geysers, une sorte de lac au liquide très épais et visqueux, ainsi que les sous-sol poreux à la matière molle et organique, et composés de grottes. Cependant, Ils reçoivent un message de la Terre demandant de rentrer aussitôt, afin de préparer une mission de sauvetage. Le vaisseau jumeau Galaxy explorant les satellites de Jupiter a été obligé d’atterrir sur Europe pourtant interdit, et s’est crashé, bien qu’il n’y ait aucun blessé. Se rapprochant du satellite, le professeur Anderson, et Laplace, le capitaine du Galaxy, sur lequel est monté Rolf van der Berg (par la suite soupçonné d’être lié à la mutinerie de par ses origines sud-africaines) et où travaille Christopher Floyd, petit-fils de Floyd, second officier, décident de lancer des sondes pénétromètres sur le mont Zeus pour analyser sa composition, mais sans succès. Rose McMahon, une hôtesse de l’air, plus ou moins clairement en relation avec un mouvement de soulèvement en Afrique du Sud, restée dans la passerelle de commandement, détourne le Galaxy et impose à l’officier de quart nommé Chang (homonyme du Dr. Chang également évoqué) de poser le vaisseau de voyage uniquement orbital, qui n’est pas étudié pour se poser sur des planètes inconnues. Sous la menace d’une arme, Chang exécute un atterrissage mais le sol est très accidenté, puis quand il tente de se poser sur une sorte de surface plane, il s’avère que c’est une couche de glace qui finalement s’effondre, laissant le vaisseau se poser sur la mer d’Europe et le bloquant en panne, penché sur l’un de ses côtés. Là, sur cet échec, Rose se suicide d’une balle, puis sont corps est rejeté à l’extérieur. Une créature étrange et inconnue sort alors de l’eau, une sorte de requin aux multiples nageoires affublé d’un bec de perroquet, et avale le corps sans vie, mais le recrache rapidement, pris de convulsions provoquées par cette biologie nouvelle. Tandis que la vie s’organise dans le Galaxy qui flotte à la surface, croisant diverses manifestations de vie aquatiques, le vaisseau atteint une île. Sur la comète, l’Univers, sur proposition du lieutenant Jolson, décide de remplir ses cuves de combustibles de l’eau jaillissant de Halley, et ainsi évitant un retour vers la Terre, réduit le voyage de sauvetage de 2 mois à quelques dizaines de jours. Le Galaxy débarque et l’Univers part vers Europe, permettant à l’équipage de s’interroger sur les responsabilités et les origines de cette avarie, du premier AMT-1 et de Dave Bowman, et d’évoquer un rêve de Heywood Floyd. Sur l’île qu’ils appellent le Havre, Van der Berg et Chris Floyd prennent une navette surnommée Bill Tee et partent pour explorer le mont Zeus, mais dès le pied, ils découvrent que c’est un diamant brut immense. Van der Berg déclare au vaisseau que « Lucy est ici » en référence à son oncle Paul Kreuger (en référence à la chanson des Beatles Lucy in the Sky with Diamonds (voir chapitre 49 du livre)), avec qui il avait émis l’hypothèse que le mont fut un diamant. Après avoir installé un émetteur permanent, ils repartent et survolent la zone du crash du Tsien puis se dirigent vers la limite de la face cachée d’Europe où se situe l’anomalie, sorte de forme rectiligne de 2 km de long probablement pas naturelle, surnommée la Grande Muraille. Là, ils se posent sur le site, à court de carburant. Ils constatent qu’au pied de la structure, figure une sorte de ville composée de maisons ressemblant à des igloos, mais désertique, semblant abandonnée. Là, Floyd a une vision, de son grand-père lui indiquant que les créatures aquatiques, les Europiens, sont partis se cacher à leur arrivée jusqu’à leur départ, et que l’Univers arrive, une vision ressemblant à celle de Heywood Floyd ayant vue Dave Boweman dans 2010 : Odyssée deux.
L’univers a ramené tout l’équipage du Galaxy sur Ganymède, tandis que le mont Zeus grossit progressivement puis sombre. Kreuger écrit un article dans le magazine spécialisé Nature, dans lequel il explique que le mont Zeus est un éclat de diamant provenant de la pluie de diamant se formant en permanence dans Jupiter et qui a été expulsé sur Europe. Il théorise qu’une multitude de diamants est toujours en orbite de Lucifer, expulsée lors de sa création et propose d’étudier ce phénomène. Le double de Heywood Floyd apparut à Chris semble intégré avec Dave Boweman, mais aussi HAL dans le monolithe. Boweman explique que la création de Lucifer s’est faite au détriment de la vie figurant dans Jupiter, le monolithe ayant estimé que toutes les diverses formes de vies aquatiques primitives originaires d’Europe avaient plus d’intérêt. Il révèle que le monolithe risque à la fin de l’existence de Lucifer, dans 1 000 ans, se poser la question de l’intérêt de la vie terrestre en rapport à celle d’Europe. Tandis que l’humanité a trouvé de nombreux diamants en orbite de Jupiter et a créé une sorte de pont spatial, Lucifer s’éteint et le monolithe originel, AMT-1, placé depuis longtemps à New-York devant le siège des Nations Unies, se réveille après 900 ans.
Commentaires
Les premières parties sont assez décevantes, peu intéressantes et passionnantes, plus de monolithe, une histoire de comète de Halley assez incongrue. Je crois que cela tient à la forme, au style et au contenu de l’intrigue du début, même si Clarke a toujours décrit plus des situations et des passages que tout en détails, ici l’intrigue obscure, comme des faits pas très bien définis au départ où des personnages inconnus, mineurs, inutiles ou difficiles à cerner, apportent ce manque de clarté proche d’un sous-William-Gibson. À partir de l’exact moitié du roman, lorsque le Galaxy est détourné et que l’Univers change de plan, l’intrigue reprend de l’intérêt. La fin reste d’un intérêt limité ; si le roman peut paraitre acceptable, il reste bien (d’un intérêt très nettement) en-deçà du niveau de ses prédécesseurs, mais pourrait ravir les inconditionnels.
- 2061 : Odyssée trois
- Arthur Charles Clarke
- 1987
- J’ai Lu (2021)
- Traduction par France-Marie Watkins
- 9782290314098