Cinq Semaines en ballon6 minutes de lecture
Le Docteur Samuel Fergusson, un aventurier ayant déjà parcouru le monde, décide après deux années de préparation, de traverser le continent Africain d’est en ouest en montgolfière, depuis l’île de Zanzibar poussé par les alizés vers la côte occidentale. Le voyage a pour but de continuer et relier les précédentes expéditions interrompues des explorateurs Burton et Speke en Afrique de l’Est à celles de Barth dans les régions du Sahara et du Tchad. Fergusson veut voyager d’une seule traite au-dessus des terres, en quelques jours seulement, et ainsi éviter les dangers et les échecs qu’ont subi les précédentes expéditions. Pour cela, il a créé une montgolfière gonflée à l’hydrogène avec une double poche permettant de faire varier la quantité de gaz de chacune, l’une dans l’autre, ainsi de monter ou descendre sans perte de gaz ; de plus, il a inventé un procédé permettant de produire de l’hydrogène à partir de réserve d’eau et d’une flamme, ce qui permet également de pouvoir varier sur la hauteur de son aérostat quand il le désire, sans lest, et sans s’arrêter. Fergusson parvient à convaincre son ami chasseur, baroudeur et aventurier écossais Dick Kennedy de l’accompagner, avec qui il a déjà réalisé ses précédentes aventures. Celui-ci tente cependant jusqu’à la dernière minute du départ de dissuader son ami de partir en raison des dangers, aussi bien de voler dans les airs que ceux aux sols. Joe, son serviteur et intrépide compagnon, suit Fergusson dans ses aventures comme à son habitude. Sous les acclamations de la Société royale géographique de Londres et du public, le navire nommé Resolute quitte Londres pour un voyage de plusieurs semaines, afin de mener les protagonistes et leur équipement vers l’île de Zanzibar, passant notamment le cap de Bonne-Espérance et par le canal du Mozambique. À Zanzibar, notamment sur la petite île de Koumbeni, ils déchargent vivres et matériel et préparent le ballon pour le départ. Fergusson, Dick et Joe s’élèvent dans les airs dans le ballon qu’ils nomment Victoria et débutent leur aventure sous les acclamations.
Le ballon atteint rapidement la côte et sur le continent survole les premiers villages depuis lesquels les autochtones tentent d’envoyer sans succès des flèches ou des lances vers le ballon, puis ils dépassent déjà les premiers sites visités au sol par leurs prédécesseurs. Ils passent la montagne Duthumi, puis lâchent l’ancre pour une première nuit, et après une courte fièvre chez Dick, ils franchissent le mont Rubeho en Tanzanie puis jettent l’ancre pour la nuit suivante, alors que Joe et Dick partent chasser des antilopes pour leur repas ; lorsqu’ils reviennent, le ballon est attaqué par une horde de singes, mais ils parviennent à les faire fuir grâce aux fusils. Le trio passe la nuit suivante dans les airs puis s’arrête à Jjihoue-la-Mkoa pour faire le plein d’eau avant d’arriver à la ville de Kazeh. Les indigènes prennent le ballon pour la Lune et ses occupants pour des dieux ; Fergusson tente de soigner le sultan, chef de la tribu, mais l’apparition de la Lune dans le ciel commence à éveiller les soupçons des habitants, poussant le trio à repartir précipitamment. Approchant le lac Tanganyika, ils essuient un orage qui les obligent à monter très haut et passer au-dessus des nuages. Ils atteignent les limites de la province du Karagwah et partent vers le nord en direction des sources du Nil pour rattraper la fin de l’expédition étant venu du nord de l’Afrique. Ils tentent de s’arrêter en lâchant l’ancre mais celle-ci se coince sur le cuir de la trompe d’un éléphant qui les entraine dans la bonne direction mais à très vive allure, risquant de les fracasser irrémédiablement contre l’orée d’un bois. Les trois hommes mitraillent le pachyderme de balles qui finit par tomber mort. Dick part chasser et ramène du menu gibier, Joe fait cuire un morceau de trompe et un pied de l’éléphant, et Fergusson inspecte le ballon. Le trio parvient jusqu’au lac Ukéréoué (Victoria) puis suit le fleuve en partie et qui donne naissance au Nil, le Nil Blanc. Ils survolent plusieurs villages cannibales, où gisent des restes humains et assistent à une bataille entre deux tribus, qui s’entretuent puis se mangent entre eux, mais réussissent à quitter les lieux. Le ballon s’arrime à un baobab pour la nuit mais des indigènes tentent de monter à bord, mais ils fuient rapidement sous le fracas des armes à feu. Cependant, le trio entent des appels au secours en français et avec une lumière, ils parviennent à repérer le prisonnier qu’ils sauvent. C’est un prêtre évangéliste français capturé depuis plusieurs années sur le point d’être exécuté en raison de la mort du chef de cette féroce tribu, décédé peu de temps auparavant, dont il a été tenu pour responsable. Après une intervention rocambolesque, ils le délivrent et le soignent, dans les airs pendant plus d’une journée tandis qu’ils survolent un volcan, mais il meurt de ses blessures. Ils s’arrêtent pour l’enterrer, dans un gisement aurifère ; Joe remplace le lest du ballon par le précieux minerai et espère en garder un peu à la fin de l’aventure.
Les vents portent le ballon vers l’ouest alors qu’il ne lui reste plus que trois jours d’eau pour produire de l’hydrogène, et, alors qu’ils pénètrent le désert du Sahara faisant peser sur eux une chaleur intense, le vent se raréfie énormément et ralentit leur marche. Ils tentent de monter à hauteur d’un nuage espérant profiter de vents, mais ne trouvent que leur reflet, puis ils trouvent un oasis, mais les palmiers sont mourant, et la source s’est tarie depuis bien longtemps. Ils repartent mais rapidement la flamme s’éteint et le ballon se pose sur le sable, ils n’ont plus d’eau pour produire de l’hydrogène, et plus d’eau à boire, s’approchant de la mort, ils sont sujet à des hallucinations, se battent entre eux. Mais soudainement, Fergusson aperçoit comme une tempête de sable au loi, le simoun, un vent chaud et puissant. Ils remontent dans le ballon puis lâchent du précieux lest pour décoller, et sont violemment repoussé par le vent. Ils parcourent une grande distance et finissent leur course près d’un oasis, où cette fois-ci ils trouvent de l’eau, après avoir tué un couple de lions les ayant attaqués. Le trio boit, mange et se repose puis recharge nourriture et eau, puis la nuit suivante, le temps change, et un fort orage produit un vent violent qui leur permet de repartir. Ils quittent le désert, la végétation et les animaux sauvages redevenant progressivement de plus en plus nombreux, puis dépassent le mont Mendif au Cameroun et partent vers le nord vers Kernak où il sont attaqués par des pigeons incendiaires, mais s’en défont facilement, puis ils atteignent le lac Tchad, et la ville de Kouka avant que les vents ne les poussent vers l’ouest. Au-dessus du lac, ils sont attaqué par des rapaces nommés gypaètes, qui trouent l’enveloppe externe du ballon et les fait chuter irrémédiablement, ils se délestent des dernières pierres, de toute leur eau et de leur nourriture mais tombent encore, poussant Joe à sauter par-dessus bord dans le lac et permettre au ballon de remonter. Joe est perdu de vu tandis que Fergusson et Dick accrochent l’ancre dans un arbre au nord du lac. Ils retirent la membrane extérieure trop abimée puis Fergusson refait le plein d’eau et ajuste le poids du ballon pour le refaire voler alors que Dick part chasser et reconstituer les provisions. Le lendemain, ils survolent le lac mais ne trouvent pas Joe, puis s’arrêtent à nouveau sur la rive opposée, mais une tempête les obligent à lâcher l’ancre, et les vents violents les poussent loin vers le désert. Cependant dès le lendemain, des vents inverses les ramènent sur les rives du lac Tchad. Pendant ce temps là et dès sa chute, Joe avait nagé jusqu’à l’une des îles parsemant le lac, et avait été repêché par des autochtones qui le nourrirent et le traitèrent comme un dieu. Puis au matin, une sorte de marée immergeant l’île le poussa à fuir subitement dans une barque qu’il trouva. Il vit passer le Victoria à toute allure, poussé par de forts vents loin du lac. Puis après une nuit compliquée au milieu des animaux et attaqué par les insectes, il est alors poursuivi pas des Arabes à cheval (monture qu’il a trouvé), au moment où les vent inverses ramène le ballon vers le lac. Fergusson et Dick manœuvrent pour se placer au dessus de lui et lui lancent l’échelle, et le sauvent de ses assaillants.
Le vent pousse le ballon vers l’ouest à Zinder, puis au nord vers Tagalel puis Aghadès, et après un nuit le trio est porté à Tembouctou (Tombouctou) au Mali. Malheureusement, le ballon n’est plus aussi étanche qu’au départ et perd progressivement son gaz, alors que les vents, suivant le fleuve Niger, les poussent vers le sud au dessus du lac Debo, puis des villes de Jenné et Sego. Ils s’arrêtent afin de jeter par-dessus bord tous les éléments inutiles, y-compris l’équipement produisant l’hydrogène, la tente, l’eau ou les couvertures, afin de réduire le poids au maximum, mais durant la nuit, des autochtones mettent le feu à l’arbre auquel l’ancre est attaché ; ils partent précipitamment et ceux-ci les poursuivent, mais le ballon perd toute sa portabilité et rebondit sur le sol à mesure que les occupants jettent les derniers éléments qu’ils peuvent. Puis, sur le point d’être capturé par les sauvages surexcités, ils s’accrochent aux filins et laissent choir la nacelle provoquant un dernier soubresaut salvateur, qui leur permet de passer une colline immédiatement infranchissable pour leurs poursuivants. Ils terminent ainsi leur course à deux pas du fleuve Sénégal, au niveaux des chutes de Gouina. Là, ils sentent tout de même le danger proche, puisque les assaillants contournent la difficulté, mais ils prennent l’enveloppe du ballon et après l’avoir vidée de l’hydrogène, ils font un feu de paille pour chauffer et gonfler l’air du ballon, ce qui leur permet un dernier envol vers l’autre rive du fleuve, où ils se trouvent alors en sécurité. Là, ils sont accueilli par plusieurs français, qui avaient eut vent de l’aventure en ballon à travers l’Afrique. Il sont ainsi sauvé et trouve en eux des témoins officiels de la fin de leur périple, puis se rendent à Medine et prennent un bateau à vapeur pour Saint Louis, où ils embarquent sur un navire pour Londres. Ils sont accueillis en Angleterre avec les honneurs, félicités et récompensés pour leurs aventures.
Commentaires
C’est un roman d’aventures, sous-titré « Voyage de découvertes en Afrique par trois Anglais », le premier de la série des voyages extraordinaires. Mêlant science, géographie et histoire, il embarque de nombreux thèmes comme l’exploration et la découverte de contrées inconnues, l’amitié, le courage ou la loyauté, mais figurent également une teinte de racisme ou de supériorité de la race blanche ou de l’Occident (l’Europe), le colonialisme, la sauvagerie ou la barbarie des Africains, la violence, la mort des hommes ou celle des animaux, le cannibalisme…
- Cinq Semaines en ballon
- Jules Verne
- 1863
- Le Livre de Poche (2020)
- 9782253005902