De la Terre à la Lune5 minutes de lecture

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Durant la Guerre de Sécession, plusieurs artilleurs et militaires s’unissent pour créer un club à Baltimore, le Gun-Club, ayant pour but de perfectionner les canons, mais aussi tout type d’armes. Si la Guerre est propice à son développement, permettant une nette amélioration de l’efficacité de l’artillerie, l’arrêt des hostilités et la paix qui s’est installée oblige à entrevoir la fin de cette association de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Cependant, le président, Impey Barbicane, convie la totalité des membres à Baltimore pour faire une grande annonce concernant le club début octobre : il annonce que le club va tenter d’envoyer un boulet de canon dans la Lune. L’assistance accueille la nouvelle dans la liesse et l’enthousiasme, aussi bien à Baltimore, que dans toutes les grandes villes du pays

Quelques jours après, le club se renseigne auprès de l’observatoire de Cambridge, afin de récolter des données astronomiques sur la faisabilité, les positions de la Lune, les moments les plus opportuns sinon, les distances, la vitesse, les trajectoires ou fenêtres de tirs envisageables, sur ce dernier point le 4 décembre de l’année suivante étant le jour idéal. Un petit comité se réunit, Barbicane, le général Morgan, le major Elphiston et J.-T. Maston, afin de décider du sujet de la balistique, notamment du canon, du projectile et de la poudre. Le premier jour, ils abordent le projectile notamment le poids, la taille, la forme, la matière, l’épaisseur, et optent pour un boulet creux rond en aluminium pour ses qualités comme la légèreté et sa relative dureté, de 800 pouces de diamètre, de douze pouces d’épaisseur pour 18 900 livres. Le lendemain, le lanceur est décidé, en l’occurrence, sa forme, sa longueur, son épaisseur, sa matière, la séance se concluant sur une taille de 900 pieds de longueur, pour 6 d’épaisseur, et 9 de diamètre intérieur, d’un type à âme lisse (canon) alliant les caractéristiques du canon, de l’obusier et du mortier à la fois, en fonte de fer pour sa résistance en rapport avec son bas coût. La troisième réunion le jour suivant permet d’aborder les explosifs, et le comité conclue que la poudre à gros grain semble efficace mais trop volumineuse, optant pour 400 000 livres de fulmi-coton pour son volume réduit et son rendement de puissance quatre fois supérieur.

Tout les observateurs acquiescent ce projet sauf une personne, le capitaine Nicholl de Philadelphie. c’est un savant qui durant sa carrière s’est auparavant régulièrement opposé aux évolutions balistiques créées par Barbicane, puis qu’il est chargé de créer cuirasse et revêtements pour engin, ou navires de plus en plus solides. Pendant plusieurs mois, il s’oppose à Barbicane et la faisabilité de l’entreprise, par exemple en pariant à près de 15 000 dollars dans la presse, que le canon va exploser, ou ne pas envoyer le projectile loin, ou créer des dégâts, sinon de ne pas parvenir à financier le projet, pari que relève l’artilleur. Le lieu est choisi non sans tensions entre deux états candidats, situés au niveau du 28e parallèle au zénith du passage de la Lune, espérant accueillir le Columbiad (canon), mais le choix se porte sur la Floride et Tampa-Town, où une seule ville est candidate, tandis que les nombreuses villes potentielles du Texas auraient encore rallongées les délibérations. Un financement public est proposé à la Terre entière, et de très nombreux pays donnent plus ou moins d’argent, Barbicane amasse plus de 5 millions de dollars et peut débuter les travaux. L’usine Goldspring, près de New York est engagée pour fournir le matériel de forage ou de fonderie en Floride. Le Gun-Club finance par le biais de l’observatoire de Cambridge, la construction d’un observatoire dans les montagnes Rocheuses, afin de pouvoir observer le projectile percuter le Lune, et la société Breadwill & Co d’Albany est mandatée pour construire le projectile en alu.

Barbican et Maston se rendent en Floride, décident du lieu, puis commencent les travaux sur le site de Stone’s-Hill. Rapidement, tous les baraquements, ateliers ou fours pour la fonte sont construit pour pouvoir travailler, et en huit mois, début juin, le puits est creusé et bétonné, sans trop de difficulté, mis à part quelques décès malencontreux. Début juillet, le revêtement en fonte est coulé, puis le moule intérieur est retiré seulement fin août lorsque le métal s’est refroidi ; l’intérieur du canon géant est alésé, prêt le 22 septembre. Si Tampa-Town profite de la construction pour se développer, l’afflux de touristes ou visiteurs sur le lieu même du canon développe le commerce, le transport et la population de la ville. Le 30 septembre, le Columbiad est ainsi terminé, cependant les membres du Gun-Club reçoivent un télégramme de l’aventurier français Michel Ardan, sinon artiste spirituel et audacieux, proposant de remplacer l’obus sphérique par un projectile cylindo-conique dans lequel il se propose de partir dedans vers la Lune. Le 20 octobre par Steamer depuis Liverpool, Ardan, personnage haut en couleur, sûr de lui et détendu, personnalité forte et séduisante, se présente en héros et terrain conquis puisque son arrivée a été ébruitée et les observateurs apprécient l’idée d’envoyer quelqu’un sur la Lune. Dès le lendemain, un meeting public est organisé à Tampa-Town pour qu’il explique ses motivations et projets, mais la discussion dérive vers la possibilité de vérifier l’habitabilité des planètes du système solaire, et de l’intérêt pour l’humanité de s’y rendre et la présence de vie sur la Lune est évoquée. Là, un inconnu, s’avérant être le capitaine Nicholl, prend la parole et s’oppose à tout les propos, remettant en cause le projet et la faisabilité ; il insulte publiquement Barbicane qui le défie en duel au matin dans un bois. Maston fait appel à Ardan, tout deux recherchent les deux belligérants, puis Ardan parvient à leur faire abandonner leur querelle et leur propose de partir avec lui. Tandis que Barbicane trouve un moyen technique pour annihiler le choc de l’explosion du départ sur les corps des passagers grâce à un système hydraulique, le projectile est livré le 10, permettant au Gun-Club de l’équiper en victuailles et commodités, mais aussi de s »assurer de la production d’air respirable grâce à un procédé chimique récemment découvert. L’observatoire au coût important est quant à lui construit dans les Rocheuses au sommet de Lon’s-Peak équipé d’un télescope, prêt depuis fin septembre. Du 22 au 28 novembre le fulmi-coton est placé non sans dangers au fond du Colubiad puis surmonté du projectile équipé.

Le premier décembre au soir et à l’heure prévue, Ardan, Barbicane, Nicholl et deux chiens montent dans l’obus, sous les yeux de millions de visiteurs massés aux alentours du canon géant. Ils décollent vers la Lune, dans une explosion gigantesque faisant trembler les sols, créant un souffle surpuissant basculant tout sur son passage, et blessant de nombreuses personnes, et détruisit de nombreux édifices en Floride, même au-delà, provoquant une sorte de tsunami en Europe. Cependant, un voile nuageux couvre le ciel de la majeure partie de la planète empêchant les observations astronomiques. Comme prévu, à la fin du voyage le 4 décembre eu soir, l’observatoire construit parvient à détecter une trajectoire et seulement un point noir sur la Lune. Tenant en haleine toute la planète le ciel reste couvert jusqu’au 10 décembre, puis la Lune apparait lors d’une éclaircie le 12 décembre permettant d’apercevoir le projectile, qui, ayant raté sa cible, est bloqué en orbite circulaire basse de la Lune. Maston reste persuadé que les vivres pour une années qu’ils ont emportées et leur ingéniosité vont leur permettre de les tirer d’affaire.

Commentaires

Le roman, sous-titré « Trajet direct en 97 heures 20 minutes », est une grande aventure, de science, de technologie et de science-fiction, passionnant et incontournable, à la fois simple, évident et facile à lire, mais superbe. Il embarque et aborde de nombreux thèmes comme l’astronomie et la Lune, la conquête spatiale, l’artillerie et l’industrie… Il est quand même à noter ce grand n’importe quoi des équivalences de poids, de mesures, de distances, de devises, qui ajoute à l »illisibilité du sujet scientifique abordé, ainsi que du roman en général ; je veux bien croire que Verne avait dans l’idée de plaire au public anglo-saxon, ou quand bien même garder une cohérence avec le récit qui se déroule en Amérique, mais ca devient incompréhensible et ingérable à un moment donné ; pieds, pouces, mètres, yards, lieues, kilomètres, dollars, francs, j’en passe et des meilleurs. Le dénouement est publié quatre plus tard dans Autour de la Lune.