La ceinture empoisonnée3 minutes de lecture

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Trois ans après les aventures se déroulant dans Le Monde perdu, le professeur Challenger constate des variations dans les lignes de Fraunhofer, signalant une modification de l’apparence des spectres dans l’espace pouvant entrainer une modification de l’éther (le vide interstellaire est appelé éther au début du 20e siècle). Son effet se ferait ressentir sur Sumatra et pourrait provoquer la démence puis l’asphyxie des vivants. Un premier article dans le Times crée une agitation médiatique, tandis que Challenger envoie des télégrammes à ses trois amis, le professeur Summerlee, l’aventurier Lord John Roxton et le jeune journaliste Edward Malone du Daily Gazette, afin de les convier à venir chez lui à Rotherfield au sud de Londres, pour fêter les trois ans de leur précédente aventure. Tandis que ce dernier compte faire de cette entrevue un article, Challenger leur demande à chacun d’amener une bouteille d’oxygène.

Challenger suppose que la vague de comportements étranges, inhabituels, agressifs ou violents et meurtriers depuis le matin partout dans le monde est provoqué par ces changements, propageant un poison, un gaz qui par la suite, après les premiers symptômes provoque la mort, donc la fin de tous les êtres vivants. Selon lui, certaines zones ressentiront plus tard les effets, les espaces côtiers ou les hauteurs, alors que le sud et les peuples ou civilisations moins évoluées seront touchées en premier. Partout la planète commence déjà à ressentir les effets et compter les morts. Challenger pense retarder les effets sur ses amis, lui et sa femme, en s’enfermant dans une pièce alimentée par l’oxygène de leurs bouteilles.

Tandis qu’ils peuvent apercevoir par les fenêtres les corps des joueurs dans le golf ou les paysans affalés dans les champs non-loin de là, sinon les fumées rougeoyante s’émanant probablement de Brighton au loin en feu, ils prévoient qu’ils auront assez d’oxygène pour tenir jusqu’au lendemain. Ils considèrent la fin inéluctable et finalement moins traumatisante que quand la mort emporte un individu donné, puisqu’elle est commune à tous.

Les savants s’opposent sur l’idée que l’humanité va survivre à cette crise et renaitre après le désastre ; tous attendent la fin proche, alors que les réserves d’oxygène s’amenuisent. Au matin, il ne reste quasiment plus rien, ils décident d’ouvrir les fenêtres pour en finir par le biais de ce poison, plutôt qu’asphyxiés, mais lorsque le vent pénètre la demeure, rien ne se passe.

Ils décident de partir pour Londres afin de voir l’état des lieux et ce qu’il s’y passe ; ils sont atterrés par les corps étendus dans les rues alors que Roxton les conduit en slalomant au volant de la voiture ; le spectacle de désolation et de fin du monde, l’atrocité des corps des hommes et des femmes sans vie au sol, mais aussi ceux des enfants les révulsent. Mais au détour d’une rue, ils voient un mouchoir s’agiter à une fenêtre haute ; ils pénètrent le bâtiment et trouvent une vieille dame sauvée par sa maladie, sous traitement à l’oxygène, elle a pu survivre. Ils parcourent la City et n’y trouvent que l’anéantissement, puis visitent une église bondée du monde s’étant regroupé aux dernières minutes de la vie, mais personne n’a subsisté. Ils font sonner les cloches de l’église dans l’espoir de signaler leur présence à d’éventuels survivants dans Londres, mais décident rapidement de repartir pour la maison de Challenger.

De retour à Rotherfield, les cinq amis s’aperçoivent rapidement que tous les gens se réveillent, les golfeurs et les paysans au loin, puis un journaliste américain qui était endormi à deux pas de chez Challenger, venu la veille pour l’interviewer se présente. Ils constatent que le poison n’a eu un effet que temporaire, et l’humanité s’est réveillée après une sorte de catalepsie ressemblant à la mort, sans s’être rendu compte de cet endormissement ayant duré 28 heures. Malone et Challenger font état de leur expérience à la presse durant cet événement. De part le monde, cette péripétie, sinon les incendies de New York, ou d’Orléans, et leurs décès permettent à l’humanité de mieux considérer la valeur de la vie.

Commentaires

C’est un roman très court, également appelé « Le Ciel empoisonné », plutôt décevant, très simple et très naïf, on est assez loin de l’attrait indéniable pour Le Monde Perdu, mais il reste tout de même sympathique à grignoter et tellement rapide et facile à lire. Il est à noté en outre les ressemblances troublantes avec La Force Mystérieuse de J.-H. Rosny Aîné publié quelques mois plus tôt.