La Merveilleuse visite3 minutes de lecture
Un soir dans le sud de l’Angleterre, un rayon de lumière traverse ce ciel. Aucun des habitants n’a vu à part son reflet, ce qui est d’abord pris pour un météore, mais ils ont cependant entendu la musique, comme un chant d’enfant et de harpe qui accompagnait son passage. Par la suite, plusieurs villageois voient l’Étrange oiseau, et décrivent un oiseau plus grand qu’un homme aux ailes multicolores. Le révérend K. Hilyer, le vicaire de Siddermorton, en bon ornithologue (en 1895), décide de le tuer pour collectionner ce spécimen. Il lui tire dessus avec son fusil et le blesse à l’aile. Là il se rend compte que ce n’est pas un oiseau, mais un ange, au corps d’un jeune enfant de couleur safran et aux ailes iridescentes multicolores. L’Étrange oiseau confesse qu’il est bien réel et semble avoir pour lui atterrit au pays des rêves, où de coutumes, on y croise des hommes et les animaux qu’ils peuvent voir autour d’eux. Hilyer, lui, lui explique qu’il est bien réel, et que les anges font justement parti des rêves des hommes, comme tout les créatures dont il parle, comme des griffons ou des chérubins. Hilyer le conduit chez lui, le soigne et le nourrit. Il explique que son monde n’est que beauté et ne connait pas certaines choses simples de la vie comme manger, boire ou dormir, ou même la douleur ou la mort. La femme du curé Mendham et ses filles sont cependant choquées par sa nudité lorsqu’elles l’aperçoivent. L’Étrange oiseau est soigné par le médecin du village, Dr Crump, qui diagnostique quelque malformation ou dédoublement de membres, et évoques la perte de raison du vicaire. Mendham quant à lui, suivant les idées religieuses faisant des anges des être imaginaires, ne veut pas croire Hilyer et s’évertue à nier que c’est un ange malgré l’évidence.
Hilyer explique à l’ange quelques notions rudimentaires comme le travail, en voyant l’exemple d’un laboureur, et celui-ci étant vieux et en loques, l’Étrange oiseau est interloqué. L’ange n’est pourtant pas insensible aux charmes de la servante Délia, et ne comprend qu’elle soit si belle et soumise, à des tâches subalternes et considérée comme peu importante. Le lendemain, ce dernier se promène dans le village, et subit la fureur d’une femme colérique qui lui crie dessus et le chasse, plus loin, un ivrogne tente de le frapper alors qu’il peine à tenir debout, puis c’est au tour d’enfants terribles du village de lui lancer des coquilles de faîne dessus. Il rencontre également un chemineau qui lui explique que les gens du village sont décérébrés, suite à une opération de « moellage » du cerveau qui s’effectue à l’école pendant plusieurs années sur tous les jeunes. Sa maitrise de la musique (violon) lui permet d’être invitée auprès d’une riche propriétaire du village, Lady Hammergallow, et sa « cour » de notables. La musique qu’il y joue les met sous le charme, mais la soirée tourne mal, lorsque l’ange ne sait ce qu’est un duo, rejouer d’autres musiques connus, ou lire la musique. Il fait également plusieurs maladresses, évoquant son intérêt pour la servante, et débarrassant la tasse de thé de la maitresse de maison. De retour au presbytère, il est accusé d’avoir arraché la clôture d’un riverain la veille, alors qu’il avait arraché un fil barbelé chez M. Gotch qu’il avait pris dans son ignorance angélique de la vie terrestre pour une plante. L’ange a également abordé tout les gens qu’il a rencontré pour leur demander d’arrêter de travailler, pensant que tous les villageois pouvaient faire comme les plus riches. Des gens lui lancent encore des choses dessus. Il ressent toute la souffrance et la haine des hommes, dans ce monde qu’il ne connait et ne comprend pas totalement. Il rencontre le docteur Crump persuadé qu’il abuse de Hilyer, qui lui conseille de quitter les lieux, étant néfaste pour le vicaire et le village. Hilyer rencontre le propriétaire de la clôture, lui dévoilant que l’ange est accusé de « socialisme », voulant pousser les villageois à la débauche, et lui aussi lui somme de faire partir l’ange sous une semaine. À mesure que l’aversion des hommes et la souffrance de ce monde s’abattent sur lui, ses ailes s’atrophient progressivement, faisant de lui un homme infirme ; il pleure. Dans un bois depuis le matin, l’ange rencontre Gotch, l’entrevue dégénère et dans un accès de colère, l’ange le frappe, le laissant pour mort. Il constate ainsi qu’il faut se battre, tuer et être violant pour vivre dans le monde des hommes. Alors qu’il repart, il constate que le presbytère est en feu, accidentellement causé par Hilyer. Délia, voulant aller chercher le violon de l’ange, reste coincée. L’ange arrive et pénètre dans l’incendie pour tenter de la sauver. Une sorte de musique se fait entendre et d’étranges lumières, couleurs et étincelles jaillissent du brasier vers le ciel, pouvant laisser penser que l’ange et Délia soient parti vers le monde de l’ange. Mais pour les villageois, ils meurent tout les deux et sont enterrés au village Près d’un an plus tard, le vicaire meurt, ne s’étant pas remis de la tristesse de cette expérience, de l’aveu de l’état dans le monde où il vit, sinon du départ de l’ange.
Commentaires
C’est un court roman fantastique, au style assez ancien, traduction par Louis Barron en 1903, alors que Wells a un style si moderne traduit par Henry-D. Davray. L’introduction d’un être surnaturel ne connaissant rien à la société anglaise de la fin du 18e, permet à Wells d’en critiquer certains aspects, comme le travail, la pauvreté, la souffrance physique, la différence de classe et les inégalités sociales, la violence de la société et la nécessité de violence pour pouvoir survivre dans la société, les banalités et absurdités de la vie quotidienne.
- La Merveilleuse visite
- Herbert George Wells
- 1895
- Terre de Brume (2020)
- Traduction par Louis Barron
- 9782843626692