Le Tour du monde en quatre-vingts jours8 minutes de lecture

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Phileas Fogg est un homme énigmatique et solitaire et riche membre du club londonien Reform-Club, où il se rend tous les jours pour y passer les journées de sa vie très cadrée. Un journée il renvoie son domestique pour une petite erreur et recrute dans la foulée un français, Jean Passepartout, à Londres depuis cinq, un majordome à la recherche d’un client calme et sans aventure, à la vie simple et réglée. Ce jour là, il se rend comme à son habitude au club, où il débute une partie de whist avec ses amis et collègues du club, notables de la ville, hommes d’affaires ou banquiers. Durant le jeu, ils évoquent le vol à la banque de 50 000 livres sterling en banknotes, perpétré selon les témoins par un gentleman que la police recherche à l’international, affaire relayée par la presse depuis trois jours. L’un des membres évoque l’impossibilité pour la police de le retrouver en raison de l’immensité du monde, il pourrait être partout. Pourtant, Fogg s’oppose à cette idée, précisant qu’il est dès lors possible également selon la presse de réaliser le tout du monde en 80 jours, depuis la récente création d’une voie ferrée en Inde. L’opposition grandit et pousse Fogg à parier la moitié de sa fortune soit 20 000 livres, de pouvoir réaliser ce voyage, partant le jour même le 2 octobre 1892 à 20h45 et de revenir à la même heure ou plutôt le 21 décembre qui suit. Il rentre chez lui et n’emporte qu’un sac et quelques affaires, que porte Passepartout qui l’accompagne, tout en prenant soin d’y placer 20 000 livres en banknotes internationales pour payer leurs frais. Toute la presse se fait écho de ce pari, et des paris auprès de bookmakers sont même lancés sur Phileas Fogg, une valeur boursière est également créée et cotée en bourse. Une partie de la presse et des observateurs ne croient pas à la réussite de Fogg.

Fogg et Passepartout prennent le train pour Douvres, puis le bateau pour Calais puis le train pour Paris. Cependant, au bout du septième jour, les paris et l’action boursière chutent irrémédiablement ; les témoignages des personnes présentent à la banque lors du vol semblent indiquer que Fogg est le responsable du vol, se servant de ce prétexte de pari et de voyage précipité pour déjouer la police. Le détective de Scotland Yard nommé Fix se lance alors à sa poursuite, se rendant à Suez. Le duo part de Paris pour Turin puis Brindisi en Italie afin d’y embarquer sur le bateau Mongolia en direction de Bombay (Mumbai). L’embarcation fait une escale à Suez en Égypte, où Fogg fait tamponner son visa, témoin de son passage. Il croise Fix au consulat qui constate la concordance de la description avec lui, d’autant plus que lorsque Fogg remonte sur le bateau, Fix peut s’entretenir avec Passepartout qui lui dévoile quelques éléments qui le conforte dans son idée, comme les 20 000 livres en banknotes, ou le départ précipité. Fix embarque sur le Mongolia en direction de Bombay, où il a fait une demande de mandat d’arrêt (l’Inde est un territoire anglais à cette époque), afin d’appréhender Fogg. Ils descendent la mer Rouge où sur le bateau Fix s’entretient régulièrement avec Passepartout, et après une escale rapide de quatre heures à Steamer-Point, au nord de la rade d’Aden, pour recharger du charbon, ils atteignent Bombay deux jours avant les prévisions, soit le 20 octobre, éventuellement grâce à la récompense offerte par Fogg à l’équipage pour arriver plus tôt. Tandis que Passepartout provoque une bagarre dans un temple, car il y est rentré sans se déchausser, Fogg fait tamponner son visa avant de repartir dans le train par la voie ferrée serpentant jusqu’à Calcutta. Fix n’a pas le temps de recevoir son mandat d’arrêt, puis monte dans le train en suivant le duo. Lorsqu’il apprend la rixe qu’a provoqué Passepartout, il croit avoir un motif pour l’arrêter, mais le train démarre pour sa destination avant. Accompagné d’un des voyageurs du steamer, Francis Cromarty, Fogg et Passepartout parviennent jusqu’à Kholby, mais constatent à regret que le journal avait menti, la ligne de chemin de fer n’est pas terminée. Ils sont obligé de trouver un moyen de transport alternatif, pour effectuer une cinquantaine de milles de Kholby à Allahabad, pour y reprendre le train pour Calcutta. Ils achètent à un prix élevé un éléphant, puisque tous tes autres moyens de locomotion ont été achetés ou loués par les autres voyageurs, et s’attachent les services d’un guide, qui leur permet de prendre une route plus directe par la forêt, que la voie ferrée. Cependant, durant leur périple de près de deux jours dans la jungle, ils croisent une procession Hindoue, qui célèbre la mort du rajah de Bundelkund, et dont sa femme va être sacrifiée au temple de Pillaji. Fogg décide de tenter de la sauver. À la fin d’une nuit mouvementée et pleine de rebondissements, lorsqu’elle est sur le bucher, Passepartout pénètre les fumées du feu, laissant croire que le mort s’est réveillé , et effraye tout les prêtes et l’assemblée, lui permettant de partir avec la femme dans ses bras, la sauvant de la mort.

Ils reprennent rapidement leur route ne laissant aucune chance aux bourreaux de les rattraper, emmenant avec eux la jeune hindoue d’origine Parsi nommée Mrs. Aouda. Elle accepte que Fogg la mène à Hong-Kong où vit une partie de sa famille pour quitter l’Inde et être en sureté. Ils arrivent à Allahabad pour reprendre le train à temps, où Fogg paye le guide et lui offre l’éléphant, puis arrivent à Bénarès où descend Cromarty quittant ses compagnons de voyage, puis Fogg, Passepartout et Aouda arrivent à Caltutta ; les deux jours gagnés sur l’horaire prévu sont perdu lors de la traversée de l’Inde. Cependant, Fix les as précédé et les fait arrêter en raison de la profanation perpétrée par Passepartout entré dans le temple chaussé. Il est condamné à deux semaines d’emprisonnement, et son maitre à une semaine. Mais Fogg paye une caution de 2 000 livres qui leur permet de repartir. Ils embarquent sur le paquebot Rangoon en direction de Hong-Kong. Durant la traversée, Passepartout rencontre Fix, et se doute de quelque chose à son sujet, peut-être a-t-il été mandaté par les membres du Reform-Club pour les surveiller. Arrivés avec une demi-journée d’avance pour une escale à Singapour en Malaisie afin de recharger du charbon, qui leur permet de visiter les lieux, ils repartent vers Hong-Kong et prévoient de reprendre un navire vers Yokohama au Japon ; cependant, ils essuient une tempête qui les ralentit et leur fait perdre une journée. Il ne peuvent donc prendre le bateau prévu, mais par chance un bateau à vapeur, le Carnatic, a attendu une journée pour réparer ses chaudières et repart le lendemain de leur arrivée pour une correspondance pour Yokohama vers San Francisco. À Hong-Kong, Fogg se renseigne sur le parent de Mrs. Aouda, nommé Jejeeh, et apprend qu’il est parti en Europe, en Hollande. Fogg convainc Aouda de les suivre jusqu’en Europe pour y retrouver là-bas sa famille. Cependant, Passepartout rencontre Fix qui dans une auberge lui avoue qu’il est inspecteur, que Fogg est potentiellement le voleur de la banque d’Angleterre et qu’il veut l’empêcher de partir, en lui demandant sa collaboration. Il refuse mais Fix lui fait prendre de l’opium ce qui lui fait perdre la raison et l’endort, ne pouvant prévenir Fogg que le Carnatic a avancé son départ. Fogg ne se rend sur le port que le lendemain et constate que le bateau est parti sans lui. Il se met alors à la recherche d’un autre bateau pour tenter de rallier au plus tôt Yokohama avant le départ de la correspondance pour San Francisco, mais n’en trouve aucun, à part un trop petit bateau-pilote pour la traversée, le Tankadère et son capitaine John Bunsby, qui lui propose plutôt de rallier Shanghai, afin de tenter de prendre le Steamer pour l’Amérique qui part en réalité de là après escale à Nagasaki puis Yokohama. Fogg, Aouda, ainsi que Fix qui se présentent à Fogg incognito en tant que simple passager, et se fait inviter pour la traversée. Fogg laisse de l’argent à l’hôtel et au consulat pour le rapatriement de Passepartout, qui n’a pas réapparu avant le départ. Au fur et à mesure que l’aventure progresse, Aouda ressent de plus en plus d’intérêt amoureux pour Fogg qui reste imperturbable, mais gentleman répondant au moindre désir de la demoiselle.

Le Tankadère avance vite vers Shanghai les premiers jours, mais fait face à un typhon qui ralentit sa progression. Lorsqu’ils arrivent dans le port, le Steamer américain est déjà parti, mais pour tenter de l’attirer, Bunsby et Fogg mettent le drapeau en berne et tire au canon pour feindre une avarie par ce signal de détresse. Parallèlement, Passepartout avait réussi à embarquer sur le Carnatic, bien qu’il n’ait pas récupéré toute sa lucidité et dormit jusqu’au lendemain matin, où il constate avec stupeur et consternation que Fogg n’est pas à bord, et se rappelle de la sournoiserie de Fix. Il parvient à Yokohama qu’il visite et pour survivre revend ses vêtements puis se fait engager dans un cirque afin de gagner de l’agent. Fogg et Aouda, arrivés par le steamer américain General-Grant à Yokohama apprennent la présence du français en ces lieux et le cherchent sans le trouver. C’est pas hasard que Fogg rentre dans ce même cirque pour le spectacle, tandis que son serviteur le reconnait et quitte les lieux durant la représentation. Ils partent rapidement pour l’Amérique lors d’une traversée de plus de vingt jours qui se passe sans encombre. Il s’avère cependant au milieu du trajet que Fix présent et caché à bord aborde Passepartout pour lui expliquer que maintenant qu’il a le mandat pour arrêter Fogg, son intérêt, alors qu’ils ne sont plus en territoire anglais et ce qui exige un mandat d’extradition, est d’aider Fogg à rentrer au plus tôt à Londres, permettant au serviteur de savoir au plus tôt si son maitre est honnête ou pas à son retour. Fix rencontre Fogg et se joint au groupe, au regret de Passepartout malgré ses intentions nouvelles envers Fogg. Ils visitent la ville de San Francisco, et sont pris dans une rixe lors d’un meeting dans le cadre d’une élection opposant deux juges de paix. Fogg est agressé par l’un des meneurs, le colonel Stamp W. Proctor, mais Fix s’interpose et prend un coup, mais ils parviennent à partir. Le lendemain, ils prennent le train en direction de New York. Ils sont arrêté quelques heures par un troupeau de plus de 10 000 têtes de bisons traversant les rails à l’extrémité du Nevada avant d’entrer en Utah. Se dirigeant toujours vers l’est, Passepartout écoute les discours d’un mormon racontant l’histoire de cette religion, et faisant du prosélytisme alors qu’ils arrivent au lac Salé, et à Odgen, bastion mormon où ils changent de train puis repartent après une visite rapide. Sur le point de terminer la traversée des Rocheuses, ils affrontent une nouvelle difficulté, un pont sur le point de s’effondrer, mais ils réussissent à passer et débutent la traversée des Grandes Plaines. Cependant, le colonel Stamp W. Proctor est défié en duel par Fogg, mais au moment où ils vont s’affronter, des indiens Sioux attaquent le train, montent à bord et pillent le train. De nombreuses victimes périssent chez les indiens, comme ils blessent de nombreux passagers, mais à l’approche de la prochaine station de Kearney, ils parviennent à arrêter le train, provoquant la fuite des indiens, apeurés par la présence des soldats au fort. Malencontreusement, les Sioux enlèvent Passepartout, poussant Fogg à partir à sa recherche escorté de 30 soldats. Ils parviennent à le délivrer et à revenir à Kearney, mais le train ne les a pas attendu et est reparti dès que possible. Le prochain n’arrivant que le soir, Fogg se retrouve avec une journée de retard sur le planning prévu. Fix propose alors de prendre un traineau à voile jusqu’au terminus de la ligne de chemin de fer du pacifique, à Omaha, où de nombreuses autres lignes partent pour Chicago ou New York. Le voyage est très rapide dans le froid, ils arrivent sous peu à Omaha et prennent sans attente le premier train en partance, vers Chicago où ils empruntent de suite une ligne directe pour New York, trajet fait sans encombre.

Mais, lorsqu’ils arrivent sur les quais de l’Hudson, ils apprennent que le China, le paquebot prévue en direction de Liverpoll vient de partir 45 minutes plus tôt. Aucun autre bateau ne traversant l’Atlantique aussitôt, ils passent la nuit à l’hôtel, puis le lendemain matin, Fogg décide d’acheter, de louer un bateau sinon de payer des places très cher. Il finit par convaincre le capitaine du Henrietta à destination de Bordeaux, qui les embarque dans l’heure moyennant une très forte somme d’argent. Pendant la traversée, Fogg soudoie l’équipage qui se mutine et enferme le capitaine, Fogg prenant le contrôle du bateau. Ils se dirigent alors vers Liverpool. Mais ils sont à court de charbon, ce qui oblige Fogg à racheter le bateau au capitaine pour une très forte somme d’argent ; ils brulent tout les équipements en bois, les ponts et les mats. Cependant, à un jour de la limite de temps ils n’approche que de l’Irlande. Fogg a l’idée d’y descendre et d’emprunter le trajet et locomotions qui amènent le courrier chaque jour pour Londres depuis l’Amérique. Ils débarquent à Queenstown puis prennent le train jusqu’à Dublin, puis un bateau jusqu’à Liverpool, où ils y arrivent à midi moins vingt le 21 décembre. Là, Fix décide d’arrêter Fogg, et l’incarcère à la prison de la douane. Après vérification, le voleur de la banque d’Angleterre a été arrêté depuis trois jours. Il n’y avait que ressemblance entre Fogg et cet homme. Fix le libère, mais Fogg lui assène deux coups de poing, puis prend un train spécial, dont il paye le conducteur pour qu’il aille au plus vite. Fogg et ses compagnons arrivent malheureusement à Londres à 20h50, soit 5 minutes trop tard. Fogg est quelque peu consterné bien que flegmatique comme à son habitude en toute situation, tandis que Mrs. Aouda et Passepartout ont de nombreux remords vis à vis du dénouement. Fogg avoue à Aouda qu’il est ruiné, mais propose quand même les restes de ses biens ; elle lui déclare son intérêt et lui demande pourtant de l’épouser, Fogg lui déclare qu’il est en réalité amoureux d’elle. Fogg envoie Passepartout prévenir le curé du mariage, mais celui-ci lui apprend que la date du jour est bien samedi, qu’il sont rentré le 20 décembre, Fogg s’étant trompé dans les comptes, omettant de prendre en compte leur remontée dans le temps, en se déplaçant de fuseau horaire en fuseau horaire vers l’est. Fogg arrive in extremis au Reform-Club et gagne son pari.

Commentaires

Le roman, parfois appelé Le Tour du monde en 80 jours, est un grand classique incontournable du roman d’aventures. L’intrigue propose une grande quantité d’événements qui se succèdent. Outre l’attrait des différents descriptions des différents lieux ou villes visitées et leurs civilisations typiques, le roman aborde de très nombreux thèmes, comme la fidélité ou l’honnêteté, l’honneur et la parole donnée, les transports et les différents moyens de se déplacer, la religion et certaines pratiques, peut-être le flegme et le sang-froid et la maitrise de soi et l’optimisme, et l’usage de la drogue.