Les Naufragés des Auckland4 minutes de lecture

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Quand ses parents tombent en disgrâce financière, François-Édouard Raynal décide de s’engager dans la marine pour en faire son métier. En 1844, il est enrôlé en tant que mousse sur un bateau et acquiert progressivement toutes les ficelles de la profession sur différents navires. Il vit pendant trois années sur l’île Maurice en tant que régisseur dans une plantation, puis il part en Australie pendant près de quinze années afin de travailler dans des mines d’or. Après de nombreuses années d’aventure et de péripéties mettant sa vie en péril, il se retrouve en 1863 à Sydney. Un ami de longue date qu’il a connu en France appelé Charles Sarpy lui propose alors un projet que celui-ci a mis en place avec son oncle. Il prévoit d’aller explorer l’île Campbell au sud de la Nouvelle-Zélande pour y chercher des mine d’étain argentifère, et dans la négative, ramener des cargaisons d’huile et de fourrure de phoques qui prolifèrent dans la région. Raynal accepte et prépare le départ, trouve un navire, le Grafton, pour lequel il engage un capitaine, un Américain d’une trentaine d’années appelé Thomas Musgrave, qui devient le quatrième et dernier associé de cette expédition. Ils engagent également deux matelots et un cuisinier, et embarquent quatre mois de vivres, de nombreuses ustensiles, outils ou armes nécessaires à ce genre de projet. L’anglais d’une vingtaine d’années Georges Harris, le Norvégien Alexandre McLaren âgé de 28 ans et le cuisinier portugais de 23 ans Henri Forgès embarquent également sur le Grafton, qui qui prend alors la mer le 12 novembre 1863 et essuie dès son départ une petite tempête. Malgré une mère changeante, ils atteignent l’île Campbell où ils ne trouvent pas beaucoup de phoques ou de lions de mer. Raynal tombe malade pendant près d’un mois, Musgrave ne trouve aucune mine de bronze, puis le 29 décembre, le Grafton reprend la mer vers Sydney, prévoyant un arrêt sur les îles Auckland qui sont sur la route. Très rapidement, ils arrivent dans l’archipel le 2 janvier et rentrent dans une baie très resserrée, alors que la mer commence à se déchaîner. Ils parviennent à larguer les amarres, mais le soir venu, la tempête met à mal le navire, provoque une voix d’eau et le fait sombrer. L’équipage aidé d’une petite chaloupe parvient à tendre une corde qui leur permet de rejoindre la côte, avec quelques effets, un peu d’une nourriture, quelques armes et ustensiles. Le moral du groupe est au plus bas, mais l’espoir de voir Sarpy venir les chercher au bout de quatre mois sans nouvelle les ragaillardit. Ils construisent une tente dans le sous-bois et chassent un phoque qu’ils peuvent manger. Ils retournent sur l’épave du Grafton pour récupérer des objets ou des outils. Ils décident de construire une cabane avec du bois récupéré sur l’épave mais aussi des arbres qu’ils coupent. Ils explorent l’île grâce à leur canot, mais aussi par les terres et font un relevé des lieux et de sa géographie. Ils installent une sorte de drapeau pour signaler leur présence à un éventuel bateau arrivant de la mer. Raynal fabrique du savon. Ils mangent divers lions de mer, mais aussi des poissons et des cormorans. Pour éviter les conflits, ils décident de désigner un chef de famille, Musgrave, tandis que les autres sont pendant une semaine de corvée de ménage et de cuisine. Ils créent aussi des jeux de société pour se divertir comme un solitaire ou un damier, des dominos et des cartes. En chassant les lions de mer, ils accostent sur une petite île de l’archipel où ils trouvent un très vieux campement abandonné, qu’ils supposent avoir été utilisé par des braconniers longtemps auparavant, ce qui leur permet d’espérer un jour d’être sauvés et récupérés de cette île déserte. Le groupe place un nouveau signal sur l’île déserte pour faire connaître sa présence au large. En prévision de l’hiver, ils font des stocks de viande de viande de mer salée. Ils essaient de manger divers racines, puis trouvent des perroquets qu’ils peuvent récupérer et garder en animaux de compagnie, mais ceux-ci meurent par la suite. Après le mois de mars, il s’aperçoivent que des chiens habitent l’île, mais ils s’enfuient à leur approche. Au cœur de l’hiver, la neige tombe, ils manquent de nourriture et partent à la recherche de lions de mer qui ont disparu en raison de leur migration mais ils trouvent finalement quelques individus. À la fin du mois de mai, un tremblement de terre survient et secoue légèrement l’île. Ils découvrent sur un petit îlot de vieilles cabanes abandonnées ayant servi très longtemps auparavant, où ils peuvent récupérer des briques laissées à l’abandon. Ils découvrent également les morceaux de bateaux ayant sombré, poussés par la mer jusque sur leurs côtes. Quand le temps change et s’améliore à l’approche de l’été au mois de novembre, ils peuvent profiter de la peau de phoque qu’ils ont tannée pour faire des chaussures. Ils envisagent de poster une vigie pour surveiller la mer mais ils renoncent. Le moral vient parfois à baisser notamment pour Musgrave, mais l’arrivée des beaux jours et le retour des phoques leur permet leur permet d’espérer, et ils envisagent qu’un bateau a pu partir et s’arrêter en chemin avant de venir les chercher. Le groupe prévoit à contre-cœur de créer une embarcation de toutes pièces pour rejoindre la Nouvelle-Zélande, et crée pour cela dans un petit hangar qu’ils fabriquent une forge avec un soufflet et une enclume afin de pouvoir fabriquer des outils, leur permettant de construire cette embarcation. Cependant, ils se ravisent et décident de se servir de leur petit canot pour en fabriquer un plus gros, afin de limiter les efforts physiques et le temps nécessaire pour le faire. Cette embarcation étant limitée, seul trois d’entre eux peuvent partir, laissant les autres rester sur l’île avec l’espoir de revenir avec de l’aide, en cas de succès. Six mois plus tard en juillet, dix-neuf mois après leur arrivée, Raynal, Musgrave et le norvégien embarquent sur leur canot pour une traversée périlleuse et tumultueuse vers le nord durant cinq jours. Ils parviennent alors jusqu’à l’île Stewart l’une des trois îles de la Nouvelle-Zélande, puis accostent le lendemain matin à Port-Adventure le 24 juillet 1865. Ils sont recueillis par les habitants maori des lieux, mais surtout par un Européen nommé M. Cross qui commerce avec eux. Celui-ci les nourrit, les lave et les habille, puis les amène grâce sa petite embarcation à Invercargill le lendemain ayant affaires à y faire. Ils y sont recueillis par le généreux M. Collyer, cependant les autorités ne peuvent affecter un navire pour aller chercher leurs deux camarades. M. Cross décide alors d’affréter son petit navire qui n’est pas prévu pour la haute mer, et s’embarque avec Musgrave comme capitaine. Le Flying-Scud ne reviend seulement que près de deux mois plus tard avec les deux derniers naufragés. Musgrave raconte alors toutes les péripéties qui ont rallongées leur voyage, ainsi que la découverte du squelette d’un naufragé sur l’île de leur naufrage à Port-Ross. Musgrave rentre en Australie avec un bateau à vapeur de l’un de ses amis tandis que les autres empruntent un voilier qui après plusieurs avaries et trois mois de navigation arrive à Port-Chalmers où ils retrouvent Musgrave et sa famille. Ils découvrent qu’en réalité le squelette était celui de naufragés présents sur l’île en même temps que eux, qu’ils n’ont pas rencontré pendant leur infortune, navigant sur un navire appelé Invercold qui avait sombré. Finalement, une partie des naufragés reste en Nouvelle-Zélande et en Australie, Musgrave retourne aux États-Unis et Raynal en France près de vingt ans après son départ.

Commentaires

C’est un roman d’aventures de type robinsonnade, qui a notamment inspiré Jules Verne pour ses romans L’Île mystérieuse et Deux Ans de vacances.