L’Orange mécanique7 minutes de lecture
Alex, et les amis de sa bande vivent dans un futur proche, dans une société où une partie de la jeunesse s’adonne à la violence. Les protagonistes sont de jeunes adolescents étudiants de moins de quinze ans ultra-violents et délinquants, Alex est le meneur et narrateur, Jo est le plus violent physiquement, Pierrot est un peu le suiveur et fidèle à Alex, Momo est un peu foufou. Ils ont pour habitude de trainer dans un bar nommé Korova Milkbar, de se droguer, et pour le plaisir ou le besoin pécuniaire de voler, d’agresser de frapper ou de casser. Alex raconte leurs nuits de méfaits dans un argot appelé nadsat composé de termes modifiés anglais, russes parfois français ou manouche. Dans la rue, ils agressent un vieil homme sortant de la bibliothèque, lui détruisent ses livres, le frappent et lui volent son argent. Ils partent pour un bar, le Duc de New York, où ils commencent à dépenser mais quittent les lieux et dévalisent un magasin. Ils retournent au bar puis repartent, et frappent des gens dans la rue, puis rencontrent une de leurs connaissances, le chef d’une une bande rivale appelé Gars Willie, en train d’agresser une femme ; ils se battent et prennent le dessus mais la police arrive et fait fuir tous les voyous. Les drougs partent pour le cinéma où ils volent une voiture, qui leur permet d’arpenter les rues de la ville. Dans un petit bois, ils surprennent un couple en train de faire l’amour et les frappent. Ils parviennent à rentrer chez un couple pour un verre d’eau, mais ils frappent le mari écrivain (en train d’écrire un livre intitulé « L’Orange mécanique ») et violent la femme à tour de rôle. Le quatuor retourne au Korova Milkbar, où le groupe se dispute : Momo insulte une chanteuse et Alex le frappe provoquant des tensions, mais le calme revient et le groupe se sépare, se donnant rendez-vous pour le lendemain pour une nouvelle nuit de débauche. Alex rentre chez lui et écoute la musique classique en pleine nuit sans se soucier de ses parents. Le lendemain matin, il se réveille avec la gueule de bois et décide de feindre la maladie pour ne pas aller à l’école, alors que ses parents partent. Son conseiller d’éducation, PR Deltoïde, qui le suit (suite à son incarcération plus jeune en maison de redressement) vient chez lui et lui signale que les membres de la bande de Gars Willie blessés et à l’hôpital, l’ont dénoncé, mais faute de preuve, il ne peut que le mettre en garde sur les bêtises qu’il pourrait faire et le prévient que la prochaine fois, il irait en prison. Alex finit par se lever et va chez le disquaire où il voit deux très jeunes filles de moins de dix ans. Il les convainc de les suivre, il leur offre à manger au snack du coin, puis les ramène chez lui, afin d’écouter le disque de pop qu’elle viennent d’acheter. Il les fait alors boire et leur fait l’amour alors qu’elle sont saoules, avant qu’elles partent et qu’il s’endorme. Quand vient le soir, il quitte la maison, et retrouve ses amis qui sont venus au pied de son immeuble. Ils sont un peu froid, et ne veulent plus vraiment d’Alex comme chef mais plutôt décider à tous. Jo propose de faire un très gros coup plutôt que de passer de petits larcins en petits larcins, sur les conseils d’un certain jeune, Bill l’Anglais. Mais Alex feint d’accepter puis les défie et les attaque au couteau, et blessent légèrement Jo et Momo. Rendus au Korova Milkbar, le groupe semble se ressouder autour d’Alex, qui oblige à expliquer ce « gros coup », le cambriolage de la maison d’une vieille dame pour de l’or et des diamants, et oblige la bande à se lancer dedans tandis que Jo veut attendre. Chez la vieille dame, Alex s’introduit d’abord seul et frappe la propriétaire et ses chats, elle se rebiffe plus ou moins mais dès leur arrivée, elle a prévenu la police qui arrive sur les lieux quand Alex ouvre la porte pour ses amis. Ceux-ci fuient et l’abandonnent, et Momo lui donne un coup de chaine dans les yeux, l’aveuglant et l’obligeant à rester. Piège ou trahison, pris sur le fait, Alex est conduit à la police alors que ses amis sont parti. Dans les locaux de la police, il est tabassé par les agents tandis que PR Deltoïde arrive et qualifie de « point final » ses rapports avec Alex, après ces faits. Ce dernier avoue tous ses crimes, de façon même à compromettre ses anciens amis lâcheurs, puis passe la nuit dans une cellule crasseuse parmi d’autres détenus, où règne la violence et la peur. Le lendemain matin, il apprend qu’il a tué la vieille dame, décédée des suites des coups qu’il lui a donné.
Après deux ans de prison, Alex est reconnu coupable de meurtre et des faits qui lui sont reprochés, condamné à 14 ans de prison, alors que Jo est entre temps mort durant le cambriolage chez un vieux très riche. Alex purge sa peine dans une prison surpeuplée ; il participe régulièrement à la messe où il a en charge la gestion de la musique. Il s’intéresse et lit la bible, surtout pour les passages violents ou sexuels, mais le prêtre pense que c’est pour la religion. Il balance régulièrement des informations sur les agissements illégaux ou tentatives d’évasion, vrais ou faux. Il entend parler de la méthode Ludovico, qu’il croit une solution pour écourter sa peine et ne plus retomber dans la délinquance, et la réclame au directeur de la prison. Un jour, un nouveau prisonnier est incarcéré dans sa cellule, mais après une première bagarre l’impliquant, Alex le frappe et tout ses codétenus le dénoncent. Alex reçoit alors le traitement Ludivico pour tenter de le guérir. Il ne sait pas vraiment ce qui l’attend et signe la commutation de sa peine en échange de suivre cette méthode, et sera libéré en deux semaines. Il rencontre le prête qui a pitié pour lui et lui demande de le pardonner de rien pouvoir faire, mais Alex ne comprend pas ce qu’il lui dit. Il est muté dans un bâtiment neuf, ressemblant à un hôpital et semble avoir à faire à des infirmiers. Il rencontre le docteur Branom suppléant du docteur Brodsky, responsable de cette méthode, qui lui prescrit une injection de produit qu’il croit être des vitamines après chaque repas, qui a pour effet de le rendre patraque. Il est mené quotidiennement pour le visionnages de films ; dans une salle, il se rend plus ou moins compte qu’il est attaché à un fauteuil étrange, mais l’état dans lequel il se trouve l’empêche de réagir, surtout qu’il pense simplement visionner des films. Il semble être équipé de tout un attirail d’appareils électriques de contrôle, et un dispositif l’obligeant à regarder en lui empêchant de fermer les yeux ; il visionne des vidéos violentes d’agressions ou de meurtres, comme il a pu les perpétrer et finit par avoir des nausées et ne plus supporter de voir ces images, réclamant que cela s’arrête. Il subit un conditionnement ayant pour but de le mettre mal à l’aise devant des violences. Dès la première nuit qui suit, il rêve de commettre des méfaits, mais il se sent mal et se réveille. Il répète matin et après midi ce traitement pendant deux semaines, qui crée chez lui une aversion pour la violence. Il tente toujours parfois d’être violent mais lors du passage à l’acte la nausée le prend, et l’empêche d’agir. Il est présenté à l’administration, ministre et direction de la prison, une démonstration est faite et ceux-ci sont satisfait des réactions d’Alex face à des agressions, violences ou une femmes partiellement dénudée. Sa haine semble se commuter en amour et gentillesse.
Alex est considéré guérit de la violence et délinquance, et donc libéré. Il rentre chez ses parents, et s’aperçoit avec désarroi et douleur qu’il on passé un contrat avec un homme sans problème et aimant d’une trentaine d’année appelé Jojo, qui loue et a pris possession de sa chambre, et qu’ils considèrent un peu comme leur fils et réciproquement, tandis que les affaires d’Alex ont été récupérées par la police afin de les revendre pour rembourser les frais de gestion des chats de la vieille dame qu’il a tué. Il quitte alors les lieux et se rend chez son disquaire, mais la personne n’est plus la même ; il écoute de la musique classique, qu’il aime, mais cela lui donne la nausée, car sur une vidéos, il y avait de la musique. Il quitte les lieux et va au Korova Milkbar où il se drogue avec un lait gonflé ; il est sujet à de terribles hallucinations. Il s’en va et erre dans la ville, et décide de se suicider, mais de par son traitement, ne peut utiliser son couteau. Il va à la bibliothèque pour chercher la manière de s’ôter la vie sans violence, mais ne trouve pas de livre qui lui explique. Là, il se met à pleurer et commence à parler avec un vieil homme, mais il s’avère que c’est l’un de ceux qu’il a tabassé, le premier homme avec ses livres. Le vieil homme devient furieux et ameute toutes les personnes âgées, qui tabassent lourdement Alex, qui n’a pas les moyen de réagir. Un employé de la bibliothèque appelle la police, qui le sauve des vieux, mais ceux-ci s’avèrent être son vieil ennemi Gars Willie et Momo, tout deux devenus policiers. Ils le mènent à l’extérieur de la ville et le frappent eux-aussi puis le laissent seul à la rue. Dans la campagne, il atteint un petit hameau, dans lequel il trouve une maison marquée « Mon Refuge ». Là un homme lui ouvre, lui offre le gite et le couvert, le soigne, le lave et l’habille. Ils discutent ensemble : Alex est triste, et l’homme qu’il a reconnu aussi, c’est l’écrivain qu’il a tabassé quelques années plus tôt, mais qui lui ne l’a pas reconnu. L’écrivain pense que l’état va trop loin, et qu’il transforme les délinquants en enlevant leur humanité, puisque pour lui ne plus avoir le choix, de subir ou pas certaines choses, retire la vie. Quelques-uns de ses amis, des politiciens membres d’un mouvement luttant contre le gouvernement, passent voir Alex, et décident de s’en servir d’exemple contre la politique mise en place. Ils l’emmènent et l’enferment en attendant dans un appartement, mais dès qu’il est seul, un voisin met de la musique fort, ce qui rend Alex malade de douleurs et lui donne la nausée, son envie de suicide lui reprend, et il finit par sauter par la fenêtre. En réalité, c’est un piège fomenté par les amis de l’écrivain pour que Alex se suicide. Mais finalement, il ne meurt pas ; la popularité du gouvernement commence à baisser. Alex se retrouve à l’hôpital, entièrement recouvert de bandages. Puis au fil des jours, il se sent mieux et recommence à pouvoir penser à la violence ou écouter la musique. Ses parents viennent le voir et lui demandent de revenir chez eux puisque Jojo s’est fait arrêter par la police et est retourné chez lui. Alex redevient comme avant son traitement, grâce au gouvernement, qui l’a soigné par hypnopédie, préférant le sauver et éviter une mauvaise publicité. Alex guérit, a repris ses habitudes de chef délinquant, avec une nouvelle bande de trois voyous et se prépare à une nouvelle nuit de violence au Korova Milkbar. Mais Alex ne se sent pas bien et décide d’écourter sa soirée et laisse ses amis pour une nuit. Il a envie d’autre chose, et décide de prendre un thé dans un bar calme. Il y rencontre Pierrot, qui a abandonné le nadsat, la violence, et a trouvé du travail et s’est marié. Ils discutent un peu puis se séparent. Lorsqu’il repart de son côté, Alex a compris qu’il a vieilli et ne veut plus de cette vie, veut un travail, et une vie normale, et désire chercher une femme, pour faire un fils, avec le risque qu’il fasse comme lui.
Commentaires
C’est un roman d’anticipation, un drame… sur la fin comportant un passage tendant vers la dystopie, culte, incontournable et intéressant. Alors pas facile de se plonger dedans, les trente premières pages sont compliquées à lire, il faut retenir quelques définitions clef comme « mec », « fille », « regarder », « sentir », « couteau », « argent » avec à côté un glossaire à portée de main sur la première moité du livre, puis on commence à intégrer le vocabulaire particulier qu’a mis en place Burgess. Figurent de nombreux thèmes comme la société moderne et sa violence, les sociétés totalitaires et la liberté de choix, sinon de penser, l’éducation des jeunes, la politique, la santé/médecine, la drogue l’alcool et la dépendance…
- L’Orange mécanique
- Anthony Burgess
- 1962
- Robert Laffont (2017)
- Traduction par Georges Belmont, Hortense Chabrier
- 9782221198360