Miss Waters3 minutes de lecture
Le narrateur livre ce récit recueilli auprès de la famille Bunting, des sœurs Glendower et du cousin Melville. Randolph Bunting et sa femme, leurs deux filles (Nettie et Bettie) et leur fils, qui aident les sœurs Glendower dont les deux parents viennent de mourir, forment une famille aisée. Leur fils Fred Bunting est fiancé avec Mabel Glendower âgée de 17 ans, et sa demi-sœur Adeline Glendower, beaucoup plus riche, héritière de son père est fiancé avec Harry Chatteris, candidat à une élection à Hythe dans le comté de Kent. Dans l’optique de ce projet, Randolph loue une maison sur le littoral à l’est de Sandgate Castle pour se reposer et a invité les deux sœurs. En pleine après-midi au bord de la mer, une femme apparait en nageant, puis semble se noyer. Randolph et son fils la sauvent puis tous découvrent qu’elle est une sirène. La « Dame de la mer » porte un gilet et un bonnet, elle est belle et possède une queue de poisson en lieu et place de jambes. Ils la conduisent chez eux, puis apprennent quelque peu sur la civilisation des immortelles sirènes et sur la vie « là-bas » ou « d’en-bas ». Elle désire rester au contact d’humains pour essayer de « trouver une âme », et est donc accueillie dans la famille alors qu’elle offre un coffre rempli d’or et de richesses.
Rapidement, la présence de la sirène, Doris Thalassia Waters, s’ébruite et attire des journalistes, mais Melville parvient à discréditer les premiers papiers qui sortent, laissant croire à une supercherie, alors que le premier journaliste enquêteur a des preuves formelles de son existence. Mme Bunting s’attache les services d’une garde-malade, Parker, sachant garder le secret, et gérer et accepter la différence de la sirène. Elle permet à celle-ci par ses connaissances, comme l’usage d’un fauteuil ou ses conseils ou décisions, de s’insérer et s’épanouir dans la société humaine. Cependant, alors que la maison Bunting est en effervescence et félicité en raison de par la présence nouvelle de Miss Waters, Adeline Glendower doute de sa sincérité, estime sa présence néfaste pour les projet de Harry Chatteris et pour elle même et semble être rebuté par l’étranger à sa culture, l’inconnu qu’elle représente. Chatteris revient de voyage de Paris et rend visite à sa fiancée et sa famille. Miss Waters semble jalouse ou tout au moins tendu par la relation et complicité entre le couple. Peu de temps après, celle-ci s’entretient avec Chatteris, et une complicité s’établit, ce dernier notant quelque chose d’étrange et d’irrésistible dans son regard. Melville qui les rejoint se doute de quelque chose et plus tard lorsqu’il peut parler seulement avec Doria, elle lui avoue qu’elle l’a déjà croisé lors de ses voyages, sans qu’il ne le voit et s’est épris de lui ; elle vient sur Terre sans le seul but de tenter de le conquérir, malgré son amour pour Adeline. Par la suite, Melville retourne à Londres gêné par la situation et peu de temps après, Chatteris le visite, mais il est démoralisé, hésite à se présenter aux élections, et lorsqu’il évoque le sentiment bizarre qu’on lui cache des choses sur la Dame de la mer à la maison des Bunting, Melville est sur le point de tout lui avouer, mais ne le fait pas.
Près d’une semaine plus tard, Melville est appelé à la maison des Bunting, une crise a éclaté. Chatteris s’est installé définitivement à Londres et a annoncé abandonner les élections. Doris a avoué son intérêt pour Harry à Mme Bunting outrée et perdue, qui l’a renvoyée ; elle habite depuis à l’hôtel. Les sœurs Glendower sont terriblement catastrophé. Chatteris a promis de parler à Adeline, mais il ne le fait pas ; Fred semble s’amuser de la situation. Mme Bunting demande à Melville de tenter d’arranger la situation, auprès de la Dame de la mer mais aussi auprès de Chatteris. Adeline lui fait aussi cette demande. Alors qu’il part pour rejoindre Chatteris, Lady Poyting Mallow, une des tantes de ce dernier, signifie à Melville qu’il pourrait se tromper, puisque pour elle, la Dame de la mer est un bon parti financier, et, qu’Adeline est finalement plutôt sotte, et si elle aime Chatteris, elle doit faire des sacrifice pour accepter son intérêt à lui, bien que Melville indique l’impossibilité de cette relation pour un humain sous l’eau, pouvant mener à la mort de Harry. Melville rejoint Harry Chatteris, maintenant au courant qu’elle est une sirène, puis ils se dirigent vers son hôtel, et ont une discussion décisive. Harris reconnait la beauté, les qualités et la droiture d’Adeline, que Melville semble aussi avoir ressentit, mais Chatteris, précisant toutes les spécificités atypiques de sa personnalité, a choisi la voie de la raison, il choisit donc la mort, la mort de l’âme, de son amour, la renonciation, décidant de retourner auprès d’Adeline. Cependant, il change d’avis après réflexion, se rend à l’hôtel de Doria, puis dans la nuit, il la prend dans les bras et tout deux s’en vont et disparaissent à jamais dans la mer.
Commentaires
C’est un roman fantastique, dans lequel le fantastique sert de levier pour critiquer la société et la vie passée à des activités futiles loin des intérêts essentiels de l’existence. Il met aussi en avant les thèmes de l’amour, de la jalousie, du mensonge et de la trahison. À l’instar de Au temps de la comète, c’est une histoire d’amour, qui oppose la raison et la passion, avec l’inconnu, ou le danger de la sécurité et l’attrait du nouveau pour un amour entre deux personnes. L’aspect de la créature imaginaire qu’est la sirène reste sommaire, et n’est même pas du tout le sujet du livre ; il faudra se tourner vers Ondine de La Motte-Fouqué, ou La Petite Sirène d’Andersen.
- Miss Waters
- Herbert George Wells
- 1902
- Folio (1984)
- Traduction par Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz
- 9782070375592