Sans Dessus Dessous3 minutes de lecture
Lorsque le Pôle Nord, plus précisément tout ce qui se trouve au nord du 84e parallèle est mis en vente par la communauté internationale en 189-, tous les pays ayant envoyé depuis des décennies et même des siècles des explorateurs non loin de là se sentent légitimes pour bénéficier de cette vente et se porter acquéreur, comme l’Angleterre, la Hollande, le Danemark, la France ou la Russie. Mais c’est les États-Unis par le biais d’une structure nouvellement créée la North Polar Practical Association qui devient propriétaire des lieux lors d’une mise aux enchères qui finalement montera à 2 dollars le mille, pour quatre cent sept mille milles carrés de surface. La NPPA est en réalité constituée par les membres du Gun-Club d’artilleurs de Baltimore (voir De la Terre à la Lune et Autour de la Lune qui se déroulent vingt ans plus tôt) qui se révèle sous l’appellation Barbicane and Co, présidé par Impey Barbicane, avec son calculateur J.-T. Maston et le membre Capitaine Nicholl et à la NPPA William S. Forster, en association avec une riche héritière Evangélina Scorbitt (amoureuse de Maston). Le très important investissement financier de cette dernière et du NPPA est motivé par la présence d’un gisement de houille qu’ils ont trouvé aux environs du Pôle Nord sous la banquise, et vise ainsi à exploiter ce filon. Quelques temps après devant les actionnaires de la NPPA mais aussi les représentants de chaque pays ayant participé à la vente, comme le major Donellan et Tean Toodrink pour les Britanniques, le président Barbicane dévoile publiquement leur intention, face à semble-t-il l’impossibilité de se rendre au Pôle Nord donnant exemple de tous les explorateurs ayant échoué ou péri à cette tâche, d’amener le Pôle Nord à eux. L’association a pour objectif de modifier l’axe de rotation de la planète pour objectif de faire descendre jusqu’au 67e parallèle ce qu’ils estiment être un continent sous la glace et le laisser fondre naturellement grâce au soleil. Sans rien dévoiler de la technique qu’ils vont utiliser pour arriver à ce résultat, les conséquences climatiques faisant passer la totalité de la terre sur un climat tempéré semblent séduire la population mondiale. Cependant, une partie des observateurs commence finalement à s’inquiéter des actions à venir, notamment Alcide Pierdeux un français ingénieur au corps national des Mines de France alors en Amérique, mais aussi les autorités américaines qui mettent sur pied une commission d’enquête menée par John Prestice, qui finit par perquisitionner et arrêter Maston avec son carnet dans lequel figurent ses projets. La commission découvre leur intention de créer et utiliser un système balistique démesuré appelé Canon-monstre similaire à la Columbiad construite vingt ans plus tôt ayant permis de lancer un projectile autour de la Lune, en le couchant sur le sol cet engin d’une taille et d’une puissance démesurées pour modifier le plan de rotation de la Terre. Si en ce début d’année, ils ne savent pas où cette arme va être construite alors que Maston ne veut rien dire et Barbicane et Nicholl sont introuvables, ils demande l’aide de Evangélina qui visite régulièrement Maston emprisonné, alors qu’elle semble connaître tous les détails mais ne dit rien elle aussi. Ils ne savent que la date, fixée au 22 septembre et ne parviennent pas à trouver les deux hommes ni à déceler un endroit du globe où les grands travaux que cette construction pourrait engendrer, mais début septembre, Maston reçoit un télégramme des autorités de Zanzibar relatant l’avancée de travaux qui dévoile alors le secret malgré elles. Connaissant le lieu, et les calculs et prévisions de Maston, les autorités peuvent prévoir les changements, modifications océaniques ou atmosphériques modifiant tragiquement la totalité du globe terrestre, synonyme de submersion mortelle sinon raréfaction létale de l’atmosphère. Pendant huit mois sur un terrain acheté au pied du Kilimandjaro, Barbicane et Nicholl aidés par dix contremaîtres ont engagé des milliers de d’autochtones pour creuser une galerie énorme qu’ils ont tapissé de métal pour en faire un canon hors norme, à l’aide du même explosif très violent qui vont utiliser pour propulser le projectile de 180 000 tonnes, la méli-mélonite, méli-mélo de différents explosifs surpuissants. Alcide Pierdeux refait des calculs de Maston mais semble plutôt confiant, tandis que le jour prévu et à l’heure prévue les membres du Gun-Club lancent finalement leur projectile. Cependant, il ne se passe pas grand-chose, à tout le moins, pendant les jours qui suivent, la physionomie et la position du globe n’ont pas changées, pour le plus grand bonheur de la population terrienne. Lorsque l’ingénieur français dévoile ses calculs, il révèle une erreur commise par Maston concernant le diamètre de la Terre, provoquée fortuitement par une visite d’Evangélina le jour de ses calculs. Maston, Barbicane et Nicholl retournent aux États-Unis, déconfits et désabusés, ridiculisés comme le Gun-Club. Maston et Evangélina se marient tout de même.
Commentaires
C’est un roman de science-fiction teinté d’humour/ironie. Certaines éditions comportent un chapitre supplémentaire, absent de cette version, d’explications scientifiques rajouté par l’éditeur Hetzel, retiré par la suite.
- Sans Dessus Dessous
- Jules Verne
- 1889
- Éditions Jacques Glénat – Marginalia (1976)
- 2723400344