Seconde Patrie9 minutes de lecture
Sur l’île de l’océan Indien où s’est établie la Nouvelle-Suisse, la famille Suisse Zermatt, composée du pasteur, sa femme Betsie et ses quatre enfants Ernest, Jack, François et Fritz, ainsi que sa compagne Jenny Montrose qu’il a ramenée de l’îlot de la Roche-Fumante, continue à vivre en autonomie, lorsqu’au printemps Jack et Fritz partent pour l’îlot du Requin pour sonner les deux coups de canons printanier rituels, mais ceux-ci entendent la réponse d’autres coups de canon alors qu’ils sont censés être seul sur l’île de la Nouvelle-Suisse. De retour à la baie du Salut, la famille décide de partir à la recherche de ce qu’ils pensent être un bateau pour s’assurer de son inoffensivité mais une tempête survient et les bloquent pendant un peu plus de deux jours. Jack et son père retournent sur l’îlot du Requin pour tirer des nouveaux canons qui sont là aussi répondu par d’autres caronades, les poussant à décider de partir à la recherche de l’embarcation. Jack et Fritz grimés en indigène de Nicobar s’embarquent pour quelques heures de navigation et trouvent rapidement ce bateau inconnu, la Licorne, une petite corvette anglaise de dix canons mouillée dans une baie à l’est, affichant un pavillon britannique et dont l’équipage tente de s’adresser à eux de loin avec amicalité. Ce bateau a quitté au mois de juillet 1816 le port de Sydney en Australie en direction du cap Bonne Espérance, dirigé par le commandant Littlestone avec sous ses ordres un équipage d’une soixantaine d’hommes, ramenant en Europe la famille de Monsieur Wolston, sa femme Merry, son fils James et sa femme et son enfant, et ses deux filles adolescentes Annah et Doll. Chargés également de tenter de retrouver des survivants du naufrage de la Dorcas, le navire s’est arrêté aux abords de l’île pour réparer des avaries et laisser le temps aux tempêtes de passer. Les deux frères repartent pour leur camp de base rassurés de savoir que ce ne sont pas des pirates, puis reviennent avec leur père le lendemain, où Jean Zermatt est reconnu, survivant du naufrage du navire Landlord douze années auparavant. La famille Zermatt sympathise alors avec le capitaine et l’équipage ainsi que la famille Wolston, tandis qu’ils apprennent que le père de Jenny le colonel Montrose est revenu en Angleterre depuis deux ans. Les Zermatts font visiter toutes leurs installations à leurs hôtes commes leurs habitations d’hiver ou leur villa, Felsenheim, le château de Falkenhorst, la ville de Prospect-Hill, les métairies de Waldegg et de Zukertop et l’ermitage de Eberfurt. La famille Wolston décide de rester vivre sur l’île, les Zermatts s’interrogent mais décident de rester en Nouvelle Suisse pour vivre, cependant Fritz, François et Jenny rentrent temporairement retrouver le père de cette dernière, accompagnés de Doll qui doit aller chercher son frère James et sa famille à Capetown pour revenir à la Nouvelle Suisse avec la Licorne tous ensemble. Mi-octobre la Licorne repart vers l’Europe chargée de quelque matériel, avec également pour but d’officialiser le mariage de Jenny et Fritz, mais aussi de céder la Nouvelle Suisse à l’Angleterre pour en faire une colonie.
Pendant les trois premiers mois jusqu’à la fin de l’année 1816, les deux familles continuent à vivre de la chasse et de la pêche, Wolston propose de créer une sorte d’irrigation en détournant les eaux du ruisseau des Chacals vers le lac des Cygnes pour ensuite l’acheminer avec des canalisations de bois de manglier afin de permettre la culture sur les parties habitées, ayant pour objectif de nourrir la future colonie. Ils déci3de également qu’un fort (grande habitation protégée) sera construit au niveau des hauteurs sur du cap de l’Espoir-Trompé afin d’accueillir les nouveaux habitants, mais aussi une église pour pratiquer la religion, dans leur première habitation probablement, puis décident de visiter les parties de l’île inconnue jusque-là, en commençant par suivre la côte dans la pinasse Elizabeth, jusqu’à une baie où ils accostent et dans laquelle ils trouvent des traces du mouillage d’un navire, probablement postérieur à leur arrivée sans qu’ils en aient eu la moindre idée. Sur les hauteurs, ils découvrent une première partie aride et sèche de terre rocailleuse contrastant avec la végétation luxuriante des lieux qu’ils habitent depuis leur arrivée, mais vers le centre de l’île déserte ils découvrent un petit bois verdoyant qu’ils décident d’explorer en s’y rendant avec la pinasse. Longeant la côte est, ils découvrent une petite baie où une rivière leur permet de s’engouffrer et remonter au milieu des terres, cours d’eau bordant le bois qu’ils ont repéré plus tôt et qu’ils baptisent rivière Montrose, et parviennent à remonter jusqu’à un barrage de gros rocher qui les empêche d’avancer mais leur permettre d’apercevoir la montagne qui se dresse devant eux et prévoient d’aller visiter au beau jour en passant par le sud de leur Terre-Promise. Juste avant d’y retourner, M. Wolston semble apercevoir au loin vers le sud-ouest une fumée qui les inquiète puisqu’elle pourrait être issue d’un campement d’indigènes arrivés par la mer. Fin mars début avril dans l’optique de passer la saison des pluies, ils remettent en état prépare ou améliorer toutes leurs habitations ou installation diverses. Alors que la mauvaise saison passe, vents violents et pluies abondantes, Annah et Ernest semblent éprouver l’un pour l’autre plus que de l’amitié, et au surplus ceux-ci émettent l’idée de construire un phare pour aider les futurs bateaux approchant, tandis que ce dernier dévoile en août à son père M. Zermatt, lorsqu’ils sont remontés sur la rivière Montrose jusqu’au barrage de rochers, qu’il a trouvé dans un ravin une grosse pépite d’or pur dans un gisement abondant, ce qu’ils décident de ne pas divulguer pour l’instant malgré leur confiance en la famille Wolston, inquiet de la réaction des futurs colons qui pourraient décider d’exploiter le filon et ramener de nombreuses personnes avides de l’or. Lors d’une tempête au cœur de l’hiver en août, les familles entendent deux détonation qui leur semblent ne pas être le tonnerre mais éventuellement des coups de canon d’un navir en perdition à proximité, mais le lendemain ils sont circonspects et aussi inquiets lorsqu’il se rendent à l’île du Requin et constatent que leur installation a brûlé et que les deux canons semblent avoir été déclenchés, selon leur supposition par la foudre mais pense également au pire en évoquant des individus inconnus. Fin août, ils visitent la totalité de leurs installations qu’ils réparent ayant subi les dégâts de l’hiver.
M. Zermatt décide de laisser partir fin septembre ses deux fils Jack et Ernest avec M. Wolston vers le sud afin d’explorer la montagne comme prévu, tout d’abord avec un chariot jusqu’à Eberfurt, puis à pied à partir de là, une excursion de plusieurs jours qui les font traverser la campagne puis des espaces boisés jusqu’aux pieds de la montagne, découvrant la faune et la flore, campant la nuit avec un feu pour éloigner les bêtes ou les fauves dont ils entendent les hurlements, et mangeant de leur chasse ou de leur cueillette. Ils utilisent une sorte de petite grotte aux abords des premières pentes qui leur permet de s’arrêter puis ils débutent leur ascension, et ils arrivent en quelques jours au sommet du pic qu’ils décident de baptiser pic Jean-Zermatt à partir duquel ils peuvent apprécier et découvrir la totalité de l’île, des nouvelles qu’il consignent dans un message confié au pigeon qu’ils ont emporté avec eux et qui rentre à la Terre-Promise auprès des familles. Cependant, M. Wolston semble une nouvelle fois apercevoir des fumées vers l’est alors que leur attention est attirée vers le sud lorsqu’il découvre une voile faisant apparemment route vers l’île, mais qui finalement se dirige vers le sud-est et s’éloigne de la Nouvelle-Suisse. Tandis que la famille reçoit rapidement le message du pigeon, les trois aventuriers redescendent la montagne, cependant aux abords de la grotte qu’ils ont utilisé ils sont attaqués par trois éléphants qui provoque la disparition de Jack, que ces deux compagnons ne parviennent pas à retrouver malgré leur recherche. Ils sont obligé de rentrer seul, mettant les familles en émoi et tous décident de partir à sa recherche par la mer à l’est et remonter la rivière Montrose mais le mauvais temps les oblige à décider de reprendre la route vers le sud. Toutefois aussitôt, Jack refait surface avec une mauvaise nouvelle, des indigènes ont débarqué sur l’île et représentent pour lui un grand danger. Il fait alors le récit de son aventure, repoussé vers le sud-est par les éléphants sur une longue distance jusqu’à qui s’en débarrasse. Mais il est alors tombé sur quatre sauvages à la peau noire qui le capturent et le ramènent dans cette direction jusqu’à la côte où il découvre un campement d’une centaine d’indigènes. Ceux-ci ne semblent pas avoir déjà vu d’homme blanc et le gardent en captivité, cependant un troupeau d’éléphant survient le lendemain provoquant panique génerale et la fuite de la tribu qui repart pour la plupart vers la mer en pirogue, ce qui permet à Jack de s’échapper et repartir puis de revenir quelques jours plus tard à la Terre-Promise. Les familles émettent l’hypothèse que ces sauvages pourraient être originaires des îles alentours sinon de l’Australie, mais ils ne sont pas inquiets puisque la Licorne doit rentrer sous peu après un an de voyage au 15 octobre et pourrait les aider à se défendre. Bien que sur leur garde, ils débutent la construction de la chapelle. Cependant, à l’approche de la mi-novembre il ne voit toujours pas de bateaux arriver quand une petite chaloupe avec huit personnes à son bord s’approche des côtes.
Le navire Flag a subi une mutinerie aux environs de Madagascar menée par le second un certain Borupt qui s’est emparé du bateau et a enfermé ses passagers pendant huit jours à fond de cale, est parti avec laissant ces personnes dont le le capitaine Harry Gould blessé, le boseman John Block, James Wolston sur cette petite embarcation, où après plusieurs jours ils commencent à souffrir de la faim ne bénéficiant pas de vent pour rejoindre une éventuelle côte, mais soudain ils aperçoivent une terre. Auparavant, la Licorne partie en octobre rejoins Capetown rapidement où tous rencontrent la famille de James Wolston, sa femme Suzanne ainsi que son fils, qui acceptent de venir vivre en Nouvelle-Suisse, ceux-ci prévoyant de partir neuf mois plus tard au retour du bateau pour laisser le temps à James de régler ses affaires notamment son entreprise de comptoir. Doll reste avec son frère, puis la Licorne regagne l’Angleterre au mois de février où leur arrivée est médiatisée dans le pays, cependant ils apprennent la mort du colonel Montose en mer mais se marie tout de même. Puis après avoir réglé des affaires financières et obtenu l’accord des pouvoirs publics pour prendre le contrôle de l’île, ils partent vers la Suisse en passant par la France pour visiter leur patrie natale puis repartent finalement en Angleterre, pour embarquer sur la Licorne qui reprend la mer vers la Nouvelle-Suisse à la toute fin du mois de juin et rejoint Capetown à la mi-septembre où ils reprennent la famille de James Wolston. Toutefois, les migrants décident d’emprunter un navire nommé Flag mené par Gould puisque la Licorne doit être réparée pendant plusieurs mois en raison de dégâts causés par une tempête le mois précédent, ce qui leur permet de repartir fin septembre vers leur destination. Peu de temps après, Robert Borupt profite d’une tempête pour prendre le contrôle du navire et met Gould, Block, James, Suzan et leur fils Bob, Fritz, François, et Jenny, s’opposant à eux sur une chaloupe, qui finalement après huit jours de navigation va s’approcher d’une île inconnue aux environs du 15 octobre. Ils réussissent à accoster et décident d’y rester une à deux semaines avant de repartir vers leur destination, ils y trouvent une grotte pour s’abriter et de la nourriture, poissons, moules, tortues et leurs œufs. Tandis que Gould se rétablit au fil des jours, il décide d’explorer l’île notamment en contournant un avancement rocheux bloquant le passage mais une tempête survient et fracasse la chaloupe contre le récif. Le séjour durant plusieurs semaines, ils décident ainsi de monter sur les hauteurs derrière leur grotte mais ils subissent plusieurs tentatives infructueuse, cependant aux abords du dernier jour de l’année 1917, Fritz parvient à capturer un albatros que Jenny reconnaît assurément, celui de la Roche Fumante. Sur l’île depuis maintenant quatre mois, Bob disparaît alors qu’il jouait avec l’albatros resté avec eux, puis ils le retrouvent dans une grotte à proximité qu’ils ne connaissaient pas. Peu de temps après ils trouvent une ouverture à l’intérieur menant à l’autre côté de l’île, qu’ils décident de tous partir explorer, cependant Fritz, Gould et Block continuent seul l’aventure sur un plateau qu’ils trouvent sur les hauteurs, lorsque soudainement ils entendent un coup de canon. La totalité du groupe part alors explorer cette partie de l’île jusqu’à gravir une montagne où ceux-ci trouvent un bâton de marche arborant un pavillon anglais qui les interroge, puis ils redescendent, Fritz et François reconnaissent alors la Nouvelle-Suisse où ils se sont échoués par chance, puis atteignent le pied de la montagne et la grotte où M. Wolston, Jack et Ernest ont campé, les poussant à continuer vers le Nord notamment jusqu’à Eberfurt où ils trouvent de la nourriture puis il repartent jusqu’à Falkenhorst où ils trouvent l’habitation ravagée et en désordre. Paniqués et inquiets, ils espèrent trouver les familles à Felsenheim où ils partent mais ils voient cinq sauvages armés à proximité. Ils décident d’attendre la nuit pour partir discrètement en duo, Block et François, jusqu’à Felsenheim. Cependant, tout à coup ils entendent plusieurs détonations et voient au loin que plusieurs coups de canon sont tirés depuis l’île déserte du requin pour faire fuir une pirogue menée par des sauvages, où ils comprennent que les familles y sont regroupées. Ils décident de s’y rendre à la nuit tombée lorsqu’ils trouvent une pirogue pirogue laissée par les sauvages puis atteignent l’île et retrouvent dans l’allégresse la plus totale les familles Zermatt et Wolston. Apré avoir constaté la disparition de tous les sauvages sur lwîle, tous terminent l’année avec une certaine déception puisque le non retour de la Licorne les laisse supposer qu elle a sombré, emportant avec elle les projets de colonisation de l’île. Mi janvier, ils voient cependant une flottille de piroques et de nombreux sauvages s’approcher de la rive les poussant à se retrancher sur l’île du Requin, alors que les indigènes prennent Felsenheim. Ils repoussent régulièrement des tentatives d’acostage sur l’île jusqu’à la fin janvier où ils voient la quasi-totalité de la flottille s’éloigner de la côte, une diversion qui permet à une centaine de sauvages d’aborder l’île du Requin, déclenchant la défense par les familles à coups de canon et de fusil, bataille trop dure qui les oblige à se replier dans les installations sur les hauteurs, dans lesquelles ils sont assaillis mais tentent de les repousser tant bien que mal. Alors que la situation est désastreuse, de nombreux coups de canon retentissent et font fuir les sauvages dont la plupart des pirogues sont détruites par les boulets de la Licorne qui vient d’apparaître dans le Nord. Ils apprennent alors que Robert Borupt et le Flag ont péri en mer, puis reprennent possession des lieux et des animaux, puis lancent les nouvelles constructions prévisions de l’arrivée de plusieurs bateaux amenant les colons. Ernest et Annah se marient quelques semaines après et François et Doll font de même deux ans plus tard. Le commerce avec l’Angleterre et les autres pays civilisés se développe, donnant naissance à des bourgades sur les différents points d’installation d’origine de la famille Zermatt, regroupant près de deux milles personnes depuis la prise de possession par l’Angleterre trois ans plus tôt. M Zermatt devient gouverneur d’une Nouvelle-Suisse florissante et prospère.
Commentaires
C’est un roman d’aventure, de type robinsonnade, suite du roman de David Wyss intitulé Le Robinson Suisse. Dans sa version dont il fait suite à ce dernier, Jules Verne se base sur l’une des multiples versions des traductions éditées depuis la sortie du roman et dont les fins diffèrent, précisément ici Jenny Montrose est retrouvée par Fritz qui après avoir trouvé un message accroché à un albatros s’est aventuré jusqu’au petit îlot bordant la côte de la Nouvelle-Suisse où le navire la Dorcas s’est échoué et l’a laissée seule abandonnée quelques temps.
- Seconde Patrie
- Jules Verne
- 1900
- Hachette – Grandes Œuvres (Octobre 1987)
- 9782010123467